VISITE DU PRÉSIDENT FRANÇAIS EN ALGÉRIE: ALGER ESPÈRE UN GESTE SYMBOLIQUE DE LA FRANCE SUR LA COLONISATION!

François Hollande en visite officielle en Algérie. Des algériens et des français parlent de repentance ou non de la France, pour les crimes de la colonisation.

François Hollande et Abdelaziz Bouteflika, le 19 décembre. REUTERS/AFP

Le 20 décembre 2012 par IVOIREBUSINESS - Alors que le président français "François HOLLANDE" effectue sa première visite d'état en ALGÉRIE, une partie des Algériens
espère une repentance officielle de la FRANCE pour les crimes de la colonisation. D'autres dénoncent une instrumentalisation de la mémoire algérienne. C'est presque devenu un leitmotiv cinquante ans après l'indépendance de l'ALGERIE, le président français qui doit entamer une visite d'état de deux jours dès ce (MERCREDI), est très attendu sur la question de la repentance pour la période coloniale.
En Algérie pourtant, le sujet est loin de faire l'unanimité. C'est un faux problème, c'est un débat qui n'a pas lieu d'être pour la simple et bonne raison que la question coloniale a été réglée en (1962).Il ne reste que du vent, que des groupes extrémistes de part et d'autre de la Méditerranée qui essayent d'instrumentaliser cela à des fins précises, analyse(RACHID TLEMCAM), politologue et enseignant-chercheur à la faculté des sciences politiques de l'université d'ALGER: C'est une manipulation idéologique, insiste-t-il.
Depuis des mois, la demande de reconnaissance des crimes coloniaux est une exigence récurrente des hommes politiques algériens; "Farouk ksenti", président de la commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme(OCNCPPDH), avait jeté un pavé dans la mare après la reconnaissance du (17 octobre 1961).La colonisation française a été un crime massif dont la FRANCE doit se repentir si elle envisage d'établir avec L'ALGERIE, comme l'on est endroit de l'espérer, de véritables relations de qualité à la fois nouvelles et denses, mais délivrées d'un passé tragique à l'occasion duquel le peuple algérien a souffert l'indicible et dont il n'est pas sorti indemne et qu'il ne peut effacer de sa mémoire. Fin NOVEMBRE, le ministre des "Moudjahidines"(Anciens combattants), Mohamed Chérif-Abbas, a lui-même relancé le débat: Nous n'avons nullement demandé à la France de nous indemniser, mais de reconnaitre seulement les crimes qu'elle a perpétrés
contre la population algérienne, a t-il insisté le 27 NOVEMBRE dernier.

("Un PARTENARIAT FRANCO-ALGERIEN TOUJOURS PERFECTIBLE")
En France, ces déclarations ont provoqué des réactions pour le moins épidermiques à droite. Après le "Vive l'ALGERIE française", prononcé par le député-maire de Nice, "Christian ESTROSI", le 20 OCTOBRE, c'est "GERARd Longuet", ministre de la défense du dernier gouvernement "Fillon" sous "SARKOZY" qui s'est fendu d'un bras d'honneur en guise de réponse à une question sur la repentance le 31 octobre dernier.
Mais une semaine avant la visite du président HOLLANDE, les cartes semblent légèrement rebattues.
Dans une interview exclusive accordée à ("L'AFP") le 11 DECEMBRE, son homologue algérien s'est bien gardé de parler de cette épine dans le pied
de la relation franco-algérienne: Nous devons tirer les enseignements de notre expérience passée pour corriger un partenariat toujours perfectible, a ainsi déclaré le président algérien "ABDELA ZIZ BOUTEFIKA". Dans cette interview, le président "Boutefika" ne parle plus de repentance. Il s'est servi de cette question dans le cadre d'une politique intérieure, analyse pour sa part, "Mohamed Chafik mesbah", ancien
officier supérieur du département des renseignements et de la sécurité(DRS), docteur d'état en sciences politiques et diplômé du "royal College of defence studies of LONDON". Il voulait rassembler la famille révolutionnaire autour de cet impératif. En réalité, la manière dont on s'y est pris n'est pas la plus heureuse. Il aurait fallu réunir des universitaires et des chercheurs pour apporter des arguments, regrette-t-il. Les ALGERIENS attendent une repentance sur le plan symbolique. Le pouvoir vient juste de susciter le rassemblement de l'opinion publique.

