A un mois du procès de Gbagbo à la Cpi: Le procureur et les juges face au faux Ocampo, une nuisance sans pareille. Un pacte dévoilé
Le 14 juillet 2012 par Le Temps - Le magistrat compromis, Luis Moreno Ocampo, est parti en laissant à la Cpi un dossier qui place la procureure Bensouda et les juges dans un embarras d’où seule l’application objective du Droit peut les sortir,
Le 14 juillet 2012 par Le Temps - Le magistrat compromis, Luis Moreno Ocampo, est parti en laissant à la Cpi un dossier qui place la procureure Bensouda et les juges dans un embarras d’où seule l’application objective du Droit peut les sortir,
pour les grandir. Le 13 août 2012, les démocrates du monde entier attendent que le Droit soit dit, afin que laurent Gbagbo quitte la prison de la Haye pour recouvrer la liberté. Et, si justice internationale il y a, il ne devrait pas en être autrement.
Tant l’absurdité du dossier d’accusation monté par l’ex-procureur de la Cpi, luis Moreno Ocampo, le magistrat argentin qui s’est compromis en affichant aux yeux du monde sa partialité et sa complicité avec le pouvoir dictatorial de Ouattara, est flagrante. l’homme, après avoir prouvé qu’il a servi la cause des comploteurs conduits il y a peu par nicolas Sarkozy, est parti en laissant à la Cpi un dossier qui place la procureure Bensouda et les juges dans un réel embarras, mais d’où ils sortiront grandis par le Droit. Il est en effet prouvé qu’Ocampo n’a produit que du faux pour accabler le Président de la République d’alors, Laurent Gbagbo. Dans le but de l’écarter définitivement de la scène politique, au profit de Ouattara qui n’a pas le courage de l’affronter démocratique sur un terrain politique sain. Et, à un mois, jour pour jour, de l’audience de confirmation ou d’infirmation des charges le 13 août 2012, c’est un véritable compte à rebours qui a commencé pour les hommes de Droit qui sont censés rendre une justice équitable et objective à la Haye. Face au faux que leur prédécesseur et ex-collaborateur a produit, leur embarras, s’il est réel, devrait s’estomper, disons-nous. Ce qu’ils auront à faire,
c’est de dire le Droit qui, seul, peut sortir l’institution Cpi et les magistrats qui l’animent du discrédit dans lequel Ocampo les a installés, malgré eux certainement. Pour les grandir. Car l’attitude de l’ex-procureur de la Cpi, par delà le manque de conscience professionnelle, l’amateurisme et la honteuse légèreté qui l’a caractérisé, est une véritable injure au Droit et à ceux qui, à travers le monde, la défendent, la disent et l’appliquent. A plus forte raison dans une institution comme la Cpi qui, depuis sa création, tente difficilement de se distinguer par la noblesse de ses objectifs. Mais qui, du fait des agissements des tutelles politiques occidentales qui l’ont convertie en un instrument pour se débarrasser des leaders africains notamment qui les gênent, ont terni son image et donné d’elle le cliché justifié d’un «tribunal des condamnations systématiques et injustes» qui inflige arbitrairement de lourdes peines à des innocents victimes de complot, sans que la moindre preuve ne soit établie contre les accusés. D’autant plus que les décisions de la Cpi, du fait de sa dimension onusienne étaient regardées comme une sentence de Dieu. Mais en Côte d’Ivoire, l’Onu manipulée par Chirac puis par Sarkozy à travers le Coréen Choi, alors représentant spécial de Ban Ki Moon, Secrétaire général de l’Onu, s’est discréditée. En se rangeant militairement et de façon flagrante, aux côtés de Ouattara.
Elle s’est livrée à un bombardement avec des hélicos de guerre et tué par conséquent des innocents en Côte d’Ivoire, en prêtant mains forte aux forces pro Ouattara. Alors que sa mission était de s’interposer entre les parties en conflit, pour ramener la paix dans le pays. Et le transfèrement de Laurent Gbagbo à la Cpi n’a été que le prolongement du complot franco-onusien (licorne et Forces de l’Onuci). Ce que Choi avait entamé pour Sarkozy en faveur du candidat de l’Etranger en Côte d’Ivoire, Ocampo devait le continuer à la Haye, au Pays-Bas. Mais le temps étant l’autre nom de Dieu, il se chargea de disloquer la confrérie des conspirateurs. Sarkozy fut rayé de la liste des grands de ce monde après avoir, au grand soulagement du monde entier, mordu la poussière à l’élection présidentielle de 2012 en France. Quant à Ocampo, il effectua, la tête basse, une honteuse sortie du bureau du procureur de la Cpi pour céder la place à la Gambienne Fatou Bensouda. Et Choi s’en lava les mains. Ainsi, la crise ivoirienne aura permis de démasquer les comploteurs qui s’agitent à l’Onu et la Cpi.
