Politique: Alassane Ouattara dans son labyrinthe

Le 31 juillet 2012 par Correspondance particulière - I - La vie politique est un domaine dans lequel la nature des hommes détermine toujours la finalité des actes que l’on pose. En politique comme

ailleurs, il faut toujours se méfier de celui qui privilégie son moi, qui affiche son arrogance et qui n’a pas d’humilité. Le narcissisme, le culte de soi et l’égotisme sont les pires ennemis de l’homme politique.

Alassane Ouattara à son arrivée au Bourget, dans la banlieue Parisienne.

Le 31 juillet 2012 par Correspondance particulière - I - La vie politique est un domaine dans lequel la nature des hommes détermine toujours la finalité des actes que l’on pose. En politique comme

ailleurs, il faut toujours se méfier de celui qui privilégie son moi, qui affiche son arrogance et qui n’a pas d’humilité. Le narcissisme, le culte de soi et l’égotisme sont les pires ennemis de l’homme politique.

La crise ivoirienne perdure, les risques d’une libanisation, qui conduira la Côte d’ivoire à la parcellisation et au chaos généralisé existent et s’étalent sous nos yeux au quotidien sans que cela ne puisse émouvoir les institutions de l’Etat et les hommes qui les animent.

Le Dr Allassane Dramane Ouattara nous avait dit au début de son mandat, qu’il allait gouverner la Côte d’ivoire au profit de tous les ivoiriens, nous y avons crut jusqu’au jours où il a introduit lui-même le rattrapage ethno tribal comme projet politique dans le corps social du pays qu’il veut gouverner.

En observant le balancier de l’histoire récente de ce pays, nous sommes à mesure de livrer à nos lecteurs quelques observations sur la nature de l’homme qui dirige la Côte d’ivoire et vers quel destin se dirige le navire ivoire.

II - La sécurité de tous les ivoiriens

Un pays où il n’y a pas de sécurité pour les personnes et leurs biens. Un pays où un soldat peut dire en toute impunité à un ancien premier ministre que
<< Nous on peut te tuer ici et il n’y aura rien >>, n’est pas un état de droit. Si l’arbitraire préside au destin des vies humaines que l’état doit protéger, il faut s’en inquiéter.

Le Dr Allassane Ouattara, en faisant le choix de garder lui-même le ministère de la défense voulait sans doute rassurer les ivoiriens. Mais il faut plus que cela pour ramener la sécurité des ivoiriens au cœur de la reconstruction nationale. Le plaidoyer pro domo, qui consiste à dire qu’on y peut rien, qu’il faut s’accommoder aux braquages et aux pillages est à la fois stupide et insensé de la part de leurs auteurs.

Pourquoi a-t-on désarmé la police et la gendarmerie en laissant les Dozos, les Zozos et les Gogos se pavaner en toute impunité avec leurs armes ? Quel touriste ira se promener dans un tel pays ? Quel investisseur viendra mettre le moindre centime dans un pays qui se nourrit au quotidien de rapts, de braquages, de vols et de pillages impunis ?

Le Dr Ouattara peut aller partout dans cette période de récession, ou tous les partenaires financiers sont couverts de dettes à ne plus en finir, il ne trouvera pas de l’argent pour relever le pays et reconstruire les infrastructures détruites et pillées au bénéfice des pays voisins qui ont soutenus son arrivé au pouvoir. Dans leur composition actuelle et avec les épurations ethniques en cour, les FRCI, ne pourront pas défendre les frontières ivoiriennes et assurer la sécurité des ivoiriens et de leurs biens.

