UMP: Copé élu face à Fillon. Pourquoi n’avoir pas bombardé le siège de l’UMP au lieu de recompter les voix ?
Le 20 novembre 2012 par IVOIREBUSINESS – Il a fallu 28 heures après la fermeture des 650 bureaux de vote, et de longues heures de délibérations, pour que la commission interne à l'UMP chargée de l'organisation du scrutin
Le 20 novembre 2012 par IVOIREBUSINESS – Il a fallu 28 heures après la fermeture des 650 bureaux de vote, et de longues heures de délibérations, pour que la commission interne à l'UMP chargée de l'organisation du scrutin
(Cocoe), désigne finalement Jean François Copé, président de l'UMP, par 98 voix d'avance sur M. Fillon. Mais dès dimanche soir, l’UMP était entrée dans une phase de turbulence avec deux présidents proclamés, avant même que la Cocoe ne proclame les résultats.
Beaucoup d’ivoiriens et d’africains auraient aimé que le siège de l’UMP soit bombardé à l’arme lourde afin d’y rétablir la démocratie, comme c’est souvent le cas en Afrique, à l’issue des contentieux électoraux.
En Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo avait réclamé, en vain, le recomptage des voix. Ban Ki Moon, secrétaire général de l’ONU avait même affirmé que recompter les voix aurait été une injustice grave faite à Alassane Dramane Ouattara.
L’UMP et son Président Nicolas Sarkozy, ont donc préféré la solution extrême du bombardement du palais de Laurent Gbagbo.
On croyait donc que pour départager Copé et Fillon, l’UMP déciderait de bombarder le siège de son parti afin d’y rétablir la démocratie. Mais non, c’est la solution du recomptage des voix qui a été choisie. Celle qu’on avait refusée à Laurent Gbagbo et à toute l’Afrique.
La duplicité de l’UMP vient encore d’être mise à nu par ce recomptage des voix, et la victoire du Président Laurent Gbagbo à la présidentielle, de nouveau confirmée par cette élection du président de l’UMP.
En effet, c'est à l'issue d'une ultime réunion de délibération que hier vers 22 h 40, le président de la Cocoe, Patrice Gélard, a pris la parole pour proclamer les résultats officiels, donnant François Copé vainqueur avec 50,03% soit 87 388 voix contre 87 290 voix à François Fillon soit (49,97 %).
Dès l’annonce de son élection, Copé a affirmé vouloir "tendre la main" à son rival. "Il est temps maintenant que l'opposition républicaine que nous incarnons se mette au travail. C'est dans cet esprit que je propose à François Fillon de me rejoindre. Mes mains et mes bras sont grands ouverts", a-t-il déclaré.
"Il est normal que les périodes électorales donnent lieu à quelques tensions internes. je souhaite dire qu'il n'y a dans mon esprit comme dans mon cœur ni amertume, ni rancœur. Ce qui nous rassemble est infiniment supérieur à ce qui nous divise. Il est temps maintenant que soit derrière nous la période électorale et que s'ouvre le temps du travail."
De son coté, dans une très brève allocution qui a duré moins d'une minute, François Fillon a finalement "pris acte du résultat", sans "s'en satisfaire". "Les méthodes qui se sont déployées [lors de l'élection] ne rencontrent de ma part aucune approbation. Mais au-delà des nombreuses irrégularités de ce scrutin que j'aurais pu contester, ce qui me frappe ce soir, c'est que la fracture qui traverse notre camp politique est manifeste. Elle est à la fois politique et morale ; la réduire et la dépasser, tel est l'objectif que je m'assigne".
M. Fillon a également affirmé qu'il prenait quelques jours pour déterminer "les formes que prendra, à l'avenir, [son] engagement politique".
Catherine Balineau avec Le Monde