Côte d’Ivoire: Comment les 150 combattants armés non identifiés ont attaqué Dabou et Jacqueville hier?

Comment les 150 combattants armés non identifiés ont attaqué Dabou et Jacqueville hier?

Le 17 août 2012 par IVOIREBUSINESS – Après recoupement et vérification des informations auprès de nos sources et directement sur le théâtre des opérations, Ivoirebusiness est en mesure de dire comment les 150

combattants armés non identifiés ont pulvérisé hier les villes de Dabou et de Jacqueville, puis se sont évanouis dans la nature comme pour l'attaque d'Akouedo.

Selon nos sources, ils sont venus à Dabou nuitamment aux environs de 23H et par la lagune. Mais il n’est pas exclu que certains soient arrivés par voie terrestre.

Ils ont commencé par neutraliser le camp FRCI et pris le contrôle du dépôt d’armes et de minutions. Des véhicules militaires ont également été emporté. Le poste de gendarmerie a été ensuite pulvérisé et le commissariat de police criblé de balles. Un camion était visible, en partie carbonisé, à l`entrée de Dabou.

Selon le sergent LANDRY AKICHY, membre des 7 policiers du commissariat, le commando leur a dit « sortez sortez sortez », sans chercher à les abattre. Il confirme que tout leur materiel militaire et même leurs tenues ont été emportées.

Ils ont ensuite mis le cap sur la prison civile qu'ils ont attaqué. Puis libérés une centaine de prisonniers, précisément 150 selon nos sources.

Mais selon la directrice Adjoua Ouattara, "la prison a été ouverte par le commando, permettant la fuite des 119 détenus".

"La prison a été cassée, tous les prisonniers sont sortis", a souligné le député Mohamed Sess Soukou, faisant état d`"une cinquantaine" de détenus repris par l`armée.

Les combats ont duré de 23H à 10H30 du matin.
Après, c’est sur Jacqueville le le Commando met le cap où le camp militaire est attaqué et les armes emportées.
Les postes de police et de gendarmerie sont dépouillées de leur armement.
Les combattants armés non identifiés s'évanouissent alors tranquillement dans la nature sans qu’on ne sache quelle direction ils ont pris.

Mais côté FRCI, c’est un autre son de cloche: "Nous les avons repoussés", a déclaré à des journalistes le commandant Ousmane Coulibaly, chef des opérations venu sur place avec des renforts.

Idem pour le commandant Ben Laden dont les hommes sont arrivés en plus tard.

Le bilan selon le gouvernement est de trois civils tués par le commando et de plusieurs blessés.
Mais d’autres sources parlent de 5 FRCI tués au cours des combats.
Côté assaillants, aucune perte en vie humaine n’est à déplorer.

A la morgue de l`hôpital de Dabou, les corps de trois personnes présentées comme des civils par le gouvernement, ont été déposés, sans que leur identité ne soit précisée.

Roulant à bord de deux véhicules 4x4, des inconnus armés "ont tiré sur nous", a déclaré cet employé, Dieudonné Dabiré, 28 ans, hospitalisé pour des blessures à la gorge et au cou, et encore sous le choc.

QUI SONT LES ASSAILLANTS?

Ce député du Rassemblement des républicains (RDR) d’ Alassane Ouattara a accusé des "miliciens" partisans de l`ex-chef de l`Etat Laurent Gbagbo, vivant dans la région et à Abidjan, d`être derrière cette attaque avec "des Libériens".
Mais le professeur Mamadou Koulibaly a déclaré sur RFI qu’il serait hasardeux d’accuser des pro-Gbagbo sans aucune enquête sérieuse. Le mal selon lui pourrait venir d’ailleurs.

La radio RFI a parlé d'un mystérieux GÉNÉRAL GUERRE, qui aurait revendiqué ces attaques.

A l’heure où nous mettons sous presse, le calme est revenu à Dabou et à Jacqueville. Mais le trafic routier entre Abidjan-Dabou et Jacqueville reste fortement perturbé, à cause de la présence de nombreux barrages de soldats FRCI des commandants Ben Laden et Ousmane Coulibaly, qui ratissent la zone depuis hier à la recherche du commando et de leurs complices. Pour l’instant sans succès.

Patrice Lecomte avec des témoins sur place