En vérité de gros nuages planent déjà dans le ciel ivoirien. La soldatesque ethno tribale que constitue les FRCI, risque de pousser les ivoiriens qui ne sont plus protéger par l’Etat en pleine décomposition, de créer à leur tour des groupes d’autodéfense ou des milices qui plongeront la Côte d’Ivoire dans un désastre plus grand. Les FARC de Colombie sont sous nos yeux comme exemple de ce qui peut arriver à un pays à cause de irresponsabilité de sa propre classe politique.
Une armée dans laquelle on retrouve des évadés de prisons, des dozos, des gogos et autres zozos, peut-elle se porter garante de la survie de l’Etat et des citoyens ? Peut-on instaurer la démocratie et l’enracinée dans un environnement ou les milices côtoient les forces régulières ralliées du bout des lèvres au vainqueur d’un bras de fer électoral ?
Comment restaurer la confiance entre le peuple et son armée ? Le régime actuellement au pouvoir en Côte d’ivoire, doit se poser toutes ces questions car ce sont les réponses découlant de ces interrogations qui apporteront la paix juste et durable dont le pays a besoin pour se relever.
III - Du Marigot politique au labyrinthe Moral

Un labyrinthe est un chemin sinueux avec des embranchements, des impasses, des culs-de-sac et des fausses pistes destinées à perdre celui qui cherche à s’y déplacer. Pour sortir d’un labyrinthe, il faut avoir du sang froid, l’esprit de suite, d’orientation, de prévision et surtout de l’humilité, cette capacité de se remettre en cause, de retourner sur ses pas pour rechercher la pièce manquante qui vous conduira vers la sortie,

Le Dr Allassane Ouattara n’a pas besoin de nos conseilles ni de notre avis, il sait qu’il ne peut pas compter sur nous dans une démarche de divination ou de canonisation du chef. C’est justement ce qui nous met parfaitement à l’aise pour qu’il sache que ses suiveurs et courtisans ainsi que tous ceux qui lui prédisent un destin national à travers une pacification par la force qui conduira à une paix des cimetières, se trompent d’époque. La Côte d’Ivoire d’aujourd’hui, n’à rien avoir avec son introduction dans la vie politique ivoirienne en novembre 1990, par le président Félix Houphouët-Boigny.

En tout président, il y a toujours un tueur. Mais certains sont plus subtiles et d’autres plus sanguinaires. La victoire politique suppose l’élimination des concurrents mais le souvenirs de ces meurtres politiques laisse à leurs auteurs l’inoubliable goût du sang. Le pouvoir sous nos cieux fournit toujours les moyens d’assouvir de temps à autres, la tentation de récidiver. Parfois la vindicte seule commande l’élimination d’un adversaire, par crainte de le retrouver demain sur sa route.

En exemples : Hamani Diori contre Djibo Bakary. Mobutu contre Patrice Lumumba. Leopold Sedar Senghor contre Amadou Dia. Houphouët-Boigny contre Jean-Baptiste Mockey. Sékou Touré contre Diallo Telli. Gnassingbé Eyadema contre Gilchrist Olympio. Blaise Compaoré contre Thomas Sankara et aujourd’hui Allassane Dramane Ouattara contre Laurent Gbagbo. Il faut sortir de cette logique suicidaire des vendettas personnelles et personnalisées, qui de générations en générations, strates après strates ont conduits nos pays africains dans un immense marécage sans avenir ni horizon pour nos peuples.

Il s’agit ici d’une exigence morale pour que le Dr Allassane Ouattara sorte définitivement du labyrinthe d’un pouvoir ivre de rancoeurs et de vengeances pour instaurer une gouvernance dans laquelle tous les ivoiriens se reconnaissent, parce qu’elle les protège et œuvre pour leur sécurité et leur plein épanouissement. Il s’agit ici d’une posture de cohérence et de cohésion nationale pour la Côte d’Ivoire. Il n’est peut être pas trop tard pour l’exprimer.

Car ils sont nombreux aujourd’hui les ivoiriens qui craignent pour leur vie. Depuis l’indépendance du 7 août 1960, jamais la vie humaine n’a été aussi banalisée que sous le régime d’Allassane Ouattara. Nous avons eu à reprocher à Houphouët-Boigny l’ignominie des faux complots de 1963 et l’embastillement inutile à Yamoussoukro des innocentes personnes qu’on avait obligé à s’accuser en plein procès de crimes qu’ils n’avaient pas commis.

Sous le régime du président Bédié, le laxisme, l’incapacité à voir loin, l’affairisme du président et de son entourage. Cette incapacité à voir l’intérêt de tous les ivoiriens. Les scandales financiers et surtout le venin de l’ivoirité que Bédié et ses suiveurs sont allés chercher dans la mare boueuse et dans les poubelles nauséabondes de l’histoire pour venir l’inoculer dans la vie politique de la nation fut pour nous tous des moments de régression morale qui a poussé l’intelligence à déserter la vie publique sous nos cieux.