"Ironie du sort, en 2012, cinq décennies après la décolonisation, la France est encore attendue sur le terrain de la reconnaissance et de la repentance dans une autre partie de l'ancien empire colonial français, notamment en Côte D'IVOIRE, où des chars et bombardements aériens ont causé des centaines de morts à "ABIDJAN" autour de l'hôtel ivoire en (2004), et récemment aux alentours de la résidence de l'ex président ivoirien(LAURENT Gbagbo) entre (MARS ET AVRIL 2011)!
Ainsi, la question coloniale et néo coloniale hante toujours les esprits des africains francophones au 21ème siècle"!

(SPIKE BOUAZO)(le surtitre, les ajouts et la conclusion sont de la rédaction-sources:"blog-france24")

HOLLANDE AFFIRME NE PAS ÊTRE VENU EN ALGÉRIE FAIRE "REPENTANCE OU EXCUSES"

Le Monde.fr avec AFP | 20.12.2012

Le début "d'un nouvel âge" entre la France et l'Algérie : c'est la volonté de François Hollande, qui a débuté mercredi 19 décembre une visite de trente-six heures outre-Méditerranée, où il a été accueilli par une foule en liesse. Le président français a affirmé qu'il n'était pas venu en Algérie "faire repentance ou excuses". "Je viens dire ce qu'est la vérité, ce qu'est l'histoire", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse au premier jour de son déplacement.

"CE VOYAGE, IL EST SUR L'AVENIR"

"Il y a une vérité à dire sur le passé et il y a surtout une volonté à prononcer pour l'avenir. Et ce voyage il est sur l'avenir, il est pour engager une mobilisation de nos deux sociétés", avait déclaré le président dans son propos liminaire. "J'ai toujours été clair sur cette question : vérité sur le passé, vérité sur la colonisation, vérité sur la guerre avec ses drames, ses tragédies, vérité sur les mémoires blessées", a-t-il précisé en réponse à une question sur les demandes d'excuses ou de repentance qui se sont élevées en Algérie.

"Mais en même temps, volonté de faire que le passé ne nous empêche pas au contraire de faire le travail pour l'avenir. Le passé doit dès lors qu'il est reconnu nous permettre d'aller beaucoup plus vite et beaucoup plus loin pour préparer l'avenir. C'est ce que je dirai demain aux parlementaires algériens et au-delà aux Français et aux Algériens", a ajouté François Hollande.

Plus tard, dans un entretien avec France 2, le chef de l'Etat s'est expliqué sur la différence entre ses propos passés quand il était premier secrétaire du PS – il avait dit alors que la France devait "encore des excuses au peuple algérien" – et ses déclarations actuelles, il a répondu : "Moi, je suis président de la République, j'engage la France, je n'engage pas un parti."

Interrogé pendant sa conférence de presse sur le fait de savoir s'il s'inscrivait en rupture par rapport à ses prédécesseurs Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, M. Hollande a répondu par la négative : "Tout cela n'est qu'une continuité, c'est l'époque qui a changé. [...] Cinquante ans après l'indépendance, nous sommes capables de jeter un regard lucide sur le passé, de faire l'expérience de tout ce que nous avons pu réaliser ensemble, et puis d'ouvrir une nouvelle page, et donc de travailler maintenant avec le souci d'aller plus vite et plus loin. Je pense que c'est ça qui est demandé."

HOLLANDE ACCLAMÉ MALGRÉ LES CRITIQUES

Une dizaine de partis politiques, dont quatre islamistes, ont dénoncé en amont de la visite de M. Hollande en Algérie "le refus des autorités françaises de reconnaître, excuser ou indemniser, matériellement et moralement, les crimes commis par la France coloniale en Algérie". Mais des milliers d'Algérois ont accueilli le président de la République français et son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika, qui ont emprunté à pied, sur plusieurs centaines de mètres, le boulevard du front de mer d'Alger, pavoisé aux couleurs des deux pays.

