RIFIFI à l’ambassade de Côte d’Ivoire à Paris: Humiliée, une responsable de service veut porter plainte contre l’État de Côte d’Ivoire
Le 30 juin 2012 par IvoireBusiness - Tout est parti d’un malheureux incident entre M. Donatien Robé, président de l’ONG « orphelins secours » et Madame, Halima Traoré, chef du service
Le 30 juin 2012 par IvoireBusiness - Tout est parti d’un malheureux incident entre M. Donatien Robé, président de l’ONG « orphelins secours » et Madame, Halima Traoré, chef du service
Etat-civil-Affaires juridiques et notariales à l’ambassade de Côte d’ivoire à Paris.
Le 30 mai 2012, M. Robé se rend à l’ambassade pour y effectuer des démarches administratives. Les choses tournent mal et celui-ci est expulsé des locaux par le service de sécurité. Très vite, la nouvelle part et atteint les oreilles des chasseurs de scoop. Un premier site internet répand l’info qui sera ensuite reprise par d’autres sites internet. Deux jours après, les responsables de l’ambassade tentent de rattraper le coup. Le 1er juin 2012, un droit de réponse est fait par le service de communication. Sans pour autant satisfaire l’agente de l’ambassade mise en cause. Qui trouvera quelques jours plus tard des méfaits dans la rédaction dudit droit de réponse, censé blanchir l’ambassade et son personnel. Pour madame Halima Traoré, cette légèreté n’est rien d’autre qu’un acte délibéré pour nuire à son image. Dans cette interview exclusive la triple championne d’Afrique d’handball revient sur les circonstances de l’incident non sans accuser sa hiérarchie de vouloir en tirer profit. Elle va porter plainte pour harcèlement au travail.
RIFIFI à l’ambassade de Côte d’Ivoire à Paris - Humiliée, une responsable de service veut porter plainte contre l’État de Côte d’Ivoire
Que s’est-il réellement passé ?
M. Robé avait déposé un dossier chez la secrétaire, qui me l’a remis. Et j’ai mis un mot « demandez à l’intéressé de me voir ». C’est ainsi qu’il est venu. Je lui ai dit, M. Robé, je ne peux pas vous faire de concordance parce que vous avez trois (03) patronymes. Il dit oui, mais il y a l’acte d’individualité qui a été fait à Abidjan. Et l’acte dit que les trois patronymes concernent la même personne. Je lui ai qu’il faudra en ce moment que le tribunal nous dise lequel des patronymes vous devez avoir maintenant et quel sont les prénoms qu’on doit retenir.
Il dit non. C’est trop compliqué. Ou bien vous doutez du document ? Je lui ai dit non. Mais il spécifier. Dès que c’est bon, je vous fais le document sur place.
Il est ressorti, il est revenu. Il dit non, ça ne m’arrange pas. Je lui ai dit, faites-le, c’est pour votre bien. Il dit, d’ailleurs même, je ne veux plus de document. Donnez-moi mes vingt (20 ) euros.
Je lui ai dit non, la caisse est fermée, il est 16h30. Revenez demain matin. Je ferai tout pour qu’on vous rembourse.
Il dit non. Je veux mes 20 euros. J’avais un collègue, M. Coulibaly, qui était présent et qui a eu à lui la même chose.
Il est ressorti et revenu à nouveau. Il a tapé du poing sur la table en disant « tu es qui toi ? » J’ai dit monsieur je ne vous permets pas de me tutoyer. Il dit si, je te tutoie comme je veux. Je suis dans mon ambassade, je fais ce que je veux. Il a tapé, tapé, tapé. Puis je lui dis, bon, je n’ai pas envie de me disputer avec vous, je vais appeler la sécurité pour vous faire sortir.
Il dit, appelez qui vous voulez, mais tant que je n’obtiens pas mon argent, je ne sors pas d’ici. Voilà comment j’ai appelé M. Dosso de la sécurité. Je lui ai dit, il y a quelqu’un, il faut venir le faire sortir. Ils sont juste venus le prendre. Il s’est accroché à la porte. Finalement ils ont réussi à le faire sortir. Voilà comment les choses se sont passées.