Sous la soldatesque du général de pacotille Robert Guei, nous fumes tous les témoins médusés de la brutalité d’une soldatesque et de son gouvernement de facto. Des gens qui n’ont été élut par personne voulaient diriger la nation avec leurs armes en commençant par le non respect de la parole de soldat donnée au peuple. Nous connaissons la suite.

Sous le régime du président Gbagbo, la refondation patriotique ivoirienne se proposait de mettre fin au pacte coloniale et de nous aider à fonder un état nation à notre service. Et pourtant que de désillusions.

Incapables de sécuriser nos frontières, dormant paisiblement sur leurs deux oreilles. Les refondateurs, enivrés par le pouvoir et rieurs tous contents de leurs habits neufs (Ce fut une grave erreur d’appréciation) n’ont pas vu venir la rébellion qui allait faire de Soro Guillaume le premier ministre de la Côte d’ivoire et conduire notre pays au fiasco électoral ainsi qu’à l’immense bain de sang, d’amertumes, de bruits et de fureurs qui ont fini par désarticuler la Côte d’ivoire.

C’est en habit de deuil et enjambant les cadavres dans les rues, que le Dr Allassane Dramane Ouattara est rentré au palais présidentiel du plateau d’Abidjan dans un décor de fin du monde. Il sait que près de la moitié du pays n’a pas voté pour lui. Il devait faire de la réconciliation nationale son cheval de bataille. Et pourtant la réconciliation sera un boulet à ses pieds faisant de La Côte d’ivoire un pays maudit et le lieu de convergence de tous les venins mortels et malfaisants de la terre.

IV – Allassane Ouattara et la queue de son propre serpent

Dans la vie politique d’Allassane Ouattara, il faut noter trois grandes erreurs d’appréciation, la première fut sa précipitation dans la lutte successorale du président Houphouet-Boigny et son interprétation de la constitution ivoirienne le 7 décembre 1993.

La seconde fut cette déclaration dont les ravages sont encore visibles sous nos yeux : << c’est parce que je suis du nord et musulman qu’on veut m’empêcher d’être candidat à l’élection présidentielle. >> L’ancien représentant du Burkina Faso à la BCEAO, savait bien que le problème n’était pas son ethnie, sa religion et sa région mais la clarification de ses origines. N’était-il pas plus simple de mener ce combat au plan juridique pour savoir si on peut-être premier ministre d’un pays sans en avoir sa nationalité ?

Celui qui écrit ses lignes a farouchement combattu l’ivoirité et regrette le rattrapage ethno tribal de l’actuel régime. Le soutien visible du Dr Allassane Ouattara à la rébellion de Soro Guillaume, qui le portera au pouvoir fut une troisième erreur qui a achevé de nous convaincre qu’il a mené tous ces combats pour rendre lui-même le pays ingouvernable.

A cela s’ajoute le torpillage permanent des travaux de la commission de réconciliation nationale, qui est aujourd’hui une coquille vide et un assemblage sans tête, sans but ni queue. En observant bien le Dr Allassane Ouattara, son comportement ressemble de près à feu le premier président de la Haute Volta, Maurice Yaméogo. Avec simplement la taille en plus.

Maurice Yamégo, était un petit Jouisseur, il méprisait ses opposants, c’était un homme plein de certitudes. Il se croyait dur comme du fer. Proche d’Houphouët-Boigny et de la droite bestiale française, il se croyait invulnérable comme un chasseur dozo de Koudougou en pays mossi.

Il était très souvent entre deux avions, il pensait comme le Dr Allassane Dramane Ouattara que les solutions aux problèmes de son pays se trouvent à l’étranger. Son visage rieur, mis en relief par une paire de lunettes à monture d’écaille, cachait une grande dose de méchanceté, Arrogant, hautain et suffisant il ne vivait pas dans le même monde que son peuple, dont-il ignorait royalement les souffrances.

