Tunisie : Des ressortissants ivoiriens en danger, le PM Patrick Achi appelé à la rescousse

Par Linfodrome- Tunisie. Des ressortissants ivoiriens en danger, le PM Patrick Achi appelé à la rescousse.
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Ressortissants ivoiriens arrêtés risquent d'être condamnés injustement ces jours-ci, selon la FIDHOP. (Ph:DR).

Les propos tenus le 21 février par le président Kaïs Saïed ont depuis amplifié une campagne "raciste" à l’encontre des immigrés subsahariens, mettant en danger la communauté ivoirienne vivant en Tunisie.

Ses déclarations ont semé l’émoi dans son pays et même à l’étranger. Le chef d’État tunisien, Kaïs Saïed a annoncé des ‘’mesures urgentes’’ à l’encontre des immigrés ‘’illégaux’’ venus d'Afrique Sub-Saharienne, évoquant un « arrangement criminel préparé depuis le début du siècle pour changer la composition démographique » de son pays.

"Il existe un plan criminel pour changer la Tunisie"
Kaïs Saïed a tenu ces propos le mardi 21 février, à l’issue d’une réunion du Conseil national de sécurité au palais de Carthage. « Il existe un plan criminel pour changer la composition du paysage démographique en Tunisie, et certains individus ont reçu de grosses sommes d’argent pour donner la résidence à des migrants subsahariens », a déclaré Kaïs Saïed, dans un communiqué de la Présidence de la République.

Évoquant des « hordes de migrants clandestins » dont la présence en Tunisie serait source de « violence, de crimes et d’actes inacceptables », Kaïs Saïed a ensuite souligné « la nécessité de mettre un terme rapidement » à cette immigration.

Au moins 200 Ivoiriens en prison à Tunis
Des déclarations qui ont, depuis, amplifié une campagne raciste contre les subsahariens, mettant en danger les ressortissants ivoiriens. À en croire certains témoignages, il y a un climat de peur qui s’est installé depuis les déclarations du président tunisien au point où les subsahariens se barricadent, par peur d’exactions sur les enfants ou d’agressions.

Selon le Représentant de la FIDHOP (Fondation ivoirienne des droits de l’homme et l’observatoire de la vie politique) de Tunisie, au moins deux cents Ivoiriens ont été arrêtés à Tunis, et dans bien d'autres villes tunisiennes au cours de la semaine. Des arrestations faites dans des circonstances caractérisées par le non-respect de la Dignité humaine, selon le collaborateur du Dr Boga Sako Gervais qui évoque des traitements inhumains, cruels et dégradants.

C’est pourquoi il a lancé un « appel pressant » au Gouvernement du Premier ministre Patrick Achi, notamment à la ministre Camara Kandia pour le traitement « en urgence » de ce dossier, afin de « sauver les compatriotes Ivoiriens qui sont en danger en Tunisie ». D’autant que tous ces ressortissants Ivoiriens raflés risquent d'être condamnés injustement ces jours-ci, puisqu'ils ne bénéficient d'aucune assistance d'avocats, selon le représentant de la FIDHOP en Tunisie.