A propos de la situation en Côte d’Ivoire-François Hollande : «Les Ivoiriens m’ont parlé, je les ai compris»
Le 10 mai 201é par Notre voie - Avant le second tour de l’élection présidentielle française tenue, dimanche dernier, qui s’est soldé par sa victoire sur Nicolas Sarkozy, le
Le 10 mai 201é par Notre voie - Avant le second tour de l’élection présidentielle française tenue, dimanche dernier, qui s’est soldé par sa victoire sur Nicolas Sarkozy, le
nouveau chef de l’Etat français, François Hollande, avait accordé, à Paris, une interview exclusive à LC2, la chaîne béninoise à vocation internationale. «Mes compatriotes d’origine africaine ont de nombreuses attentes concernant la situation dans leurs pays d’origine. Je les comprends puisque l’Afrique attend beaucoup de nous. J’ai rencontré les ressortissants de ces pays qui m’ont parlé. Que ce soit la Rdc, le Congo, la Libye et les Ivoiriens», a-t-il soutenu.
Cette interview dans laquelle, Hollande parle de «coopération renforcée au plan culturel et social avec l’Afrique » a été rediffusée, le lundi 7 mai dernier, dans la soirée sur LC2. Comme on peut aisément le deviner, c’est un François Hollande, mieux informé de la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire, qui s’installera officiellement à l’Elysée, le 15 mai prochain. Beaucoup d’eau a donc coulé sous le pont. Ce n’est plus le François Hollande de 2010 qui, désinformé par les médias français et certaines officines, qualifiait Laurent Gbagbo, «d’infréquentable» ou celui de mai 2011 qui se réjouissait, visiblement, du coup d’Etat sarkozien contre Gbagbo ; il s’agit maintenant d’un François Hollande «neuf», informé à juste titre, qui a suivi en direct la première comparution de Laurent Gbagbo à la Cpi, le 5 décembre 2011.
Un François Hollande qui a pris part à une rencontre des Africains-Français de France avec à leur tête l’artiste Calixte Béyala et qui lui ont dit tout ce qu’il ne sait pas sur les combines de Sarkozy en Afrique. Un François Hollande qui sait le désastre dans lequel se trouve la Côte d’Ivoire, au plan sécuritaire, économique et sociopolitique, un an après l’installation d’Alassane Dramane Ouattara au pouvoir à la suite des bombardements de l’armée de Nicolas Sarkozy. Le pays est donc dans une impasse dont il a pris la mesure, le mois dernier, le député et ex-ministre Jean-Louis Bianco qui était en campagne pour le candidat Hollande auprès des Français et des binationaux vivant en Côte d’Ivoire.
Autre signal éloquent, l’impossible rendez-vous de la délégation du Rdr (parti politique de Ouattara) avec François Hollande à Paris avant le 1er tour du scrutin présidentiel français. Dépêché dans la capitale française pour soutenir son candidat Nicolas Sarkozy et signer un «accord de partenariat» avec l’Ump (la formation politique de Sarkozy), le camp Ouattara voulait faire d’une pierre deux coups en rencontrant, dans le même temps, le candidat socialiste.
Fiasco ! La demande a été déclinée du côté de la rue Solferino, siège social du PS français. Mesurant assurément la bourrasque qui pointait à l’horizon contre le régime Ouattara, Karamoko Yayoro, responsable de la jeunesse du Rdr et membre de la délégation, a soutenu face aux partisans de Ouattara à Paris : «Si Sarkozy perd, notre pouvoir est en danger». Le danger ici, à notre sens, n’est pas un coup d’Etat ou une quelconque tentative de déstabilisation. Mais plutôt le triomphe de la vérité sur le mensonge international entretenu sur la Côte d’Ivoire par le duo Sarkozy-Ouattara.
Didier Depry didierdepri@yahoo.fr