Editorial-AFFAIRE KATINAN: COMMENT DRAMANI A DÉSHABILLÉ DRAMANE?

Le 03 octobre 2012 par IVOIREBUSINESS - Depuis hier, tous les médias ont titré : Dramane-Dramani : C’est gâté !
Et ils ne partaient pas de rien, car depuis un moment, John Mahamat Dramani,

chef de l’Etat ghanéen est exaspéré par les agissements d’Alassane Dramane Ouattara, et sa propension à vouloir coute que coute faire extrader Koné Katinan Justin, le porte-parole du Président Laurent Gbagbo. A Accra et dans les plus hautes sphères de l’Etat, la coupe est pleine. De Dramane, on en a ras-le-bol. Et la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est la deuxième tentative avortée d’enlèvement de Koné Katinan par le régime d’Abidjan, vendredi dernier à Accra, devant les bureaux de la BNI ghanéenne, par Interpol-Ghana agissant à la demande d’Interpol-Côte d’Ivoire. Et John Dramani n’a pas tardé à éructer.
En effet, de retour dimanche dernier de New York où il venait de participer à la 67e assemblée générale de l’ONU, il a eu ces mots terribles à l’endroit de son homologue ivoirien, dès sa descente d’avion à l’aéroport international KOTOKA: "...Je ne suis pas en charge du dossier je ne suis pas juriste je suis historien et communicateur de formation. Ce que je souhaite est que l´on laisse la justice de mon pays faire son travail. Cette affaire relève de la justice ghanéenne et tous ceux qui veulent la ramener sur le terrain politique auraient dû se rendre à l´assemblée générale des nations unis où nous avons parlé de l´état de droit. Je pense qu´ils auraient beaucoup appris!..." . AMBIANCE.
Autant dire un recadrage en règle de Dramane par Dramani qui ne goutte plus les velléités maladroites de son homologue ivoirien, qui ne respecte pas la souveraineté et les lois ghanéennes. Visiblement, les méthodes peu orthodoxes de Dramane viennent d’être mises à nu par Dramani. Le Roi Dramane est donc nu, pour avoir trop voulu tirer sur la corde raide, et pour n’avoir pas voulu écouter les avertissements du Président ghanéen qui l’avait déjà prévenu: «Tous les réfugiés vivant sur le territoire ghanéen sont sous la protection de l’Etat ghanéen, avait pourtant rappelé Dramani. Il n’est nullement question d’enfreindre aux lois ghanéennes. Aucun parmi eux ne peut faire l’objet d’extradition. Ce n’est pas moi qui le dis, ce sont la constitution et les lois ghanéennes qui le stipulent».
Cette sortie sans gants de Dramani depuis l’aéroport international de Kotoka, réussira-t-elle enfin à calmer les pulsions de Dramane en matière d’extradition des réfugiés ivoiriens? Rien n’est moins sûr. Et Dramani a finir par le savoir. Le peuple ghanéen et ses dirigeants aussi.

Christian Vabé