Mali: Des mercenaires ivoiriens signalés à Bamako
Le 03 mai 2012 par SOIR INFO - Des soldats ivoiriens prennent part aux combats qui opposent, depuis quelques jours à Bamako, les ex-putschistes aux bérets rouges pro-ATT.
Le 03 mai 2012 par SOIR INFO - Des soldats ivoiriens prennent part aux combats qui opposent, depuis quelques jours à Bamako, les ex-putschistes aux bérets rouges pro-ATT.
C'est du moins ce qu'a déclaré hier mercredi 02 mai 2012 un porte-parole de l'ex-junte, sous les ondes de BBC. Selon l'officier malien, les hommes du capitaine Sanogo ont fait prisonniers des soldats ivoiriens, burkinabé et sénégalais, qui combattaient aux côtés des bérets rouges conduits par le colonel Abidine Guindo. Dès l'éclatement, lundi dernier, des violences qui secouent actuellement la capitale malienne, le capitaine Haya Sanogo lui-même est apparu tard dans la soirée sur les antennes de radio Kaira, pour expliquer que des forces étrangères y étaient impliquées. « Je ne sais pas qui est derrière eux, mais nous avons capturé des étrangers parmi eux, nous en avons tué d'autres et nous sommes en train de renforcer nos forces à l'aéroport » (Cf. site internet de Jeuneafrique), a-t-il déclaré aux alentours de minuit ce lundi-là. Bien plus tard, c'est un jeune lieutenant proche de l'ex-junte qui fait une déclaration au nom du Cnrdre (Comité national de redressement de la démocratie et de la restauration de l’Etat ndlr) sur les antennes de la télévision nationale. Il pointe un doigt accusateur sur des forces extérieures : « Les éléments pris proviennent de divers horizons et sont soutenus par d'autres forces internes et obscures, certains de ces éléments sont actuellement détenus par des forces armées pour des investigations approfondies ». Ces éléments provenant « de divers horizons », qui ont été mis aux arrêts, ont été présentés à la télévision. Des soldats ivoiriens sont cités parmi ces assaillants qui combattaient aux côtés des bérets rouges, dont le chef n'est autre que le colonel Abidine Guindo, ancien chef d'état major particulier de l'ex-président Amadou Toumani Touré (ATT).
Qui, sont ces barbouzes qu'on dit être des mercenaires ivoiriens ? On n'en sait pas plus pour l'heure, puisque ni les ex-putschistes ni le gouvernement civil au pouvoir à Bamako ne se montrent bavards sur le cas de ces prétendus mercenaires originaires de la Côte d'Ivoire. Rappelons que les événements qui ébranlent le fragile retour à la normale à Bamako ont éclaté dans la nuit du lundi 30 avril dernier. Ils opposent les bérets verts de l'ex-junte du capitaine Mamadou Haya Sanogo aux commandos parachutistes, reconnaissables à leurs bérets rouges, lesquels étaient jusque-là sous les ordres du colonel Abidine Guindo, l'ex-chef d'état-major particulier d'ATT. Tout serait parti d'une rumeur d'attaque par les hommes du capitaine Sanogo, du camp de Djikoroni, où étaient retranchés, depuis le coup d'Etat du 22 mars, le colonel Guindo et ses bérets rouges. Ces violences ont fait à ce jour plus de 20 morts, officiellement.
Assane N’dia