VATICAN: LE PAPE DIT NON A OUATTARA

Le 17 novembre 2012 par IVOIREBUSINESS - On le sait, et les images l’attestent, le chef de l’Etat ivoirien Alassane Dramane Ouattara, a été reçu hier vendredi 12 novembre 2012, par sa sainteté le Pape Benoît VI, dans le cadre d’une visite officielle.

Ce qu’on sait également, c’est qu’officiellement, les échanges entre les deux hommes ont porté sur les relations bilatérales entre la Côte d’Ivoire et le Vatican, le plus petit état du monde. Relations qui se veulent cordiales dans le cadre du bien-être de la Côte d'Ivoire et de la bonne entente entre les deux pays.
Alassane Ouattara aurait même déclaré, selon nos sources, être venu prendre les conseils et la bénédiction du Pape.
Ce qu’on ne sait pas, c’est que la question des avoirs de la Côte d’Ivoire au Vatican, estimés entre 3 et 5 milliards d’euros (2000 et 3300 milliards de Fcfa), a été à l’ordre du jour.
Cette somme, est le dépôt effectué par feu le Président Houphouët Boigny au Vatican comme avoirs de la Côte d’Ivoire, et pour que le Vatican puisse en jouir pour l’entretien de la basilique Notre Dame de la Paix de Yamoussoukro, de ses édifices annexes, et pour la construction d’un futur Hôpital international à Yamoussoukro, dont l’ex-première Dame Thérèse Houphouët Boigny, devrait être la marraine.

Pour rappel, la Basilique Nôtre Dame de la Paix de Yamoussoukro, avait été offerte par le Président Houphouët Boigny au Vatican, du temps du Pape Jean Paul II. Des conditionnalités avaient alors entouré la construction de cet immense édifice religieux, dont la construction avait à l’époque fait couler beaucoup d’encre, car étant au-delà de ce que le contribuable ivoirien pouvait supporter.
C’est le Pape Jean Paul II en personne qui était allé à Yamoussoukro consacrer cette Basilique et la faire entrer dans le giron du Saint siège.

Le chef de l’Etat Alassane Ouattara, du fait des tensions de trésorerie auxquelles fait face la Côte d’Ivoire, s’est ouvert au Pape afin que la Côte d’Ivoire puisse récupérer ses avoirs et en bénéficier maintenant.
Le Pape, selon ces mêmes sources a décliné l’offre de Ouattara, lui opposant une fin de non-recevoir. L’extrême fragilité de la situation politique en Côte d’Ivoire où le gouvernement vient d’être dissous, l’absence de réconciliation nationale, et les tensions ethniques et religieuses, auraient été évoquées par le souverain pontife.
Un retour rapide à la normalité politique en Côte d’Ivoire, dans le cadre d’un gouvernement représentant toutes les vraies composantes de la nation et d’une réconciliation vraie, est souhaité par le Saint siège.

L’importance des échanges entre le Pape Benoît VI et le chef de l’exécutif ivoirien, ont fait qu’au lieu des dix minutes généralement allouées pour les audiences papales, ce sont vingt minutes qui ont été accordées.
Le Pape, par ailleurs, n’a pas offert le dîner à la délégation ivoirienne. Cela a été dévolu au Cardinal secrétaire d’Etat, Tarcisio Bertone.

Côté mobilisation, des centaines de pro-Ouattara ont envahi les abords du Saint siège pour dire Akwaba à leur mentor.
Une contre-manifestation a été organisée par les partisans de Laurent Gbagbo, qui ne sont pas restés inertes devant cette audience papale. Des cars sont partis vendredi de Paris et des autres capitales européennes, pour le saint siège, pour rejoindre les patriotes d’Italie déjà mobilisés.

Le chef de l’Etat Alassane Ouattara était accompagné de son épouse Dominique Ouattara, de la Grande chancelière Henriette Dagri Diabaté, de la ministre de la Famille et de l’Enfant Raymonde Coffie, du ministre des Affaires Etrangères Duncan, de son directeur de Cabinet Amon Tanoh, de ses Ambassadeurs au Vatican et en Italie.

Catherine Balineau