PROCÈS DE GBAGBO A LA CPI/AUDIENCE A HUIS CLOS: LA DÉCISION DES JUGES ATTENDUE
Le 13 octobre 2012 par Le Temps - Les 24 et 25 septembre 2012, les juges de la Cpi ont évalué au cours d’une audience à huis clos, la santé du Président Laurent Gbagbo. L’enjeu de cette audience est de taille. Car la
Le 13 octobre 2012 par Le Temps - Les 24 et 25 septembre 2012, les juges de la Cpi ont évalué au cours d’une audience à huis clos, la santé du Président Laurent Gbagbo. L’enjeu de cette audience est de taille. Car la
suite des débats devrait en dépendre. C’est pourquoi les Ivoiriens sont dans l’attente de la décision des juges. Les 24 et 25 septembre 2012, les juges de la Cpi ont évalué, au cours d’une audience à huis clos, la santé du Président Laurent Gbagbo. Pour déterminer s’il est apte ou non, à poursuivre la procédure en cours contre lui à La Haye. Rien n’a filtré, au-delà des supputations et parfois, des ragots colportés par le camp Ouattara pour faire croire que c’en est fini pour l’illustre prisonnier politique. L’enjeu de cette audience est de taille. Car la suite des débats devrait en dépendre. Aussi les Ivoiriens sont-ils dans l’attente de la décision des juges qui tiennent entre leurs mains, les conclusions des experts. Lesquels ne sauraient en principes, se rétracter après avoir confirmé que le Président Laurent Gbagbo a bel et bien été soumis à des actes de torture pendant sa détention dans le camp de déportation à Korhogo. Rappelons qu’à la demande de la juge Silvia de Gurmendi, les médecins de la Cpi s’étaient penchés sur l’état de santé du Président Gbagbo et avaient déposé sur sa table, des conclusions fermes quant au mauvais traitement qui lui a été infligé. Même si certains organes pro Ouattara interprètent à leur guise un bulletin de la Cpi indiquant que «la date de l’audience de confirmation des charges sera fixée en temps voulu», les magistrats de La Haye ne se sont pas encore officiellement prononcés sur l’état de santé du président Laurent Gbagbo. Cependant, des sources, qui n’ont pas été confirmées, indiquent que la Cpi pourrait faire connaître sa décision sur la question en ce mois d’octobre 2012. En fait, les juges de La Haye ont entre leurs mains toutes les pièces du puzzle, pour établir que le régime Ouattara a torturé moralement et physiquement l’accusé à Korhogo. Son geôlier et bourreau, qui n’est autre que Fofié Kouakou, Com’Zone de Korhogo, est bien connu à l’Onu où il a été épinglé comme criminel de guerre et fait l’objet de sanctions. Et les juges ne devraient pas avoir de mal à se prononcer. Disons qu’ils n’auraient pas eu de difficulté, au regard de l’avis des experts, à relaxer l’accusé si le procès n’était pas en soi un complot politique qui a fini par rester au travers de la gorge des accusateurs et de la Cpi elle-même. Si la juge unique chargée de l’affaire suit les conclusions des médecins de la Cpi-et on ne comprendrait pas qu’elle ne les suive pas- il n’y aura pas d’audience de confirmation ou d’infirmation des charges, dans la mesure où le Président Laurent Gbagbo, sera déclaré «inapte à poursuivre la procédure» et donc libéré purement et simplement. Mais la question n’est pas aussi simple pour la Cpi qui cherche, comme nous l’avons dit, la meilleure voie pour sauvegarder sa crédibilité. Comment dire le droit, c'est-à-dire élargir définitivement le prisonnier pour refermer cette page honteuse, sans perdre la face ? Sans se sentir ridicule d’avoir libérer le Président Laurent Gbagbo, après avoir été entraîné dans un complot par Nicolas Sarkozy, (battu à la présidentielle de 2012 par François Hollande au grand bonheur des Africains en général et des Ivoiriens en particulier) par Ouattara et par l’ex-procureur de la Cpi, Luis Moreno Ocampo ? Et pendant que les démocrates du monde entier, mobilisés pour le prisonnier politique, victime d’une coalition armée et l’arbitraire s’impatiente de voir le Cpi prononcer sa relaxe, une autre affaire, non prouvée certes, mais de corruption, alimente la rumeur. Le confrère connexion ivoirienne.net rapporte une affaire de «valise» transportée en direction Bensouda qui aurait décliné l’offre à La Haye. Fondée ou non, cette rumeur ne pouvait que prospérer, en raison des casseroles qui ont meublé le dossier. Faut-il encore rappeler l’affaire de la «lettre de félicitation» que l’ex-procureur de la Cpi a envoyée à Guillaume Soro après sa désignation à la tête du parlement ivoirien ? Dans cette lettre justement, l’Argentin Luis Moreno Ocampo s’était réjouit de sa collaboration avec le régime d’Abidjan et recommandé son successeur à l’ex-chef de l’ex-rébellion ivoirienne en ces termes : «J’ai l’honneur de vous adresser mes plus sincères félicitations ainsi que celles de mes collaborateurs pour votre nomination à la présidence de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire… Je tiens à vous réitérer ma reconnaissance pour votre action et votre soutien au travail de mon Bureau en Côte d’Ivoire, et j’espère que vous allez poursuivre la même collaboration de qualité avec mon successeur, Madame Fatou Bensouda… J’espère que nous aurons l’occasion de nous voir dans les toutes prochaines semaines afin de continuer la fructueuse coopération entre votre Gouvernement et mon Bureau ». Soro Guillaume lui-même a dit-on, pris l’initiative de publier cette lettre censée demeurer confidentielle, le mercredi 4 avril 2012, sur sa page Facebook. Par la suite, le bureau du procureur avait dû rejeter toute responsabilité dans ce scandale. Avant de précisé que la lettre, si elle existe vraiment, n’engage que son auteur. Et non la Cpi. On doit bien convenir qu’après une telle dérive, il n’est pas étonnant que les observateurs et l’opinion prêtent une attention particulière aux soupçons de «tentative de corruption». Mieux, à son départ à la retraite, Ocampo avait cru bon de se déplacer à Abidjan pour rendre une visite d’adieu
quelque peu pathétique à Ouattara, le vendredi 1e et le samedi 2 juin 2012. Si les juges de La Haye n’ont rien à cacher, ils devraient se prononcer en ce mois d’octobre. Une information confirmée par les sources qui indiquent que «la Cpi veut régler l’affaire Gbagbo avant la fin de l’année». Les Ivoiriens sont donc suspendus à la décision de la juge Silvia de Gurmendi quant à l’état de santé du Président Gbagbo.
K. Kouassi Maurice