Avez-vous eu des échos de cette altercation après ?
Vous savez, nous sommes habitués ici à l’ambassade à ces genres de comportements. Vous avez toujours quelqu’un qui fait du scandale pour rien. Sincèrement, il est parti sans que je ne percute quelque chose. Ce n’est que 30 mn après que mon patron m’a appelée. Il me dit, euh, madame Halima bonjour. Je dis bonjour. « Vous allez bien ? », J’ai dit oui. Il dit « vous avez regardé internet ? » J’ai dit non. Il dit, il y a un article sur vous. Il y a même des photos à l’appui. Il dit regardez et vous venez me voir. Voilà ma stagiaire qui est témoin. (Elle nous montre une jeune fille faisant office de stagiaire assise dans le bureau, nous servant de cadre pour l’interview). Il a dit connectez-vous. Je dis, je préfère aller le voir tout de suite. Je suis allée le voir.
Alors ?
Arrivée à son bureau, je lui dis, j’ai préféré venir vous voir maintenant. Il a dit, vous n’avez pas lu ? J’ai dit non.
Et il me dit ceci : « regardez. Et puis même, êtes-vous vice consul ? » J’ai dit alléluia. Peut-être qu’après cela je serai vice consul. Il me dit, cela ne vous effraie pas ? Vous l’avez fait tabasser tout ça. Je dis non. Je me connais. J’ai 20 ans d’ambassade. Ce n’est pas maintenant que je vais faire tabasser quelqu’un. Franchement, je sais comment cela s’est passé. Il y a même des témoins. Il a dit ah bon ! J’ai dit oui. Donc je suis zen voilà.
Il a tiré l’article qu’il m’a remis.
Qu’avez-vous fait par la suite ?
Je vous assure, ce n’est pas pour me foutre de ça, mais j’ai plié. Je n’ai pas lu. Et puis il m’a dit, bon, asseyez-vous.
Il a dit, je vais appeler, le DRH, afin que vous expliquiez comment ça s’est passé. Parce que l’ambassadeur n’étant pas là, je dois l’en informer. J’ai c’est vrai, vous faites votre travail. Madame Yodé est arrivée. J’ai expliqué comme je vous l’ai dit. Il dit c’est tout ? J’ai répondu oui. C’est tout ? J’ai dit oui. Il a dit d’accord. Je suis sortie. En sortant, il m’a dit de voir avec Fatim qui est chargée de communication. En descendant je me suis arrêtée chez Fatim. Je lui « le consul a dit de voir quelque chose avec vous, donc je suis dans mon bureau ». 30 minutes après le DRH me rappelle. Il dit, il faut que vous me répétiez ce que vous avez dit toute à l’heure. Je lui ai dis, « donc vous ne m’avez pas écouté alors » ?
Il dit si. J’ai dit non, vous ne m’avez pas écouté. Il dit, non, l’ambassadeur vient d’appeler, il dit de faire un droit de réponse.
Alors ?
J’ai à nouveau répété. Il me dit, ton titre c’est quoi ?
Pourquoi peut-il vous demander votre titre alors que vous êtes dans le même service, en plus le DRH ?
(Rire), j’ai dit, je suis chef d’Etat-Civil du service des Affaires juridiques et notariales. (Elle nous remet une copie de l’acte de l’organisation des services du consulat général et leurs attributions).
Il a dit, ah, c’est long. Je lui ai répondu que c’est ce qui est marqué. Il m’a dit « c’est tout ? » J’ai dis oui.
Ensuite ?
Fatim est venue me voir. Elle me dit, oui, l’ambassadeur vient de m’appeler, il a dit de venir prendre votre déposition.
Et qu’avez-vous répondu ?
J’ai dit, que je ne suis pas au tribunal à ce que je sache !
Selon vous pourquoi tant d’insistance ?
Je ne sais pas. Sinon, vous-même vous comprendrez.
Alors ?
J’ai dit non, parce que « je suis votre chef hiérarchique. Quant à moi j’ai déjà parlé à ma hiérarchie ».
