Vigilance! Vigilance! Et folie responsable face aux tortionnaires d’Etat: Adresse aux camarades dirigeants du Front Populaire Ivoirien. Par Alain CAPPEAU, Conseiller Spécial du Président Gbagbo
Le 01 décembre 2012 par IVOIREBUSINESS - Sachez messieurs des dirigeants du FPI que de tous temps les deux vertus du citoyen ont été l’obéissance et la résistance.
L’ordre qui est totalement inexistant aujourd’hui en Côte d’Ivoire n’est que la conséquence d’une désobéissance passive, et la liberté corollaire de cette désobéissance, qui est confisquée depuis l’enlèvement de Laurent Gbagbo, le but de toute résistance. Ce qui détruit l’obéissance c’est l’anarchie et ce qui étouffe, mais ne détruit pas la résistance, c’est la tyrannie.
Le 01 décembre 2012 par IVOIREBUSINESS - Sachez messieurs des dirigeants du FPI que de tous temps les deux vertus du citoyen ont été l’obéissance et la résistance.
L’ordre qui est totalement inexistant aujourd’hui en Côte d’Ivoire n’est que la conséquence d’une désobéissance passive, et la liberté corollaire de cette désobéissance, qui est confisquée depuis l’enlèvement de Laurent Gbagbo, le but de toute résistance. Ce qui détruit l’obéissance c’est l’anarchie et ce qui étouffe, mais ne détruit pas la résistance, c’est la tyrannie.
Tous les gueux se réconcilient à la gamelle, disait Diderot, le problème c’est qu’en Côte d’Ivoire la gamelle a été définitivement confisquée par le potentat en place et qu’en plus elle est vide. Alors ! Quand l’armée espagnole du FPI expurgée de ses leaders charismatiques est reçue en France par des seconds couteaux, cela ne doit pas nous autoriser à prendre des vessies pour des lanternes !
Dans un combat l’essentiel de la stratégie s’effectue dans l’ombre, tout ce qui est visible n’est que poudre aux yeux pour amuser la galerie des quidams. Je dis et je redis, vigilance, vigilance car dès lors que l’on constate une effervescence, des gesticulations appuyées par des effets de manche médiatiques, c’est qu’une affaire est déjà pliée en hauts lieux, mais quelle affaire ! C’est bien là le problème.
Ouattara est particulièrement habile pour refiler des patates chaudes à des naïfs à la mémoire noyée qui croient les transformer en foutous géants, alors qu’il leur fait tout simplement avaler des agoutis après leur avoir fait domestiquer des couleuvres.
Quand un possédé pratique la politique de la terre brulée en Côte d’Ivoire, qu’ un bienheureux prêche la réconciliation en marchant sur les eaux de la lagune Ebrié et qu’un Méphisto fourbi ses serres pour prendre le palais, le sujet ivoirien n’a plus que des larmes sèches pour sangloter, alors il faut soit méditer devant les pièces d’un puzzle, soit anticiper les coups sur un échiquier et surtout, je dis bien surtout aller à l’essentiel.
Essayons de raisonner simplement ! Que souhaite aujourd’hui le peuple ivoirien ? Vivre décemment, éduquer ses enfants, ne plus avoir peur, agrémenter son cadre de vie, pour ne pas devenir le Biafra du vingt et unième siècle. Que faut-il, à minima pour en arriver là ! Qu’un embryon de régime démocratique retrouve son droit de cité en ayant au préalable définitivement exilé tous les corrupteurs et tous les corrompus, tous les assassins et tous les violeurs et interner les malades mentaux, ce qui assainira la Nation. Pour ce faire, dans l’ordre, il est impératif sans quoi pas d’horizon, que Laurent Gbagbo reprenne immédiatement sa place dans le dispositif ivoirien, que les détenus politiques qui croupissent dans les bas-fonds tribaux du nord du pays, respirent enfin la liberté et que les réfugiés politiques qui font le siège des frontières ivoiriennes regagnent en toute quiétude leur patrie.
