Union Africaine: Jean Ping viré. Dlamini-Zuma élue présidente de la Commission. ADO désavoué

Publié le dimanche 16 juillet 2012 | IVOIREBUSINESS – And the winner is Nkosazana Dlamini-Zuma.
Les lampions se sont en effet éteints dimanche sur le sommet de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba, capitale de Éthiopie.

Et à l’issue d’une bataille aprement disputée, avec à la clé quatre tours de scrutins, la Sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, a été élue à la tête de la Commission de l’Union africaine.

Nkosazana Dlamini-Zuma élue présidente de la Commission de l'Union africaine.

Publié le dimanche 16 juillet 2012 | IVOIREBUSINESS – And the winner is Nkosazana Dlamini-Zuma.
Les lampions se sont en effet éteints dimanche sur le sommet de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba, capitale de Éthiopie.

Et à l’issue d’une bataille aprement disputée, avec à la clé quatre tours de scrutins, la Sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, a été élue à la tête de la Commission de l’Union africaine.

Exit donc Jean Ping, dont le mandat était de plus en plus contesté. C’est un désaveu cinglant pour ce dernier qui récolte ainsi sa gestion calamiteuse des crises ivoiriennes et libyennes.
De nombreux analystes n’avaient pas hésité à accuser l’UA de médecin après la mort et de mollesse dans la gestions des crises qui touchent le continent, réussissant toujours à se faire coiffer au poteau par la France de Nicolas Sarkozy et la Grande Bretagne de David Cameron.

Mme Dlamini-Zuma "est une combattante de la liberté, pas une bureaucrate ni un diplomate", a assuré, rayonnant, le président ougandais Yoweri Museveni.

"Maintenant nous avons le président de la Commission de l`UA, Mme Zuma, qui va prendre les destinées de cette institution qui est notre bras opérationnel", a déclaré à la presse le chef d`Etat béninois Thomas Boni Yayiu, qui assure pour sa part pour un an la présidence tournante de l`UA.
La ministre sud-africaine de l`Intérieur, ancienne ministre des Affaires étrangères et ex épouse du chef de l`Etat Jacob Zuma, a été élue au quatrième tour de scrutin par les chefs d`Etat, au détriment du président sortant Jean Ping.
"Elle a eu 37 voix soit trois de plus que la majorité requise", a indiqué à IVOIREBUSINESS un diplomate africain s`exprimant sous couvert d`anonymat.

S`exprimant avant son élection, Mme Dlamini-Zuma avait minimisé les risques de division, estimant que "le continent est suffisamment fort pour ne pas être fissuré par une élection entre deux personnes".
Elle s`était également efforcé d`apaiser les craintes d`une main-mise de l`Afrique du Sud, la locomotive économique du continent, sur l`organisation. "L`Afrique du Sud ne va pas déménager à Addis pour venir diriger l`Union africaine, ce sera Nkosazana Dlamini-Zuma, si je gagne, qui viendra ici, pas l`Afrique du Sud", a-t-elle déclaré.

Un précédent sommet de l`UA en janvier dernier avait échoué à départager M. Ping et Mme Dlamini-Zuma, ouvrant de profondes divisions au sein de l`institution continentale, notamment entre pays francophones et anglophones. M. Ping avait alors été reconduit à titre provisoire dans ses fonctions.
Mme Dlamini-Zuma, 63 ans, est la première femme et le premier responsable anglophone à diriger la principale institution de l`UA depuis que cette organisation a succédé en 2002 à l`Organisation de l`unité africaine (OUA).
La ministre sud-africaine est arrivée en tête aux trois premiers tours de scrutin dimanche soir devant M. Ping, sans toutefois réunir la majorité requise de deux-tiers des voix. Seule candidate en lice au quatrième tour, elle a alors obtenu 37 voix, soit trois de plus que la majorité des deux-tiers des délégations, qui était de 34 voix.
"L`Afrique a parlé d`une seule voix. Il n`y a pas eu de perdant ni de gagnant. C`est l`Afrique toute entière qui a gagné", a assuré à la presse M. Boni Yayi.
Les présidents anglophones étaient cependant particulièrement enthousiastes en sortant de la salle de réunion. "Cela signifie énormément pour l`Afrique (...) pour le continent, pour l`unité, et pour le pouvoir des femmes", a affirmé M. Zuma à la presse.
Pour rappel, Jean Ping était le candidat du chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara. Il lui avait apporté un soutien diplomatique décisif dans son bras de fer contre le Président Laurent Gbagbo, durant la crise post-électorale.
Nul doute qu’avec le départ de Jean Ping, Alassane Ouattara perd un allié de poids sur la scène internationale.
De plus, il est de notoriété publique que Jacob Zuma et l’Afrique du Sud avaient soutenu Laurent Gbagbo durant la crise post-électorale. Ce dernier, à un mois de l’ouverture de son procès à La Haye, voit la position de ses soutiens au sein de l’UA se renforcer.

Notons que les précédents présidents de la Commission ont été l`Ivoirien Amara Essy (2002-2003) puis le Malien Alpha Oumar Konaré (2003-2008).

Patrice Lecomte