Axe Bouaké-Ferkessédougou / Banditisme : Quand les coupeurs de route tuent et volent impunément
Quand les coupeurs de route tuent et volent impunément.
Publié le jeudi 3 mai 2012 | L'intelligent d'Abidjan - S’il y a une position que partagent unanimement tous les voyageurs de l’axe Bouaké-Ferkessédougou, c’est de ne pas effectuer le trajet de nuit.
Les risques d’agressions, de vols et dans le pire des cas, de meurtres sont élevés, en ce moment. Les coupeurs de route agissent avec une parfaite impunité et font de ce trajet, un véritable coupe-gorge. Aujourd’hui, vous ne retrouvez aucun convoyeur ou chauffeur assez ‘’fou’’ pour tenter le diable au coucher du soleil.
Long de quatre cents (400) kilomètres, le trajet Bouaké- Ferkessédougou est un véritable parcours du combattant pour les transporteurs et tous les usagers de la route. Et pour cause, à la dégradation très avancée de la chaussée par endroits, s’ajoutent les sempiternels coupeurs de route qui créent la désolation dans les familles en cette période de réconciliation nationale. C’est là, toute la crainte de ce voyage périlleux qui est proscrit la nuit sur tout le tronçon allant souvent de Tiébissou à Ferkessédougou, voire Ouangolodougou ou Pogo, les postes-frontières ivoiriens.
De Bouaké à Ferkessédougou
Pour quatre cents kilomètres à parcourir, il faut être un as du volant pour éviter les nombreux nids de poule et autres crevasses de la mort. L’accident effroyable qui a fait des dizaines de morts le mardi 27 mars 2012 sur l’axe Tiébissou-Bouaké en est l’illustration. De Katiola à Niakaramadougou, les crevasses sont partout. De Niakaramadougou à Tafiré, les transporteurs roulent la peur au ventre pour deux raisons : la crainte des coupeurs de route et l’état des routes. De Tafiré à Ferkessédougou, chacun retient son souffle. Mais, ce qui est redouté par tous les transporteurs, c’est l’incursion fréquente des coupeurs de route qui ont récemment tué des passagers et un chauffeur. Ce drame encore présent dans les esprits de toutes les populations de la région, est devenu le sujet de toutes les conversations. C’est pourquoi, la nuit tombée, aucun véhicule de transport en commun n’ose s’aventurer sur les routes. Toute chose qui a obligé la compagnie de transport Abidjan-Bouaké (UTB) à placer son dernier départ journalier à 14 heures 30 pour éviter de tomber dans les mailles des coupeurs de route. La nuit tombée, les véhicules de transport sont obligés de rester sur place dans la ville où ils se trouvent. C’est dans cette optique que ceux venant de Ouangolodougou et Pogo passent la nuit soit à Ferké, soit à Korhogo quand ceux venant de Bouaké attendent jusqu’au petit matin à Katiola ou sur place dans la capitale du Gbêkê. En la matière, chacun dort comme il le peut en attendant le chant du premier coq de la cité. Et, gare à celui qui fait une panne sur les axes réputés criminogènes.
Les policiers et les gendarmes absents
Sur l’axe Tiébissou-Ferkessédougou, les éléments des forces de l’ordre sont quasiment absents, mais très actifs sur le théâtre des opérations du racket. Ce qui renforce la crainte des passagers lors de leur voyage. Car, c’est généralement aux entrées et aux sorties des villes que se trouvent les dispositifs sécuritaires (police, gendarmerie et douanes). Les bandits pleins d’ingéniosité évitent royalement les hommes en tenue, vu leurs positions statiques, pour aller opérer à mille lieux d’eux. Une inertie qui fait que les transporteurs et les voyageurs voient leur activité perturbées par un ‘’raid’’ des coupeurs de route. Les populations en appellent au gouvernement pour qu’un terme soit mis à leurs souffrances.
Les policiers et gendarmes doivent être mobiles sur le tronçon pour dissuader ces bandits sans vergogne. Pour cela, il faut que les moyens conséquents leur soient donnés afin d’être efficaces.
M. Ouattara, envoyé spécial