C’est à la fois peu et beaucoup ! Peu parce que, ce que l’homme a fait, il peut le défaire, beaucoup parce que l’homme revient difficilement en arrière par les mêmes voies qui l’on amené en avant, c’est inscrit dans l’ADN humain… et dans son histoire.
Sans ça pas de salut en Côte d’ivoire, pas de réconciliation. Il me souvient ici, d’une belle phrase bien ripolinée lancée avec emphase par le président de l’assemblée nationale ivoirienne, lors de la deuxième session parlementaire du trois octobre dernier, qui disait ceci : « La réconciliation doit se fonder sur le pardon, sur l’humilité, la repentance et l’acceptation des uns et des autres. Reconnaitre une faute n’est pas un aveu de faiblesse et demander pardon est plutôt une qualité…car on ne peut avancer dans le mensonge ». Comme quoi derrière des oripeaux de rebelle, peut se cacher une belle âme ! Mais qu’attendez-vous donc cher monsieur pour appliquer ces belles paroles livresques à vous-même ! Qu’attendez-vous pour aller vous confesser dans un lieu de culte de votre choix ! On croit rêver car si on comprend bien on efface tout et on recommence, allez ! Une dernière gorge tranchée, quelques petits viols par ci par là, on se refait un petit charnier, un dernier autodafé à Gagnoa et on va prendre un thé sous un fromager ! C’est du délire ! La parole nous a été donnée pour déguiser notre pensée disait Talleyrand et lui il s’y connaissait en coups tordus ! Peut-être se rencontre-t-il encore aujourd’hui des faiseurs de miracles, mais si c’était le cas nous le saurions, car la civilisation aurait alors changé de camp.
Mais laissons là ces railleries et revenons à notre essentiel, car les palinodies attendues des notables du FPI, nous font craindre le pire, pire elles nous font craindre la grosse arnaque, la percée d’une nouvelle dictature mentale qui comme on le sait ne règne que par l’opinion qu’on manipule jusqu’au prochain suffrage (si on y arrive) et qu’on craint par-dessus tout. Ce qui est difficile à comprendre c’est pourquoi le citoyen ivoirien autochtone ou de la diaspora ne sait pas apprécier où et comment commence la « tartuferie morale » des autodidactes imprécateurs imposés à la tête du régime flottant ivoirien.
La solution est pourtant simple ! Messieurs, inspirez-vous des méthodes qui ont marché à vos dépends, Ouattara et consorts doivent être des miroirs à idées, sachez que l’abus de pouvoir est un fruit naturel du pouvoir et que la résistance d’opinion subroge la résistance de fait, même si cette dernière ne doit jamais être écartée.
N’acceptez aucune compromission, ne soyez conciliants envers personne (du clan au pouvoir s’entend !) laissez la notion d’humanisme à Laurent Gbagbo, lui seul sait qu’en faire, car vous vous avez un combat parallèle à mener. Sachez que la véritable sagesse, celle qui vient après le combat ne peut passer que par la compréhension d’une certaine forme de folie. Plus on est fou plus on est heureux disait Erasme. Soyez empreints de cette folie responsable qui vous fera prendre conscience de vous-mêmes !
J’ose l’avouer ici, j’ai toujours été viscéralement opposé à la violence quelle qu’elle soit qui ne génère que souffrances, mais quand il s’agit de réduire une souffrance existante par une violence qui génèrera une souffrance moindre, alors je suis preneur. C’est pourquoi je considère que toute révolution a un sens, que toute décision de coiffer le bonnet phrygien, de prendre sa fourche sa pique et sa machette pour aller investir les lambris d’un pouvoir déliquescent reste l’ultime recours de l’être humain pour se faire entendre et respecter. Dénoncer l’inhumain c’est se révolter, et se révolter c’est apprendre à être un moraliste. Nous sommes dans un casus belli dès lors que la vanité d’aucuns a fait que la générosité des autres soit bue à jamais par la terre. Faites la guerre pour être digne de la paix disait Sun Tzu !
