Après le rapport d’enquête sur la guerre postélectorale : Et les crimes actuels commis par les Frci et dozos ?

Publié le samedi 11 aout 2012 | Notre Voie - Et les crimes actuels commis par les Frci et dozos ?

La commission nationale d’enquête mise en place par Alassane Dramane Ouattara pour recueillir des témoignages afin d’établir les crimes de la

guerre postélectorale a rendu son rapport. Lequel fait cas de près de 700 morts imputés aux forces ayant combattu pour Ouattara. Il ressort du même rapport que les Fds, l’armée régulière de l’époque, auraient fait 1.796 morts. Si on s’en tient à un total de 3.248 victimes, il reste 1.796 morts dont on ignore encore les auteurs. La question est donc de savoir qui a tué ces 1.796 personnes qui complètent le nombre de victimes à 3.248. La question mérite une réponse parce que le conflit a opposé deux forces. Une force républicaine ayant naturellement combattu pour la République de Côte d’Ivoire dirigée par le Président Laurent Gbagbo. L’autre force est issue de la rébellion armée baptisée forces armées des forces nouvelles (Fafn). Cette dernière force appuyée de mercenaires a combattu pour Alassane Dramane Ouattara. Elle continue d’ailleurs de le défendre malgré la fin de la crise. Parce que depuis la prise du pouvoir par Ouattara, qui est dorénavant le chef de l’Etat, les forces armées pro- Ouattara (Frci, dozos etc.) ont la mainmise sur le pays. Partout ces forces armées fidèles à Ouattara continuent de tuer les populations civiles. A Vavoua, Sikensi, Arrah, Yopougon, Bonoua, Sinfra, Lopou (Dabou), Akoupé-Zeudji (Anyama), M’Batto et dans d’autres villes. Comme le cas de Duékoué qui a connu plusieurs phases de massacres de civils depuis le 11 avril 2011. Le dernier massacre en date est celui du camp des réfugiés de Nahibly. Mais bien avant, une attaque d’un véhicule de transport perpétrée par des coupeurs de route avait donné l’occasion aux Frci et dozos de tuer les Wê. Soupçonnés d’être à l’origine de ce fait divers. A Vavoua, une attaque des Frci avait fait des morts dans les rangs des Malinké. Ce fait avait finalement poussé Alassane Ouattara à demander en vain le retrait des Frci.
A Sikensi, les Frci ont attaqué et tué sans que rien ne soit fait pour punir les tueurs. Dans le village de Lopou, pour avoir défilé à la fête de l’indépendance et demandé la libération de Gbagbo, les pauvres villageois qui croyaient être plus libres sous Ouattara ont été visités par les armes. Leur sous-préfet et le préfet de Dabou ont perdu leur poste. A Arrah, la coalition des Malinké et Frci a endeuillé des familles autochtones Agni.
Pour un mégot de cigarette ou un verre de bière ou pour une fille, les Frci chargent et tuent sur leur passage.
A part ces cas, il y en a bien d’autres isolés. Il ne se passe pas de jour sans qu’on apprenne que les Frci ou dozos ont attaqué tel ou tel village. Poussant toujours les villageois à se retrancher dans les forêts. Et ces attaques se sont soldées la plupart du temps par des morts. La liste de ce type de morts après ce qu’on qua-lifie de crise post électorale, continue de s’allonger.
Dans la ville d’Abidjan, les Frci ont tué ici et là. On se rappelle l’attaque menée dans le périmètre du maquis Monde arabe à la Rue des princes par les Frci basés au Village de la liberté à Yopougon-Nouveau quartier. Dans les villages et villes de l’intérieur, dozos et Frci sèment la mort au quotidien. Quel est le sort qui sera réservé aux auteurs de ces tueries qui ont encore cours au pays et qui relèvent des Frci ? Ces crimes ne sont pas pris en compte dans le rapport de la fameuse commission de Ouattara. Mais ils demeurent des crimes pour lesquels on doit situer les responsabilités.
Il ne faut pas trier les crimes.

Benjamin Koré