Ocampo, une nuisance sans pareille
S’il est indiqué de laisser le «bombardier» Sarkozy à son sort face à la justice française pour répondre des faits de corruption qui lui sont reprochés, il est bon de rappeler les faits et méfaits de l’ex-procureur de la Haye. non pas parce que l’homme nous laisse de bons souvenir à revivre, mais au contraire parce qu’il laisse derrière lui un «document de notification de charges» nocif constitué de coupures de presse douteuses, de faux témoignages et d’allégations mensongères. Lesquels ont été compilés pour lui par le Rassemblement des républicains (Rdr), le parti de Ouattara. Mais les graves dérives du magistrat argentin ne sont pas passées inaperçues. Tout ce qu’il a fait en Côte d’Ivoire a été suivi de près. Luis Moreno-Ocampo, né le 4 juin 1952, a été procureur de la Cpi du 16 juin 2003 au 15 juin 2012. Neuf années, certainement chargées de compromissions de toutes sortes, de deals inavouables et de partis pris choquant dans des affaires obscures. En fait, le comportement d’Ocampo nous permet de comprendre qu’il est à l’origine du discrédit qui frappe cette cour. Dès sa nomination à la Cpi, il s’est sûrement comporté ailleurs, dans des affaires qui sont passées inaperçues parce qu’elles n’ont pas eu la même ampleur que la crise ivoirienne, comme il l’a fait dans le dossier Gbagbo. En Côte d’Ivoire, il s’est illustré par sa volonté de restreinte les crimes commis en Côte d’Ivoire à la seule période postélectorale au profit de Ouattara et de ses ex-rebelles. Ainsi que par son refus de faire mener des enquêtes sur le terrain, pour situer les vraies responsabilités dans les crimes commis en Côte d’Ivoire avant de porter des accusations. Il réussit, sans scrupule, à faire transférer le Président Laurent Gbagbo à la Haye, le 30 novembre 2011 de façon illégale, au mépris des textes et de la procédure en vigueur à la Cpi. Mais, acculé, il a dû, à la demande des juges, se résoudre à étendre les enquêtes aux crimes perpétrés par Guillaume Soro et sa rébellion en 2002. Avant d’envoyer une équipe d’expert sur le terrain en Côte d’Ivoire, pour des investigations dont on attend toujours de
connaître les conclusions.
Un pacte dévoilé
Par ailleurs, sans se gêner le moins du monde, Ocampo fait parvenir un courrier de félicitation à l’ex-chef rebelle devenu Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire dans des conditions qui présentent, dans la forme, une certaine ressemblance avec la façon dont Ouattara a été installé sur le trône tant convoité, après l’arrestation du président laurent Gbagbo le 11 avril 2011. Ocampo dévoilait ainsi son pacte avec celui à qui il fut chargé d’éviter la Cpi. le courrier qui a fait le tour du monde est, rappelons-le pour le 13 août prochain, ainsi libellé à l’attention de l’ex-chef rebelle Guillaume Soro soupçonné de crimes de guerre : «J’ai l’honneur de vous adresser mes plus sincères félicitations ainsi que celles de mes collaborateurs pour votre nomination à la présidence de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire… Je tiens à vous réitérer ma reconnaissance pour votre action et votre soutien au travail de mon Bureau en Côte d’Ivoire, et j’espère que vous allez poursuivre la même collaboration de qualité avec mon successeur, Madame Fatou Bensouda» (…) «J’espère que nous aurons l’occasion de nous voir dans les toutes prochaines semaines afin de continuer la fructueuse coopération entre votre Gouvernement et mon Bureau». Embarrassée par ce scandale, la Cpi est obligée de réagir pour indiquer que le courrier en question n’engage que son auteur en tant qu’individu, et non pas la Cpi. Puis le 16 mai 2012, soit le lendemain du départ définitif de Sarkozy après la passation des charges avec Hollande à l’Elysée, Ocampo, comme un amateur, dépose enfin le «document de notification des charges», sur l’insistance de la défense qui voulait savoir ce qu’on reprochait au juste au Président Laurent Gbagbo. Une autre anomalie inacceptable. Habité par la haine, Ocampo a transféré