C’est quand on se croit malin qu’on perd tout. Il n’a pas vu venir la révolte populaire contre ses mesures d’austérités financières. Menée par la coalition des syndicats, de la chefferie traditionnelle et le clergé catholique il fut contraint à la démission le 3 janvier 1966. Par un mouvement populaire qui obligera l’armée à prendre le pouvoir au pays des hommes intègres. Il a connu l’internement administratif avant sa réhabilitation et sa mort le 9 septembre 1985, à Ouagadougou.

La même jouissance se trouve dans le comportement et la mise du Dr Allassane Dramane Ouattara, même goût pour les costumes, cravates en soie pure et autres boutons de manchettes en or. On dit qu’il souffre d’une paralysie d’un côté du visage, ce qui donne parfois un air de silure griller à son regard. Sa calvitie avance à grand pas vers sa nuque. Ses tempes grisonnantes trahissent la teinture noire de ses cheveux.

Il a le même goût pour les mondanités comme Maurice Yaméogo, goût pour les voyages en avion à ne plus en finir, comme un commis voyageur. Le tout dans un pays économiquement à genoux. Même mépris pour les opposants. Même paranoïa du complot et le soucis permanent d’utiliser le pouvoir pour nuire et pourrir la vie de ceux qui ne sont pas proche de lui.

Or le dédoublement qui est la marque de sa personnalité ne marie pas seulement l’ombre et la lumière ; il allie aussi le calcul, la candeur machiavélique, l’égotisme, La revanche et une vraie méchanceté qui font qu’il ne lèvera jamais le petit doigt pour sauver la maman de Laurent Gbagbo et ses petit enfants, qui n’ont rien à avoir avec la vie politique de la Côte d’Ivoire.

Actuellement en Côte d’Ivoire, il y a des services publics comme la poste dont les employés ont des arriérés de trois mois de salaire, cela ne préoccupe pas le Dr Allassane Ouattara et les membres de son Gouvernement, ils ont leur salaire et célébreront au champagne le 7 août prochain la fête de l’indépendance de la Côte d’Ivoire.

Les FRCI sont aujourd’hui une milice privée au service de la revanche du nord contre le reste du pays. Mais cela ne préoccupe pas le gouvernement qui a fait de la Côte d’ivoire un pays de zombies, c'est-à-dire des morts vivants. Observez bien les victimes des braquages nocturnes, ils sont tous bizarrement des Bétés, des Didas, des Attiés, des Baoulés, des Abeys, des Wês, des ébriés ou des agnis.

Demandez aujourd’hui au Dr Allassane Ouattara et à son ministre de l’intérieur, originaire comme lui du nord, quelles dispositions envisagent-ils de prendre pour la restitution des plantations et des maisons occupées à Bouaké, à Abidjan, à Daloa et dans d’autres localités du pays, depuis des années par les Dozos, les Gogos et les Zozos membres de leur groupe ethno tribal ? Et vous comprendrez qu’ils n’ont aucune réponse positive pour les victimes, parce qu’ils sont du mauvais groupe ethnique.

Dans un pays où le président prétend, qu’il est arrivé au pouvoir par les urnes, comment justifier une telle injustice ? Les maltraitances infligées aux anciens dignitaires et sympathisants du FPI, sont-elles ordonnées par le président de la république ou sont-elles des initiatives personnelles de l’armée mono ethnique FRCI ?

Des images du viol de Mme Gbagbo circulent sur les téléphones portables, pourquoi la justice ivoirienne qui se dit impartiale n’a jamais interpellée les auteurs ? L’image de Michel Gbagbo en prison parce qu’il était avec son père reste pour nous tous un moment de cécité politique qui interpelle le bon sens.
Les chances de revoir des gens comme le Gouverneur Philippe Dacoury Tabley, le Pr. Aké Ngbo, Jean-Jacques Béchio ou Mahan Gahé, sont minces, la mort rode autour d’eux dans des prisons où leurs geôliers ont reçus l’ordre de les humilier et de les maltraiter du matin au soir.

