Visite au Sénégal: Comme si Hollande parlait au régime Ouattara

Le 17 octobre 2012 par Notre voie - Comme son successeur, Nicolas Sarkozy, il y a cinq ans, François Hollande a choisi, le Sénégal, perçu comme « un exemple de démocratie », pour

François Hollande à Dakar devant le parlement sénégalais.

Le 17 octobre 2012 par Notre voie - Comme son successeur, Nicolas Sarkozy, il y a cinq ans, François Hollande a choisi, le Sénégal, perçu comme « un exemple de démocratie », pour

s’adresser au continent africain. En parlant donc « de l’avenir et d’une valeur universelle, que nous défendons ensemble : la démocratie », le socialiste a clairement cité le Sénégal en exemple, relevant avec attention, le passage des flambeaux entre les différents présidents. De Senghor à Maky Sall en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. Pour le nouveau président français, cela a permis d’assurer « des alternances sans déchirement ». En évoquant et en saluant ce principe, Hollande rend hommage aux régimes sénégalais qui se sont succédé. En revanche, il interpelle les pays africains dont les élections se terminent dans le sang. Au nombre de ceux-ci, figure la Côte d’Ivoire. En effet en faisant allusion à l’alternance sans déchirement, François Hollande, selon de nombreux observateurs, regarde du côté d’Abidjan dont l’exemple constitue visiblement une difficulté pour l’Elysée. Dans son allocution, Hollande a aussi fait allusion à la bonne gouvernance, estimant que « la lutte contre la corruption, les abus financiers et contre l’impunité est l’affaire de tous ». Car pour le président français, « la bonne gouvernance est une condition de stabilité, de sécurité et de probité ». Ici encore cette allusion sonne comme une adresse au régime Ouattara. En considérant ses pratiques basées sur la corruption, le népotisme, le tribalisme, on peut aisément en déduire que les déclarations de François Hollande font mouche contre le pouvoir du chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara. Ce qui se déroule actuellement en Côte d’Ivoire montre clairement à quel point la bonne gouvernance assure la stabilité et la sécurité. En regardant la chasse aux opposants, les emprisonnements et les enlèvements, en tenant compte des milliers et milliers d’Ivoiriens contraints à l’exil, on peut attester de ce que les propos du nouveau président français s’adressent surtout à la Côte d’Ivoire. A Kinshasa où il s’est retrouvé au sommet de la francophonie, Hollande a appelé au respect des droits de l’homme. D’ailleurs dans le discours de Dakar, Hollande salue l’Assemblée nationale du Sénégal, comme l’une des plus achevées depuis l’indépendance. Cela aussi rappelle à la mémoire des Africains qui suivent la politique ivoirienne, comment le Parlement de Côte d’Ivoire dirigé par un ex-chef rebelle, Guillaume Soro, a été mis en place et est constitué. Faut-il rappeler que seuls les partis au pouvoir, depuis le renversement de Laurent Gbagbo, sont représentés dans l’hémicycle et que le Parlement actuel ne reflète pas le paysage politique de la Côte d’Ivoire ?

Koulibaly Doucy