LETTRE OUVERTE AUX PARTISANS ET SUPPORTERS D’ALASSANE OUATTARA
Mes chers frères et sœurs, partisans d'Alassane Ouattara, avant tout, je voudrais vous présenter mes excuses, au cas où, d’aventure, quelques
Mes chers frères et sœurs, partisans d'Alassane Ouattara, avant tout, je voudrais vous présenter mes excuses, au cas où, d’aventure, quelques
personnes se sentiront gênées ou blessées par mes propos. Telle n’est pas mon intention.
Mes chers frères et sœurs, partisans d'Alassane Ouattara, merci d’accepter de lire ce message que, en tant qu’Ivoirien, intellectuel et écrivain, je vous adresse ce jour. Merci de lire ce message attentivement, patiemment, jusqu’au bout.
Mes chers frères et sœurs, partisans d'Alassane Ouattara, vous savez, ne pas dire la vérité, c’est favoriser le mensonge, c’est cacher le mal et encourager le mal à se propager. C’est pourquoi, réfutant le mensonge, je vais me permettre de vous parler franchement.
Mes chers frères et sœurs, partisans d'Alassane Ouattara, vous savez, quand on se dit la vérité, on peut éliminer et corriger nos erreurs. Quand on se dit la vérité, on peut aider tout le monde à réaliser des progrès pour nous-mêmes et pour les générations de demain. Quand on accepte la vérité, on met la lumière dans sa vie, on s’aide soi-même et on aide les autres. Voilà pourquoi, je vais, ici, me permettre de dire quelques vérités. Parce que c’est le rôle et la mission de l’écrivain ou de l’artiste, d’alerter, de sonner l’hallali, de prendre position, dès lors qu’il perçoit que les mensonges et les haines mettent en péril l’humanité ici ou ailleurs. Oui ! L’écrivain ou l’artiste, le vrai et non le perroquet de service, et non l’amuseur public, se doit d’être un « maître de vérité et de justice ». Sa fonction primordiale consiste, à être, en quelque sorte, la conscience de tous : il doit inspirer l’horreur du vice ; il doit enseigner l’amour de la vertu. C’est pourquoi je vous adresse ce message.
Mes chers frères et sœurs, partisans d'Alassane Ouattara, la sagesse populaire nous instruit qu'on peut être fort le matin, puis fort à midi. Mais, le soir, un plus fort que nous peut venir nous battre, C'est une des lois de la nature.
Mes chers frères et sœurs, partisans d'Alassane Ouattara, vous savez, Alassane Ouattara est un être humain, comme vous, comme moi. Et donc, Alassane Ouattara n’est pas immortel, et puis, Alassane Ouattara est vieux et pas bien-portant, nous le savons tous. Avec ses nombreux et multiples voyages, il écourte, sans le savoir, son espérance de vie. Ce qui veut dire que, tôt ou tard, il va mourir et laisser le pouvoir. D’ailleurs même, il peut arriver que, on ne sait jamais, il soit renversé, comme ce fut le cas, dans l’histoire de l’humanité, de beaucoup d’autres chefs d’Etat, tout puissants qu’ils aient été. Donc, ce qui est sûr, c’est que, un jour ou l’autre, votre « mentor » ne sera plus là, au pouvoir, parce que la roue de l’histoire tourne. Alors, dans votre solidarité ethnique dans le mal, dans la désunion et l’insécurité actuelles que vous approuvez et que vous applaudissez, avec la fierté que vous affichez en torturant et en tuant bêtement et inutilement, est-ce que vous vous demandez quel sera votre sort demain ? Est-ce que vous vous imaginez de quoi sera fait l'avenir pour vous-mêmes, et aussi pour vos enfants et vos petits-enfants ? Est-ce que vous vous demandez si vous n’êtes pas en train d’être conduits, inexorablement, à l'abattoir? Est-ce que vous pensez, dès maintenant, à l'après-ADO ?...
Mes chers frères et sœurs, partisans d'Alassane Ouattara, moi, je vous dis tout ça pour vous rappeler que, toujours, mieux vaut prévenir. Parce qu’il est parfois difficile voire impossible de guérir. Parce qu’il ne faudrait pas que, demain, vous disiez : « On ne savait pas que… ». Non !