Il y avait le garde du corps, M. Diaby qui était là et qui a dit « notre sœur se fait agresser et aujourd’hui c’est elle qu’on incrimine. On vient lui demander. On lui pose des questions ». Il a ajouté « vous voyez, là où Halima travaille, elle n’a pas de porte issue de secours. Quelqu’un peut facilement l’agresser. Au lieu de la protéger, tout le monde s’empresse de lui poser des questions. Il m’a même dit, Halima, ne répond plus au risque de voir tes propos travestis.
Si l’ambassadeur veut t’entendre, il va t’appeler. On est resté. J’ai continué à faire mon travail.
C’est quoi donc la suite de l’affaire ?
Deux jours après, on m’appelle d’Abidjan, on me dit qu’un site internet a écrit que j’ai fait tabasser quelqu’un.
Sauf que jusque-là vous n’avez toujours pas pris la mesure de l’affaire.
Non, c’est quand on m’a appelé des USA pour la même affaire que j’ai commencé à tiquer. Mais sincèrement, je vous dis que j’étais toujours sereine. Ce n’est qu’après que j’ai appelé mon collègue Affi et je lui dis, « tu as vu l’article de la dernière fois, tu as même dit que c’était bien, pardon tire-moi une copie ». (Elle nous sort un article de presse : le Droit de réponse de l’ambassade, dans l’affaire Mme Traoré, vice-consul, donne l’ordre de tabasser Donatien Robé).
Vous lisez avec moi au paragraphe I : De l’identité de l’agente mise en cause : « En effet, si le nom avancé est bien celui de la personne citée, en l’occurrence Madame TRAORE, il est à noter que l’intéressée, simple agent consulaire s’occupe du bureau de l’Etat-civil ». Je suis traitée de simple agent consulaire. Je vous rappelle que je suis fonctionnaire de l’état de Côte d’Ivoire depuis le 17 octobre 1986. Ma dernière nomination date de 2006 ou 2008. Elle a été faite par Laurent Gbagbo. De deux, je suis premier secrétaire. De trois, je suis chef de service. (Elle nous sort la note de service de ses attributions).
De là encore, qu’ils me situent où ils veulent, ce n’est pas mon problème. Mais comme si cela ne suffisait pas, lisez avec moi toujours au paragraphe I et à la suite de la phrase précédente : « précision importante pour relativiser le niveau de responsabilité de cette dernière ».
Ça c’est une insulte à ma personne. « Cette dernière ! » Quel mépris !
Pour boucler la boucle, lisez avec moi au paragraphe II : Des faits.
« Devant une telle agressivité, madame TRAPRE, qui faut-il le rappeler, est handicapée physique… »
Mon handicap a à voir quoi dedans ? C’est rabaissant. C’est humiliant. C’est frustrant.
Selon vous pourquoi êtes-vous traité ainsi ?
Vous savez, je suis devenue bavarde, parce qu’en 2007, j’ai un collègue qui m’a traité de « machin », « chose ». Il avait même dit devant l’ambassadeur « que permettre à cette chose là de signer des documents officiels, est un déshonneur pour notre pays, la Côte d’Ivoire »
Et quelle fut la réaction de l’ambassadeur d’alors ?
L’ambassadeur Pierre Kipré s’est retourné vers moi et il a dit « madame, je vous demande pardon. Je vous présente mes excuse ». A l’époque c’était le président Gbagbo. Et Kipré a dit « le président Gbagbo vous demande pardon. La Côte d’Ivoire toute entière vous demande pardon. L’ambassade de Côte d’ivoire vous demande pardon ». Il a dit, M. Howa, je cite le nom, vous êtes allé loin. « Cette dame a commencé à travailler avec de venir à l’ambassade, et madame Traoré ici présente est pupille de l’état de Côte d’ivoire ».
Vous subissez ce type de pression depuis longtemps. Pourquoi c’est maintenant que vous réagissez ?
Effectivement, à l’époque, l’ambassadeur m’avait dit de réagir. Mais je lui ai dit « vous savez que je suis fonctionnaire, et ce sont mes patrons qui me notent ». Il m’a répondu : « la note finale c’est moi ». Voilà pourquoi depuis peu je suis devenue bavarde. J’ai du caractère. Et il fallait parfois que je montre que je ne suis pas moins que rien.
