Tueries à l'Ouest : Ce qui n'a jamais été dit Des corps en putréfaction Le récit de notre reporter

Le 16 juin 2012 par Soir Info - Le brasier de l’ouest ivoirien n’est pas prêt de s’éteindre. La spirale de la violence meurtrière qui s’est emparée de cette partie occidentale

Corps des casques bleus arrivés à l'aéroport d'Abidjan.

Le 16 juin 2012 par Soir Info - Le brasier de l’ouest ivoirien n’est pas prêt de s’éteindre. La spirale de la violence meurtrière qui s’est emparée de cette partie occidentale

du pays, depuis 2002, va crescendo, chaque jour qui passe. Les dernières attaques, menées entre le vendredi 8 et le mardi 12 juin 2012, qui ont fait un peu plus d’une trentaine de morts, dont sept Casques bleus et des Frci, dans les villages de Para, Saho, Nigré et Tiero-Oula, dans la sous-préfecture de Taï, en sont une parfaite illustration. Nous nous sommes rendus dans ce « bourbier ». Notre reportage.
Notre périple sur la ligne frontalière, longue de 700 Km et qui part du département de Danané en passant par Toulépleu, Bloléquin, Grabo pour connaitre sa chute à Tabou, nous a conduit, d’abord à Toulépleu. La frontière officielle située sur la rivière Tanhi, est à environ 25 Km de la ville de Toulépleu. Depuis le déclanchement de la crise en 2002, les Motos-taxis restent l’unique moyen de transport dans ce département. A la gare dite « 116 » de Toulépleu, ville sinistrée en profondeur, de nombreux jeunes ex-combattants se sont reconvertis dans les activités de chauffeurs de motos-taxis. Le premier que j’aborde, T. J. Bangléi, 22 ans, pour « me déposer à la frontière libérienne » décline l’offre, arguant qu’il « ne peut pas aller se jeter dans la Gueule du loup ». Ce lundi 11 juin, la décision du Liberia de fermer sa frontière avec la, Côte d’Ivoire, suite à l’assassinat de 7 Casques Bleus nigériens venait d’entrer en vigueur. Un convoi humanitaire de six (6) véhicules, estampillés Unhcr (Haut commissariat des nations-unis pour les refugiés) affecté au Service d’aide et d’assistance aux refugiés et apatrides ( Saara) du ministère des affaires étrangères de Côte d’Ivoire qui rentrait d’une mission à Man, venait d’être refoulé à la frontière. Il y aussi que de nombreux Ivoiriens, pris de panique du fait d’une rumeur d’attaque des mercenaires libériens, qui tentaient de gagner le Liberia, ont eux aussi été refoulés. A la frontière, l’atmosphère était, plus ou moins tendue entre les militaires ivoiriens et leurs frères d’armes libériens, mobilisés, de part et d’autre de la ligne frontalière. S’aventurer donc dans ce bled, comporte de gros risques, font valoir tous les chauffeurs de taxis-motos, en dépit des appels au « calme et à la sérénité » que le préfet du département, Karim Diarra fait passer en boucle sur la radio locale.

Bureau du Sous-préfet à l’Hôpital

Mais, l’un d’entre eux, qui se fait appeler « Kington », 27 ans, décide de me conduire, vu que j’étais le premier, et peut-être le dernier de la journée, qui s’annonce difficile pour lui. La course, c’est 15.000 Fcfa, à payer à l’avance. Je m’incline. Chez « Le Gros », détaillant en carburant et grossiste après la seule station service de la ville où les ruptures de stock sont fréquentes, il prend 2 litres de « super » dégageant une odeur de souffre. Le moteur « toussote » dès qu’il démarre. Tout de suite, j’émets des réserves quant à la fiabilité de son engin. « Tonton, ne vous en faites pas, montez, n’ayez aucune crainte » me rassure-t-il. Toutes les motos-taxis, à l’instar de celle que j’emprunte, ayant été acquises au Liberia par des réseaux clandestins, ne disposent d’aucune pièce administrative. Pas d’assurance, pas de vignette encore moins de casque de protection. « On s’arrange avec les gendarmes. Ils nous tolèrent parce qu’ils connaissent nos problèmes. La plupart des chauffeurs de taxis-moto sont des ex-combattants ». Ces motos, selon des sources policières, « sont à la base de nombreux accidents occasionnant des pertes en vies humaines ». A l’hôpital général, dont le plateau technique « vient d’être équipé » à la faveur de la visite du chef de l’Etat, Alassane Ouattara, le 22 avril 2012, les services font état d’une moyenne d’au moins « cinq accidents dont certains très graves » par semaine. Nous traversons les villages de « Séhi-zimbly, Zoguiné, Guéya pour atteindre la première sous-préfecture ivoirienne, Tiobly, située à 6 Km de la frontière ivoiro-libérienne. A l’entrée du village de Zoguiné, nous croisons une colonne de véhicules de transport de troupes et des Pick-up montés de 12 /7 des soldats de l’Onuci en patrouille, les doigts sur la gâchette, le long de cette voie qui mène directement au Liberia et où bien des embuscades peuvent être tendues…Nous stoppons notre moto et nous nous présentons. Avec un large sourire, ils nous rassurent sur la sécurité qui « prévaut » dans le département. A Tiobly, le sous-préfet, M. Kouassi Koffi est en déplacement « en ville » nous dit-on à son domicile. Ici, le représentant du chef de l’Etat, n’ayant pas encore de bureau, « squatte » un pavillon, notamment, celui du service de la Maternité, de l’hôpital de cette petite localité érigé en chef chef-lieu en 2007. Nous fonçons sur Klobly, le premier village ivoirien après la frontière. Dans tous les villages traversés, les mouvements humains sont moins perceptibles, du fait d’une rumeur d’attaque qui enfle dans ce département où de pires atrocités ont été commises pendant la crise post-électorale. « De Gaule », 53 ans, chef du village de Zoguiné soutient « que presque tous les habitants ont fuit ».

