Euro 2012 : l'Espagne remporte l'Euro et entre dans l'histoire

Le Monde.fr | 02.07.2012 à 08h23 - L'Espagne de Xavi, Iniesta et Casillas a remporté l'Euro en battant largement l'Italie en finale (4-0), dimanche 1er juillet, entrant par la même occasion dans l'histoire du football en devenant le premier pays à

L'Espagne remporte l'Euro et entre dans l'histoire.

Le Monde.fr | 02.07.2012 à 08h23 - L'Espagne de Xavi, Iniesta et Casillas a remporté l'Euro en battant largement l'Italie en finale (4-0), dimanche 1er juillet, entrant par la même occasion dans l'histoire du football en devenant le premier pays à

remporter trois compétitions internationales majeures – Euro 2008 et 2012, Coupe du monde 2010 – d'affilée.
Quelque peu critiqués pour leurs performances dans certains matchs de cet Euro, pour un football trop répétitif et lent, les joueurs espagnols ont démontré sur cette finale qu'ils étaient encore capables de dominer n'importe quelle équipe en pratiquant un jeu que personne, à l'heure actuelle, ne peut imiter. Le bilan statistique de la compétition est évocateur : 6 matchs joués, 5 victoires et toujours aucun but encaissé dans un match à élimination directe depuis 2006.
COUP DU SORT
Après avoir ouvert le score grâce à David Silva, sur un beau débordement de Fabregas dans la surface (14e), l'Espagne double le score juste avant la mi-temps après une course folle de Jordi Alba (41e), qui a pris de vitesse la charnière centrale italienne. Une passe de Xavi ajustée au millimètre permet au latéral gauche de battre Buffon.
L'Italie est dominée, parfois largement, mais elle semble capable de revenir, ou tout au moins d'inquiéter les champions en titre. La possession de balle, habituellement la chasse gardée de cette sélection espagnole, est majoritairement pour les Italiens. Sans un Casillas intraitable dans sa surface, et malgré un Balotelli qui tentait les actions individuelles au détriment du collectif, les Azzuris auraient pu revenir au score.

Le tournant du match intervient à l'heure de jeu. Coup du sort ou erreur de coaching, le débat fera sans doute couler beaucoup d'encre en Italie. Tout juste entré en jeu, le milieu Thiago Motta se blesse tout seul. Il suffit à l'entraîneur italien Cesare Prandelli de voir le visage crispé de son joueur pour comprendre que le match est vraisemblement perdu. Car Motta était le troisième changement de la Squadra, après les entrées de Di Natale et Balzaretti. Personne ne le remplacera, et l'Italie doit finir le match à 10 contre 11. Contre des Espagnols qui ont érigé la confiscation du ballon en art, cela devenait presque une mission impossible.
A partir de ce moment-là, la finale de l'Euro se transforme en match à sens unique, un toro grandeur nature dans lequel des Italiens couent derrière un ballon qu'ils n'auraient jamais. Les Espagnols savent qu'ils ne seront plus rejoints, d'autant que Fernando Torres et Juan Mata, les deux remplaçants de luxe entrés en seconde période, marquent successivement pour effacer définitivement toute trace de suspense.
Dans les tribunes, les 10 000 Espagnols présents ont eu tout le loisir de fêter leur titre bien avant le coup de sifflet final. Après celui-ci, les enfants des joueurs espagnols sont entrés sur la pelouse. Les deux gardiens, Buffon et Casillas, tombaient dans les bras l'un de l'autre alors que le jeune Bonucci fondait en larmes au milieu du terrain. Même Pirlo, le magicien de cette Squadra, quelque peu muselé lors de cette finale, est apparu les yeux rougis lors de la remise des médailles. Pour la troisième fois en quatre ans, Iker Casillas a alors soulevé la coupe d'un tournoi international majeur avec l'équipe d'Espagne au complet derrière lui.

Par Luc Vinogradoff