l’illustre prisonnier à la Cpi avant de trouver des charges contre lui, 6 mois après. Des charges grotesques rassemblées pêle-mêle dans un document qui ferait honte à n’importe quel magistrat débutant. Puis, à la stupéfaction générale, Ocampo effectue une surprenante visite à Abidjan, du vendredi 1er au samedi 2 juin 2012, pour voir son «ami» Ouattara. Interrogé, il révèle qu’il est venu dire « au revoir » au pouvoir en place, avant son départ de la Cpi, fixé au 16 juin 2012. Du coup, le monde entier découvre la collusion. Car, entre deux pauses, Ocampo a eu le temps d’animer une conférence presse, contre l’avis de l’Onuci, pour confirmer son entente illicite avec le camp Ouattara : «Les crimes commis par Gbagbo sont les plus graves», dit avant de sauter dans son avion, pour disparaître de la scène, deux semaine après. Et l’opinion internationale, témoin de la scène ivoirienne qui reste sous les feux de l’actualité quotidienne depuis qu’il a été déplacé à la Haye, n’a rien perdu du spectacle. Cette quasi exhibition d’Ocampo à Abidjan n’a échappé ni à la juge argentine Silvia Fernández de Gurmendi (nommé «juge unique» dans l’affaire Gbagbo le 16 mars 2012), ni aux juges qui travaillent avec elle dans la section préliminaire de la Cpi. Il s’agit, rappelons-le, du juge Hans-Peter Kaul (Allemagne), de la juge Ekaterina Trendafilova (Bulgarie) , de la juge Christine Van den Wyngaert (Belgique), du juge Cuno Tarfusser (Italie) et la juge Olga Herrera Carbuccia (République dominicaine). la preuve, l’un d’entre eux, le premier cité, a littéralement démonté «le document de notification des charges» présenté par l’ex procureur. En effet, à quelques semaines du procès de Gbagbo, Hans-Peter Kaul confirme les lourds soupçons qui pèsent sur Ocampo. le juge allemand de la Cpi révèle que le magistrat argentin a produit de «fausses preuves» et des «témoins qui ne savaient rien». un pavé dans la mare de la Cpi, qui porte un coup dur à l’accusation. Une grave révélation qui, venant d’un ancien collaborateur d’Ocampo toujours en fonction à la Cpi, ruine le document laissé par l’ex-procureur à Fatou Bensouda. Hans-Peter Kaul qui a en outre confié que : «L’argumentation juridique du procureur Ocampo était souvent insuffisante» va sans nul doute défendre cette position au sein de la section préliminaire chargée de l’affaire Gbagbo au stade actuel. Pour prouver la légèreté du procureur qui ressort des faits mentionnés dans l’acte d’accusation ainsi que la manipulation dont ce document découle. Car il est clairement démontré que les charges fantaisistes contenues dans ledit acte d’accusation ne sont pas fondées et ne sauraient être valablement retenues par les juges de la Cpi contre le Président Laurent Gbagbo. D’ailleurs, Ocampo qui sait que l’imposture a été découverte est conscient de ce que les charges qu’il a énumérées contre l’accusé ne présentent aucune consistance. C’est sans doute pourquoi il a quitté Abidjan sur ces propos qui sonnent comme le testament d’un comploteur découvert, qui tente maladroitement de sauver la face: «Si les charges sont confirmées, l’ancien président Gbagbo ira en procès. Mais si les charges sont rejetées, il sera libéré. Parce que nous avons perdu des procès, où les juges ont rejeté toutes nos charges, comme ce fut le cas en 2005. Donc les juges peuvent rejeter mes charges ou non (…) Seuls les juges prendront la décision finale. Aucun acteur politique ou étatique et institutionnel ne pourra influencer la procédure judiciaire. Même Ban Ki Moon, ne peut pas influencer ce procès qui sera équitable», avait-il conclut sa longue épopée, à Abidjan, devant les journalistes. Aussi, pour réhabiliter l’image de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, doit-elle, pour sa part, abandonner les poursuites basées sur le document fait de faux que lui a transmis Ocampo. Quant aux juges, ils devraient prononcer la relaxe du président Laurent Gbagbo, le 13 août 2012. Vu l’insuffisance de preuves
K. Kouassi Maurice
koisymaurice@yahoo.fr