URGENT – TRIBUNAL MILITAIRE D’ABIDJAN: Le général de division Dogbo Blé Brunot, condamné à 15 ans de prison

Publié le vendredi 12 octobre 2012 | IVOIREBUSINESS ABIDJAN - Le général de division Dogbo Blé Brunot, ex-commandant de la garde Républicaine et ex-commandant militaire du Palais présidentiel, a été condamné jeudi à 15 ans

de prison pour complicité dans l`assassinat du colonel à la retraite Dosso Adama, un proche d’Alassane Ouattara, dans le premier grand procès de la crisepostélectorale de 2010-2011.

Le Général de Division Dogbo Blé Bruno.

Publié le vendredi 12 octobre 2012 | IVOIREBUSINESS ABIDJAN - Le général de division Dogbo Blé Brunot, ex-commandant de la garde Républicaine et ex-commandant militaire du Palais présidentiel, a été condamné jeudi à 15 ans

de prison pour complicité dans l`assassinat du colonel à la retraite Dosso Adama, un proche d’Alassane Ouattara, dans le premier grand procès de la crisepostélectorale de 2010-2011.

Le général Dogbo Blé, ex-commandant de la Garde républicaine, et son directeur de cabinet, le commandant Yagba Kipré, ont été reconnus par le tribunal militaire d’Abidjan, coupables de complicité dans l`assassinat du colonel-major Adama Dosso en mars 2011 et condamnés à 15 ans de prison, selon le verdict lu au palais de justice d`Abidjan.

Le sergent Jean Noël Léo Lago, qui a avoué avoir tué la victime, écope de la même peine pour assassinat. Le sergent Ferdinand Toh est condamné à 12 ans de prison: membre du commando qui a exécuté le colonel Dosso, il est reconnu coupable de complicité, mais le tribunal a admis des circonstances atténuantes.

Le sergent Noël Toualy, qui avait arrêté l`officier à la retraite, est condamné à cinq ans de prison pour séquestration
"J`accepte la décision en tant que juriste mais elle est un peu boiteuse. Nous sommes surpris, il y a eu une erreur", a réagi l`avocat du général Dogbo Blé, Me Mathurin Dirabou, sans autre précision. Il a affirmé que la défense allait se pourvoir en cassation.

Le parquet militaire avait requis 20 ans de prison et la radiation de l`armée pour le général Dogbo Blé et ces quatre membres de sa garde rapprochée, qui comparaissaient depuis le 2 octobre. Deux autres inculpés sont en fuite.

La défense de l`ex-pilier sécuritaire du régime du Président Laurent Gbagbo avait plaidé la relaxe, estimant que les preuves n`étaient pas réunies contre ce général de haut vol, qui fait la fierté des armes ivoiriennes.

Le sergent Lago a affirmé que l`ordre de tuer lui avait été donné, au nom du chef de la Garde républicaine, par le directeur de cabinet du général Dogbo Blé, ce que les deux intéressés ont fermement nié.

Le général Dogbo Blé a démenti catégoriquement être lié de près ou de loin à l’assassinat du colonel Dosso, et a affirmé être fier d’avoir défendu la République et le Président Laurent Gbagbo, Président élu de Côte d’Ivoire.
toute responsabilité dans la mort de l`officier à la retraite, défendu son "travail" durant la crise de 2010-2011 et expliqué avoir protégé le régime.

Le colonel-major Adama Dosso avait été arrêté alors qu`il sortait du Golf Hôtel d`Abidjan, quartier général d’Alassane Dramane Ouattara, qui refusait de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010 – et dont il était proche - durant son bras-de-fer avec Laurent Gbagb. La crise, conclue en avril 2011, a fait quelque 3.000 morts officiels, mais plus de 10.000 morts selon plusieurs analystes.

Au total, une quarantaine de militaires ex-FDS, les ex-forces armées de Côte d’Ivoire rebaptisées aujourd’hui FRCI l’armée du régime Ouattara, doivent être jugés dans une série de procès liés à ces événements.

Le général Dogbo Blé est aussi inculpé de génocide et d`autres crimes commis durant la crise. Il est également inculpé de complicité d`assassinat du général Robert Gueï, ex-chef de la junte ivoirienne tué le 19 septembre 2002, jour d`un coup d`Etat raté contre M. Gbagbo qui a été suivi de la prise du nord du pays par une rébellion. Accusations qu’il a toujours rejetées du revers de la main.

L`ex-chef de la sécurité rapprochée de l`ancienne Première dame Simone Gbagbo, le commandant Anselme Séka Yapo, dit "Séka Séka", a été inculpé de l`assassinat du général Gueï.

Eric Lassale