You-yous, groupes folkloriques et gardes d'honneur traditionnelles à cheval tirant à blanc dans le ciel d'Alger ont accompagné la progression du cortège au milieu d'une nuée de gardes du corps, tandis que du riz et des pétales de fleurs étaient lancés depuis les balcons des splendides immeubles haussmanniens qui bordent ce célèbre boulevard.

UNE DÉLÉGATION PLÉTHORIQUE

Jamais, depuis sa prise de fonctions, en mai, le président français n'avait été accompagné à l'étranger d'une délégation aussi nombreuse : près de 200 personnes, dont neuf ministres, une douzaine de responsables politiques, une quarantaine d'hommes d'affaires, des écrivains, des artistes parmi lesquels le comédien né en Algérie Kad Merad, très populaire en France, et une centaine de journalistes. "C'est l'illustration de l'importance politique, mais aussi symbolique et économique que le président de la République attache à ce déplacement, souligne le porte-parole diplomatique de l'Elysée, Romain Nadal. Elle correspond aussi à la volonté des Algériens d'assurer le renouveau de la relation."

A Alger et Tlemcen, la "perle du Maghreb", 580 kilomètres plus à l'ouest, deux villes pomponnées pour l'occasion, François Hollande entend réussir là où ses prédécesseurs ont trébuché. Jacques Chirac avait été accueilli dans la liesse en 2003 et 2004. Mais l'année suivante, une loi visant à inscrire dans les manuels scolaires français "le rôle positif" de la colonisation avait durablement plombé les relations franco-algériennes. Quant à Nicolas Sarkozy, il avait séduit les Algériens en décembre 2007, mais la réception dans la foulée de sa visite d'associations de harkis avait rompu le charme.

François Hollande et son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika, tenteront donc de tourner la page de ces espoirs déçus par une "déclaration conjointe" à défaut d'un traité d'amitié. Le chef de l'Etat algérien a dit en attendre un "partenariat d'exception" tandis que Paris souhaite aussi nouer à cette occasion "un dialogue politique sur les grands enjeux internationaux", à commencer par le Mali. La France voudrait obtenir l'appui de l'Algérie en vue d'une intervention internationale dans le nord de ce pays, contrôlé par des islamistes radicaux.

"UN REGARD LUCIDE" SUR LE PASSÉ

Devant les deux chambres du Parlement algérien réunies, le président Hollande, qui connaît bien l'Algérie pour y avoir fait en 1978 son stage de l'ENA, entend poser jeudi "un regard lucide" sur le passé, celui de cent trente-deux années de colonisation française et d'une guerre d'indépendance meurtrière. François Hollande avait posé de premiers jalons à l'automne, reconnaissant la "sanglante répression" par la police française de la manifestation du 17 octobre 1961 qui avait fait plusieurs dizaines de morts à Paris parmi les manifestants algériens. "L'histoire doit servir à bâtir l'avenir et non pas à l'empêcher", a-t-il plaidé.

"La reconnaissance du passé colonial et des crimes de la colonisation apaisera, enfin, les mémoires encore douloureuses, rendra justice aux victimes et mettra également fin aux instrumentalisations et calculs politiciens entretenus de part et d'autre", veut croire mercredi l'éditorial du grand quotidien francophone algérien El-Watan. "L'Algérie et la France vont procéder à la signature de 7 à 8 accords touchant plusieurs secteurs dont la défense, l'industrie, l'agriculture, la culture, l'enseignement et la formation", a indiqué pour sa part le premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal.

L'un d'eux, âprement négocié, portera sur la construction près d'Oran (Ouest) d'une usine de montage de Renault susceptible de produire à compter de 2014 au moins 25 000 véhicules par an. Jeudi, au deuxième et dernier jour de sa visite, le président français s'adressera à la jeunesse algérienne, qu'il rencontrera à l'université de Tlemcen. "Il soulignera à cette occasion que les questions d'éducation, d'échanges universitaires et de formation seront au cœur de l'agenda bilatéral", selon Romain Nadal.

Le Monde