Mes chers frères et sœurs, partisans d'Alassane Ouattara, je vous dis : pour ne pas avoir à le regretter demain, c’est dès maintenant, à partir d'aujourd'hui, que vous devez penser à l'après-ADO, bien entendu, en vous arrêtant immédiatement de tenir tous ces propos belliqueux et malsains, en vous arrêtant de lancer toutes ces insultes inutiles, en vous arrêtant de commettre ces sévices, assassinats et autres délits d’une autre époque. Oui, arrêtez tous ces actes de violence bestiale et gratuite. Arrêtez d’être insolents et irrévérencieux pour rien. Arrêtez de raconter n’importe quoi dans les journaux et sur le Net. Arrêtez toutes ces méchancetés inutiles et susceptibles d'obscurcir votre propre avenir à vous, croyez-moi. Car, voyez-vous, « NOBODY KNOWS TOMORROW » (nul ne sait ce que nous réserve l’avenir). Je vous ai prévenu. Et, un homme averti en vaut deux !...
Mes chers frères et sœurs, partisans d'Alassane Ouattara, pensez aux Ivoiriens qui ont accueilli sur leur sol et vous ont tout donné. Pensez à vos parents qui vous ont mis au monde et qui vous ont élevés. Montrez-nous que vous avez un peu de reconnaissance et d’éducation quand même ; ce n’est pas une question de diplôme, mais de comportement. Arrêtez d’insulter les gens. Si vous n'êtes pas d'accord avec ce qui a été fait, dit ou écrit, prenez votre stylo et puis écrivez, donnez vos idées, avec des arguments à l’appui, et puis laissez les gens juger qui a raison ou qui a tort, c’est tout. Normalement, quand on est bien élevé, c'est comme ça qu'on agit. Alors, arrêtez d'insulter et de tuer les gens, parce que vous vous rendez ridicules et méprisables, et conséquemment, vous obscurcissez votre propre horizon.
Mes chers frères et sœurs, partisans d'Alassane Ouattara, apprenez la civilité (le savoir-vivre) et faites usage de ce qu'on appelle la courtoisie. Parce que c’est ça, la courtoisie, qui nous distingue, nous les hommes, des animaux des villes et des animaux de la brousse, tels que les lions qui rugissent, les loups qui hurlent, les chiens qui aboient, les moutons qui bêlent, les ânes qui braient, etc. De grâce, quittez les voies qui vous mènent droit dans l’impasse.
Mes chers frères et sœurs, partisans d'Alassane Ouattara, vous savez, quel que soit ce qu'on vous a fait hier, les choses peut se régler, s’arranger. Alors, calmez-vous, s'il vous plaît. Et puis, si vous tenez vraiment à ce qu’on se réconcilie et qu’on vive demain ensemble, alors, changez, s'il vous plaît, de comportement et de mentalité, dès à présent. Sinon…
Mes chers frères et sœurs, partisans d'Alassane Ouattara, vous savez, Soro Guillaume et Alassane Ouattara, je le répète, ne sont pas immortels, éternels. Donc les choses peuvent changer, du jour au lendemain, pour tout le monde. Et, croyez-moi, les choses vont changer, tôt ou tard, chez nous. Est-ce que ça vous plairait que ceux qui seront au pouvoir demain tiennent le même discours que vous et vous traitent pareil ? Si oui, continuez ainsi. Si non, arrêtez ce que vous êtes en train de faire. Et, de grâce, ayez désormais un peu de retenue et de bon sens, dans vos propos et dans vos comportements. C’est un conseil d'ami et de frère que je vous donne. Et, vous savez, il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, lorsqu’on lui parle. Celui-là court à sa perte.
Mes chers frères et sœurs, partisans d'Alassane Ouattara, quiconque aime bien, châtie bien, dit-on. Et, comme je vous aime bien, alors, je vous dis : arrêtez de faire du mal, car demain ou après-demain, ça peut se retourner contre vous. Pensez à demain. Tournez 7 fois vos langues, avant de parler ; car, comme je vous l’ai dit, « nobody knows tomorrow ». Sans rancœur et sans rancune.
Bien cordialement à vous.
Léandre Sahiri, Professeur, écrivain, militant pour les Droits et Libertés, Directeur de publication du magazine LE FILAMENT.