DEMAIN N’EST PAS LOIN
Toi qui tue sans sommation
Toi qui ne pense que gouverner les tombes
Toi qui tue sans sommation
Toi qui ne pense que gouverner les tombes
Toi qui tire sur toute opposition à ton usurpation
Toi qui tue le roi et la reine pour t’approprier leurs biens
Toi qui éventre la femme qui, hier te donnait à boire
Toi qui viole la fille qui, ce matin encore t’apportait à manger
Toi qui applaudis les sévices à ton voisin d’hier donnés
Toi qui dénonce pour avoir à manger et à te faire aimer du diable
Toi qui as reçu tout, vraiment tout du chef du village qui, en frère t’a accueilli
Toi qui, chaque matin, chaque soir, avec une indécence inouïe, rit du malheur
De ton bienfaiteur d’hier qui t’a ouvert sa porte
Penses-tu à demain, oui demain lorsque la table tournera
Penses-tu vraiment que tu es dans de bonnes mains
Penses-tu à ta descendance et aux biens acquis au prix du sang de ton voisin d’hier
Penses-tu que l’histoire te laissera te vadrouiller dans la rue avec ce qui n’est pas tien
Penses-tu que la descendance du voisin humilié hier te laissera tranquille
Penses-tu qu’en frère, en sœur, en ami, tu seras encore accueilli
Penses-tu que le diable que tu sers aujourd’hui assurera ta sécurité à vie
Penses-tu que les richesses accumulées aujourd’hui resteront tiennes à jamais
Penses-tu que la terre légère te sera et t’accueillera
Ceci est un avertissement ; demain sera rude et amer pour les compagnons du diable
Ceci est un appel à celui qui voudra bien se ressaisir et se faire pardonner
Ceci est le dernier appel lancé aux perdus de la République
Car demain, oui demain, encore oui ce demain qui n’est plus loin
Les complices, le même sort que leurs maîtres bourreaux subiront sans appel
Les complices, sur l’autel des traitres verront leurs gorges tranchées
Les complices et les lâches aux petits pieds, de leur sang laveront le sol éburnéen
Qui a été souillé par leurs maîtres venus en otage prendre l’Eburnie
Bien oui, demain, lorsque la table aura tourné, les amitiés, les fraternités
Et les voisinages seront redéfinis profondément, solennellement et radicalement.
Sylvain De Bogou, 13 octobre 2012