Si on vous suit bien, c’est parce que vous avez décidé de ne plus vous laisser marcher sur le pied que des gens vous en voudraient actuellement ?
Je veux rappeler à ces gens là que je ne me suis pas levé un matin et venir m’asseoir à l’ambassade avec mes valises.
Je suis venue, parce que j’ai eu un accident. A l’époque, mon accident ne me permettait pas de vivre au-delà d’une année en Côte d’Ivoire. Voilà comment le président Houphouêt a décidé de m’envoyer là.
En plus c’est bien moi-même qui ai demandé à travailler au Président Houphouêt. J’ai passé trois (03) ans à l’hôpital. Et tous les jours pendant ces trois ans, il a appelé au moins deux fois dans la journée pour demander « comment elle va » ?
Un jour j’ai dit aux médecins, il demande comment je vais, pourquoi, il ne me parle pas à moi-même ?
Il a dit passez-la moi. J’ai dit je veux travailler. Je ne veux pas rester comme cela. Il faut que j’apprenne à me débrouiller. Le président a dit, « soigne-toi d’abord ». A force d’insister, il m’a dit « Halima, je ne veux plus que tu travailles. Je vais te payer jusqu’à la fin de ta vie ». Je lui ai dis, et si vous mourez avant moi, comment vais-je faire ? Et comme j’étais obligée de venir à chaque fois à Bordeaux pour les soins, il a dit si tu veux vraiment travailler, il est mieux que tu sois proche de ton médecin de Bordeaux. Voilà comment j’ai été affectée ici, vu que j’étais déjà fonctionnaire en Côte d’Ivoire.
Depuis que je suis là, c’est toujours des frustrations. Certains se permettent de dire « pourquoi on nous envoie des conneries ici à l’ambassade ».
Je vais dire que je ne me suis pas levée pour venir de moi-même, pour que tout le monde, mes collègues me traitent de la sorte. Pourquoi ? Cette handicap, ça gène qui ? Moi elle ne me gène pas. Et puis le niveau de responsabilité dont il parle, je suis responsable d’un enfant à la maison. C’est déjà important. C’est important pour moi parce que je vis seule avec ma fille. C’est moi qui l’amène à l’école, à l’hôpital…ca c’est ma responsabilité.
Si vous avez tant la pression au travail, pourquoi vous ne demandez pas une autre affectation ?
En clair, tellement j’étais excédée, un jour j’ai demandé que mon médecin me mette en congé maladie. Il m’a dit non. Vous êtes seule à garder votre fille. Il est bien que vous travaillez.
Aussi, si vous me voyez tous les matins ici, c’est bien pour les usagers et non pour faire plaisir à un supérieur. Je connais leurs difficultés à avoir des papiers ici. Vous voyez, la responsabilité dont il parle lui-même, où est-elle ? Est-ce que quelqu’un qui se dit responsable peut-il écrire des choses de la sorte ?
Pensez-vous qu’on veut vous faire craquer ?
Pour que je parte ? Non. Vous savez, j’ai rencontré des gens à l’hôpital qui ont essayé de se suicider. Moi j’ai fait le choix de travailler, et mon handicap ne me dérange aucunement.
Mais il faut le dire. Je suis profondément indignée. Pour moi, c’est un comportement lâche. C’est vraiment lâche, c’est vraiment lâche…
Finalement, après ce droit de réponse de l’ambassade, avez-vous eu à en parler avec votre hiérarchie ?
Je n’ai pas manqué de m’en prendre à Fatim. Je lui ai dit qu’elle aurait dû me consulter, avant de le faire. Elle prétend l’avoir fait. Mais non.
Selon vous quel regard souhaiteriez-vous que l’on porte sur vous ?
Au lieu de se pencher sur ma fonction, mes responsabilités, qu’on me parle de mes compétences au sein de cette ambassade.
J’aimerais qu’on dise un jour qu’elle n’est pas compétente. Qu’on s’attaque à mon travail et non à ma personne.