Quelque soit celui qui gouvernera la Côte d’Ivoire dans 10 ou dans 20 ans nous nous opposerons frontalement par nos écrits, à ceux qui feront du mal à la femme et aux enfants d’Allassane Ouattara. Si nos interventions depuis des années reposaient sur l’ethnie, nous aurons pu être des défenseurs de Bédié qui est un Akan. Il s’agit plus ici de l’avenir d’un pays et non des intérêts sordides et mesquins d’un clan ou d’une région tribale.

Pascal Affi Nguessan, ancien premier ministre, malade et contraint pour le plaisir du régime d’effectuer des pompes diffusées sur les réseaux sociaux dans le monde entier. Tout cela rabaisse la Côte d’ivoire, car même philippe Pétain dans sa détention sur l’Île d’Yeu à Port-Joinville, fut mieux traité que cela. Et pourtant il était porteur de crimes, de trahison et de l’ignominie du régime de la collaboration avec le nazisme.

Dire que le régime d’Allassane Ouattara n’est pas celui de Mobutu, mais dirigé par un économiste qui a étudié aux USA et a travaillé dans des institutions internationales, nous font douter de sa volonté de reconstruire la côte d’ivoire au profit de tous les ivoiriens. L’image du serpent qui se mort la queue en croyant dévorer un adversaire est devant nous pour nous indiquer que les malheurs avenirs seront pires que ceux que la Côte d’ivoire a déjà connu. Dans cette logique il n’y aura pas de réconciliation.

Les arrestations des pro-Gbagbo, le harcèlement judiciaire, les disparussions, les attaques des domiciles et des camps de réfugiés, les mandats d’arrêts contre ceux qui sont à l’étranger. Toutes ces maltraitances et humiliations vont continuer durant de nombreuses années, car le but est d’en finir avec le FPI dans la vie politique ivoirienne.

Les rencontres FPI, gouvernement n’aboutiront à rien. Elles sont des mises en scène pour se justifier à l’étranger. Car il n’y a aucune volonté politique de la part du Dr Allassane Ouattara, d’aller dans le sens de l’apaisement et de la consolidation du vivre ensemble dont il sera d’ailleurs le premier bénéficiaire. Le serpent ici se mord encore une fois la queue en croyant tuer un adversaire.

V - Postulat de conclusion générale

La plus part des ministères et des chefs de services publics, sont aujourd’hui des Malinkés, des Sénoufos ou des Koyaga. Ils ont le vent en poupe et regardent de haut ceux qui ne sont pas de leurs régions. C’est la victoire du nord sur le sud, tandis qu’on installe des colonies de peuplement dans l’ouest du pays avec la nationalité ivoirienne en distribution. Entre temps le Burkina désertique continue d’être un exportateur de café et de cacao.

C’est dans cette ambiance de fin du monde qu’on veut reconstruire et bâtir la côte d’ivoire moderne. Il faut dans l’avenir proche et lointain gouverner avec des actes unificateurs et non avec des slogans farfelus de bazar, du genre : Unité nationale. Pays du dialogue. Décennie du développement. Côte d’Ivoire pays de paix. Côte d’Ivoire éléphants d’Afrique. Pour une nouvel indépendance de la Côte d’ivoire. La Côte d’Ivoire, comme pays émergeant en l’an 2020. C’est incroyable que les politiciens ivoiriens aient un esprit aussi élevé de la courte vue.

Faut-il avoir de la considération pour un pays où la fonction de premier ministre est une fiction ? Quand on n’est pas capable de payer les salaires, quand on n’est pas capable de rendre les biens des citoyens pillés par sa propre soldatesque. Quand on n’est pas capable d’évacuer les eaux de pluie au carrefour de l’indénié, comment fait-on pour être un pays émergent dans dix ans avec autant de casseroles et de béquilles qui quotidiennement tirent le pays vers le bas ?

Nous avons tous aujourd’hui horreur des dirigeants politiques rêveurs qui brassent du vent en cherchant à nous entraîner avec eux au fond de l’eau car ils ne savent pas nager. Tout le bon sens dont Dieu nous a doté, nous oblige à refuser la noyade collective inutile pour plaire à un tyranneau des tropiques. Nos présidents persécuteurs, se comportent tous comme des aigles, qui après avoir déployer leurs ailes, se transforment rapidement en moineau pour redescendre très vite sur terre.

