Un mois après le scrutin du 31 octobre - Comment la succession de Bédié se prépare déjà - Les hommes pressentis à la tête du PDCI

Le 25 novembre 2010 par l'Inter - Les choses vont très vite au PDCI-RDA. L’élection présidentielle 2010 n’a pas encore fini de rendre son verdict que dans les coulisses, l’ex-parti au pouvoir se prépare à la succession de son actuel

Henri Konan Bédié, président du Pdci-Rda.

Le 25 novembre 2010 par l'Inter - Les choses vont très vite au PDCI-RDA. L’élection présidentielle 2010 n’a pas encore fini de rendre son verdict que dans les coulisses, l’ex-parti au pouvoir se prépare à la succession de son actuel

président. Vaincu au premier tour du scrutin qui a lieu le 31 octobre dernier, Henri Konan Bédié est, de facto, à la retraite de la vie politique ivoirienne. En effet, à 75 ans révolus, l’ancien chef d’Etat, dauphin constitutionnel et héritier politique de feu le président Félix Houphouët-Boigny à la tête du parti sexagénaire, est désormais forclos de la course au pouvoir. Ce, conformément aux dispositions de la Constitution ivoirienne limitant l’âge des prétendant à tout au plus 75 ans. Mieux, au niveau du PDCI même, les textes prévoient, après le décès de feu Houphouët-Boigny (qui a régné jusqu’à 88 ans), que l’âge du président du PDCI n’excède pas 75 ans. Né en 1934, le président Bédié a bénéficié d’un sursis de son parti pour être une dernière fois candidat à la Magistrature suprême de la Côte d’Ivoire. Hors de la course aujourd’hui, l’heure de sa retraite a ainsi sonné. D’où les manœuvres et les velléités de positionnement au sein du PDCI pour sa succession. A en croire le confrère ‘’La Lettre du Continent’’, qui en parle dans sa dernière édition, de grands noms circulent déjà à l’intérieur du parti. De jeunes loups comme les ministres François Amichia, Dagobert Banzio ou Patrick Achi ne cracheraient pas sur le morceau face à des faucons comme Emile Constant Bombet et surtout le Patron du groupe SODECI-CIE, Marcel Zadi Kessy, longtemps pressenti, mais rattrapé par le critère d’âge. Finalement, en regardant dans le starting bloc que présente le confrère, le tour va se jouer véritablement entre l’ancien ministre et actuel président du Groupe Parlementaire, le Gal Gaston Ouassénan Koné et l’ex-Premier ministre Charles Konan Banny, membre du clan Houphouët, qui affiche de plus en plus sa volonté de récupérer l’héritage familial. Cette ambition de l’ex-gouverneur de la BCEAO pourrait, cependant, se heurter à la volonté d’un front en constitution à l’intérieur du PDCI, partisan du changement d’appartenance ethnique de celui, qui devra diriger le parti. Ce front, dont le député d’Abengourou Boa Thiémélé Edjampan, serait la tête aurait déjà pour slogan ‘’Tous Sauf un Baoulé’’ (TSB) pour prôner la diversité et la cohésion à l’intérieur de l’ex-parti au pouvoir cédé de Houphouët à Bédié, deux Baoulés. Agni de l’EST et donc membre du grand groupe Akan dont font partie les Baoulés, Edjampan, dont la voix à ce titre est porteuse, est soutenu dans sa position par l’actuel ministre de la santé, Aka Aouélé, un autre Agni, mais du Sud-est. Originaire de Bangolo, à l’ouest, dans la région des 18 Montagnes l’ancien ministre Constant Bombet serait également favorable à ce changement. Lequel est confronté à l’obstacle de la représentativité du PDCI dans les régions des éventuels prétendants non Baoulé. Faut-il le souligner, le V Baoulé, constitue, jusque-là, le bastion imprenable du parti d’Houphouët-Boigny, qui l’a démontré encore lors du premier tour du scrutin présidentiel. Le candidat du PDCI a été défait sur la quasi-totalité du territoire, sauf dans les localités baoulé où à forte dominance des populations du centre comme çà a été le cas notamment, dans la zone forestière du Bas-Sassandra. 17 ans après la mort d’Houphouët-Boigny, son héritage politique connait de sérieux recul. Et plus que jamais, l’heure est au bilan pour tirer des leçons des échecs et relancer la machine comme s’attellent à le faire les dirigeants actuels du Rassemblement des Houphouétistes. Coalition de l’opposition, qui regroupe toutes les formations politiques sorties de l’ex-parti au pouvoir déchiré entre ses fils et ses filles.
Félix D.BONY