Je rappelle que le 8 décembre dernier, j’ai été décorée à Abidjan comme officier.
Avez-vous envisagé répondre à l’ambassade pour « ces écrits insultants » selon vous ?
Je vais le faire. Car trop c’est trop. 20 ans à subir. Il faut comprendre, ce n’est pas 20 jours. Ce n’est pas 20 semaines. Ce n’est pas 20 mois. C’est 20 ans que j’ai subi et là je dis stop. Je ne veux plus subir les moqueries de mes collègues. Ce sont eux, les agents consulaires. Moi je suis là, je vais au devant des choses malgré mon handicap. Je vais réconforter les usagers parce que j’ai retenu ce que l’ambassadeur Pierre Kipré m’a dit un jour sur la définition du Fonctionnaire : Etre au service de l’Etat et de ses concitoyens. Donc je ne viens pas ici pour courir après les Titres. C’est moi qui ai demandé à travailler et je travaille. De toute façon, j’en ai déjà parlé avec mon avocat qui a reconnu que c’est une insulte à ma personne.
Allez-vous porter plainte et contre qui ?
Comme j’ai appris que M. Robé avait porté plainte à Abidjan, de mon côté j’ai déjà pris attache avec mes avocats. J’ai déjà fait des mains courantes par rapport à cette affaire.
Par rapport à l’incident avec M. Robé ou bien par rapport au droit de réponse de l’ambassade ?
Par rapport au droit de réponse. Déjà en 2008, j’ai eu à faire deux mains courantes suite à une agression et devant le mutisme de mes patrons. (Elle nous remet deux récépissés de la police française concernant des déclarations de main courante en date du 17 et 24 février 2008, relatives aux faits « d’injures et menaces »). Je viens donc là de faire une main courante suite à cette affaire. C’est bien beau de parler de mes responsabilités. Mais moi je ne suis pas agent vérificateur. Mon est de prendre les documents et les signer. Mais malgré cela, je prends le temps de vérifier les documents avant de les signer. Que de s’en prendre souvent aux agents vérificateurs, non, c’est toujours sur Halima que ca tombe. Moi je prends la peine de regarder, vérifier et d’informer l’usager correctement. Qu’on arrête de me traiter comme une moins que rien. Et je dis stop.
Sincèrement qui visez vous dans toutes ces pressions faites contre vous ?
Cela varie. Et c’est depuis 92, date de mon arrivée ici. Déjà même j’avais fait l’objet d’une expulsion chez moi, parce qu’on ne payait pas mon appartement. A l’époque, on disait « oui, on ne peut pas la garder parce qu’elle est couchée dans un fauteuil roulant ». J’étais allée à Abidjan pour ça. Pour que les gens aillent me regarder comme un objet. Non seulement on refuse de payer mon appartement, sous prétexte que je n’ai droit à rien, on vient de couper mon électricité. Vous trouvez ca normal qu’on me prive du minimum d’existence, moi et ma fille de 6 ans, alors que je suis fonctionnaire de l’Etat de Côte d’Ivoire, en service. Et chaque fois je suis obligée de tempêter. Voilà les factures d’EDF (électricité de France) que j’ai encore du mal à payer. On m’a déjà coupé le courant deux fois. Et puis je viens ici, les gens sont là, ils rigolent. Vous trouvez cela normal ? C’est de la méchanceté.
Et pour couronner tout, voilà comment on me traite. Est-ce que vous pensez que des responsables peuvent écrire ça ?
Pour revenir à votre question. Moi je ne vise personne. Fatim m’a dit, qu’on lui a demandé d’écrire. J’espère qu’elle finira par dire un jour qui lui a donné ordre d’écrire toutes ces méchancetés sur moi. Je ne vise personne. Mais à tous je leur dis stop. A quel que niveau qu’ils soient, qu’ils arrêtent de m’emmerder. Après avoir passé 15 ans dans les escaliers au 2eme étage et 4eme étage sans ascenseur, aujourd’hui j’occupe un bureau qui n’est toujours pas adapté à mon état.
Je fais avec. Alors qu’on me laisse tranquille.
Propos recueillis par Philippe Kouhon
pkouhon@gmail.com