Côte d`Ivoire/PRESSE EN DANGER: Les quotidiens proches de l’opposition provisoirement autorisés

Le 18 septembre 2012 par IVOIREBUSINESS - LA SANCTION LES VISANT PROVISOIREMENT SUSPENDUE.
Le Conseil national de la presse (CNP), l`organe de régulation de la

Les quotidiens proches de l’opposition, Notre Voie, Le Quotidien, Le Courrier, Aujourd'hui, Le Temps, LG Infos, provisoirement autorisés par le CNP.

Le 18 septembre 2012 par IVOIREBUSINESS - LA SANCTION LES VISANT PROVISOIREMENT SUSPENDUE.
Le Conseil national de la presse (CNP), l`organe de régulation de la

presse écrite ivoirienne, a décidé lundi soir d’autoriser de nouveau la presse d’opposition en Côte d’Ivoire, en levant provisoirement, la mesure de suspension de parution qui les frappait, a-t-on appris jeudi auprès du CNP.
"Nous avons décidé de suspendre la sanction qui frappait ces journaux, dans le cadre des médiations en cours avec le Groupement des éditeurs de presse de Côte d`Ivoire (patronat) et la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR)", a déclaré le président du CNP, Raphaël Lakpé, à la presse.
"Nous voulons donner une chance à ces médiations, afin de voir quels sont les engagements que les responsables des journaux sanctionnés ont pris et les garanties qu`ils les respecteront", a-t-il ajouté.
La suspension des journaux de l`opposition avait été critiquée par des diplomates et des associations de défense de la presse.
Les quotidiens pro-Gbagbo pourraient donc paraître à nouveau mardi, selon M. Lakpé.
Dans un communiqué, les journaux concernés se sont "félicités de cette victoire de la vérité sur la tentative de falsification de l`histoire de la Côte d`Ivoire".
Le représentant spécial du secrétaire général de l`ONU en Côte d`Ivoire, Bert Koenders, a salué dans un communiqué cette décision qu`il a jugée "de nature à contribuer à la création du environnement propice au dialogue républicain".
Le Conseil national de la presse (CNP) avait décidé la suspension depuis jeudi dernier et pour une durée d`une à deux semaines de six quotidiens de l`opposition. Dans les faits, aucun titre de la presse pro-Gbagbo n`était plus disponible en Côte d`Ivoire.
Les journaux avaient été suspendus pour avoir publié des photographies représentant Laurent Gbagbo et ses proches emprisonnés, assorties de légendes mentionnant les postes de ministres occupés par certaines de ces personnalités pendant la crise post-électorale de décembre 2010-avril 2011, qui a fait 3.000 morts.
Le CNP avait jugé que les légendes publiées entretenaient "le sentiment de l`existence de deux gouvernements en Côte d`Ivoire", estimant qu`une telle pratique était "séditieuse" et "de nature à faire perdurer la crise post-électorale".
Dans leur communiqué, les journaux de l’opposition "se réjouissent d`avoir obtenu ce qu`ils désiraient, à savoir désigner les personnalités pro-Gbagbo par leurs titres d`ancien Premier ministre (Aké N`Gbo) ou d`anciens ministres (pour les autres)".
Cette interprétation n`est cependant pas partagée par le CNP qui estime avoir reçu l`assurance que "les manquements, objets de la sanction, seront corrigés", ce qui pourrait créer de nouvelles difficultés.
Les titres de la presse de l’opposition sont souvent suspendus par le CNP, qui ne supporte plus les critiques formulées par cette presse contre le pouvoir.
En effet, la presse proche de l’opposition critique vertement les travers et abus du régime d’Alassane Dramane Ouattara, notamment les assassinats et emprisonnements d’opposants politiques, et les génocides commis par les FRCI contre les populations civiles, notamment le peuple WÊ.
On se rappelle le massacre de 213 réfugiés WÊ du camp de Nahibly à Duekoué, le 20 juillet dernier, par les FRCI et les Dozos du régime.
Par ailleurs, Raphaël Lakpé, président du CNP, est un proche parmi les proches d’Alassane Ouattara à qui il doit tout, d’où le zèle dans les décisions du CNP.

Patrice Lecomte