Cependant avant d’initier quelque action, posez-vous la question de savoir ce qu’aurait fait Laurent Gbagbo, avant de prendre une décision qui aurait le goût et la couleur de la sagesse mais qui ne serait qu’un ersatz de celle-ci, consultez-vous pour savoir ce qu’en penserait Laurent Gbagbo. Laurent Gbagbo reste le Président du FPI, qu’on le veuille ou non ! Il reste la voix d’une raison raisonnée, il reste l’alternative d’un destin de l’Afrique.
Certes le lobbying fait partie du jeu diplomatique, et j’en sais quelque chose, mais on ne peut rentrer dans ce culte naïf que si les dés ne sont pas pipés et que l’on s’exonère de toute infatuation personnelle. Dites-vous qu’on ne passe pas impunément de la posture Ouattariste qui est de dire : « Ils me haïssent, mais qu’importe s’ils me craignent » (Tacite) à la supplique chrétienne qui est d’exclamer : « venez à moi vous tous qui peinez, sous le poids du fardeau, et moi je vous procurerai le repos » (Matthieu. 11.28.30) sauf si entre temps, ce qui est peu probable, l’initiateur de la haine ait été l’heureux élu d’une béatitude céleste !
Messieurs, loin de moi l’idée de vous donner des conseils ni même de faire morale, je n’en ai ni la qualification ni la prérogative et par ailleurs je respecte votre combat, j’essaie simplement d’attirer votre attention sur le fait que vous avez été reçu en France par obligation mécanique, sans plus. On vous aura écouté, avec beaucoup d’obséquiosité sans plus, mais avez-vous été entendus ! Car ni l’autodétermination de Nations africaines souveraines ni le cas Laurent Gbagbo n’intéressent ceux qui vous ont reçu, sinon ça se saurait, car dans un cas ça irait à l’encontre de leurs intérêts personnels, et pour ce qui concerne Laurent Gbagbo, ces gens sont désespérément impuissants. Alors faisons tous ensemble profil bas et concentrons-nous sur l’essentiel et comprenons que toute mâchoire broie selon sa force.
La ruse des gouvernants est vieille comme le monde, elle oppose l’ambition des uns à la pudeur des autres, cependant comme le disait Sartre « pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l’autre » mais passer par l’autre ne signifie pas que l’autre doive acheter nos convictions, mais plutôt nous servir de révélateur, et là nous sommes « en phase » avec les modes de pensée de Laurent Gbagbo qui disait que conserver son indépendance ça n’était pas renoncer à la critique.
Alors messieurs les opposants au régime liberticide qui sévit en Côte d’Ivoire, de grâce, ne frayait pas avec ce monstre froid qui aujourd’hui pour se protéger se sert d’otages comme bouclier humain, est en passe de vous proposer quelque ministère marionnette, joue de la propagande comme au bon vieux temps du stalinisme et entend ne jamais déférer à la CPI les auteurs de crimes contre l’humanité et de génocide perpétrés en Côte d’Ivoire de 2002 à 2011, vous feriez ainsi le lit d’une collusion irréparable et cautionneriez les intrigues Elyséennes qui ont amené Laurent Gbagbo a La Haye.
Pactiser avec Belzebuth serai renier les fondamentaux du front populaire ivoirien tels que les avait édictés Laurent Gbagbo, serait ratifier une néo code de l’indigénat qui sévit au Pays. Etre libre ne veut pas dire s’exonérer de ses valeurs, de ce que l’on prônait par temps de vaches grasses, être libre, ça se mérite ! Etre libre c’est ne pas faire allégeance aux maires du palais, surtout par temps d’anarchie et de paralysie socio-économique, car toute contrainte morale garantit la survie et la cohérence de la société.
Une contribution d'Alain CAPPEAU