Ils croient tous aux rapports de forces, quand ils leurs sont favorables. Ils sont forts avec les faibles et faibles avec les puissants, c’est ainsi qu’ils s’imposent en politique. Que s’est-il passé pour que la Côte d’ivoire soit aujourd’hui un pays déprimé et les ivoiriens un peuple de zombies ?

Pourquoi le gouvernement et le régime du Dr Allassane Dramane Ouattara, n’arrivent t-ils pas à rassurer le peuple qu’il veulent gouverner ? Pourquoi la réconciliation nationale a t-elle échouée avant même de commencer ? Que fera le Dr Allassane Dramane Ouattara, le jour où les intérêts de son ancien pays le Burkina-Faso seront en conflit avec ceux du pays qu’il gouverne ?

Se faire aimer à Paris et ne pas réussir à se faire comprendre à Aboisso, n’est-il pas une forme d’incohérence ? Mais tout cela ne dit Absolument rien au Dr Allassane Dramane Ouattara. Les directeurs des sociétés d’état, les ministères les plus importants, les présidents des fédérations sportives et des grandes organisations nationales sont originaires du nord de la Côte d’ivoire. Et au besoin le président de l’union des jeunes de Krindjabo sera demain un Sénoufo et si cela ne vous plait pas allez y vous pendre. Tel est le nouvel état d’esprit de la gouvernance ivoirienne en ces temps démocratiques.

Tel est le Dr Allassane Ouattara, libéral et liberticide, conservateur et affairiste, il déconstruit en voulant innover dans un pays fatigué par un long conflit dont-il fut le protagoniste. Faut-il lui rappeler cette phrase de Nicolas Boileau, dans les jugements : << ne songer qu’à soi et au présent est toujours source d’erreur en politique. >>

Finalement ceux d’entre nous qui sont libres de leurs paroles, ceux qui comme nous ont eu à s’exprimer librement sous tous les régimes qui ont gouverné la Côte d’ivoire, de 1960 jusqu’à ce jour. Nous sommes aujourd’hui quelques uns à éprouver de la compassion, de la tendresse et de la pitié pour le Dr Allassane Dramane Ouattara.

De la tendresse pour celui qui veut diriger un pays se situant dans des temps qui n’existent pas encore. De la pitié pour lui et une partie des habitants piétinés et écrasés par la force brutale d’une milice au service d’un pouvoir liberticide. De la compassion enfin pour l’homme qui est rentré au palais présidentiel dans le but reconstruire une nation et qui par la cœrcition, le meurtre, des maladresses et une méfiance sans nom a monté sa propre opinion publique contre sa personne et son action politique.

Il croit pouvoir penser les blessures de la nation avec les fétiches de la puissance militaro-fasciste. Oui nous avons de la compassion pour le Dr Allassane Dramane Ouattara, car nous sommes convaincus qu’il n’échappera pas à lui-même. C’est justement pour cette raison que nous lui faisons don des sages paroles du vieux lion du Mali, le griot des griots feu Bassoumana Sissoko << Sanu nègèni wari nègèni. >>

Il s’adresse aux dirigeants et aux puissants pour leur dire qu’aucun pouvoir n’est éternel, qu’un seul homme ne peut régner du début à la fin du monde. Voilà pourquoi l’observateur attentif de la vie politique ivoirienne que nous sommes souhaitons simplement pour le bien de la Côte d’ivoire, que les gouvernants ivoiriens et le premier d’entre eux sortent du labyrinthe de la parodie de l’omnipotence pour retrouver le chemin de l’humilité et du pardon pour reconstruire une Côte d’ivoire, viable et vivable pour tous les ivoiriens.

Tel est le message non courtisan et sans complaisance dont nous sommes porteurs en cette période du jeûne islamique vers le grand musulman pratiquant qu’est le Dr Allassane Dramane Ouattara.
Merci de votre aimable attention.

Dr Serge-Nicolas NZI
Chercheur en Communication
Lugano (Suisse)
Tel. 0041792465353
Mail : nicolasnzi@bluewin.ch