42 passages clandestins

Il est 10 h 38 mn lorsque « Kigston » et moi mettions pieds à terre au poste frontalier à Péhékan-Barrage. L’ambiance, au regard des traits très tirés des militaires ivoiriens, semble indiquer, qu’elle n’est pas au beau fixe. Le dispositif est léger, avec seulement six éléments, mais lance-roquettes et kalachnikov au point. Je me présente et décline mon identité et ma profession. Le soldat qui me conduit vers le chef de poste, le caporal Koné Adama alias Adamo porte de blessures ouvertes en voie de cicatrisation sur tout son corps. « Je suis tombé d’une moto », nous confie-t-il, devant mon regard interrogateur. « La frontière est fermée » me lance-t-il. Par réciprocité à la décision du gouvernement libérien de fermer sa frontière, justifie le chef de poste. Qui se lance dans des dénonciations et le manque d’esprit de coopération des soldats libériens, en particulier ceux de la police de l’immigration. « On ne peut plus aller acheter à manger chez eux. Comme Toulépleu est éloigné, c’est derrière la frontière que nous nous ravitaillons en vivres. Avec cette mesure, c’est vraiment difficile pour nous » se plaint le caporal Koné Adama. Qui poursuit, mettant en relief les difficultés de voisinage avec les soldats libériens. « Tous les francophones sont systématiquement refoulés depuis la fermeture de la frontière. Nous avons laissé passer un car en provenance du Ghana pour le Liberia. Mais, contre toute attente, le service d’immigration et les forces armées libériennes ont laissé passer les anglophones et refoulé les ressortissants ivoiriens et autres francophones, y compris l’apprenti du chauffeur. Nous ne pouvons pas accepter cela. C’est pourquoi, nous avons décidé de fermer notre frontière. Désormais, personne ne passera ici jusqu’à nouvel ordre ». Au plan sécuritaire, il se veut rassurant : « pas une mouche ne peut franchir cette frontière pour nous attaquer ». Alors qu’il tente de nous faire visiter le pont sur la rivière Tanhi, qui marque la frontière officielle avec le Liberia, des militaires libériens, debout dans un pick-up estampillé « police », positionné en travers la chaussée, pointent les canons de leurs Kalachs en notre direction, nous faisant signe de faire demi tour. Nous obtempérons net ! De l’autre côté de la frontière, se trouve les villages de Biahi et Niko, premiers villages libériens de la sous-préfecture de Toe-Town qui abritent de nombreux refugiés ivoiriens. Selon le caporal Koné Adama, la ligne frontalière, de Toulépleu compte « au moins 42 points de passages clandestins » qui ont été répertoriés et qui attendent d’être sécurisés. Ces points de passages sont, notamment, situés dans les villages de Pahoubly, Bakoubly, Péhékan-Houebly, Ouloto-Zrèbly, Guéyédé, Bazobly, Klaon (village du ministre Anne-Désirée Ouloto, ministre de la Salubrité Urbaine), Kpahably, Kahibly, Toyébly, Touaplebly, Ziwêbly et Kouaro indiquent-ils. Tous ces villages bordent le fleuve Nuon, frontière naturelle avec le Liberia. Nous prenons congé du caporal et de ses « hommes » pour regagner la ville de Toulépleu. Le lendemain Mardi 12 juin, c’est la ville de Bloléquin située 50 Km de Toulépleu qui nous accueille. Ici aussi, la vie n’a pas encore totalement repris. La préfecture n’est toujours pas réhabilitée et le préfet travaille à l’ancienne résidence du sous-préfet. La préfecture porte toujours les impacts d’obus et de balles. Mais, au contraire de Toulépleu, ce sont les « camions Kia » qui assurent le transport de la ville vers les villages.

Touzon, village de Samuel Doé…

J’embarque dans l’un de ces véhicules. Le chauffeur, Boureima, 42 ans, pour des raisons que j’ignore, me donne place à l’avant à côté de lui. Le véhicule est « bourré » et nous fonçons à travers la forêt primaire de Bloléquin, dans le canton Gboho. Au moins 5 villages bordent le fleuve Cavally. Ce sont des passages de choix des mercenaires et autres miliciens qui lancent des assauts contre la Côte d’Ivoire. C’est vrai, Bloléquin est jusque-là épargné, mais le risque est grand. Nous traversons Kéhibly, puis Diboké (village du syndicaliste Mahan Gahé), avant d’atteindre Tinhou, le village du ministre du Commerce et Député de Bloléquin, Dagobert Banzio. Le reste de sa résidence, pilonnée par les Mi 24 en 2002 et pillée et saccagée à la faveur de la crise post-électorale, trône à l’extrême gauche à la sortie du village. Il est 15 h lorsque nous atteignons les rives du fleuve Cavally, dans le village de Zilébly. Nous visitons Tuambly, Petit-Guiglo, Dêgoula et Zou-Yahi. C’est de ce dernier village que les populations gagnent le Liberia par la pirogue. De l’autre côté de la rive, un campement de fortune d’Ivoiriens se dresse sous nos yeux. Le village libérien de Sin-niwinhi est à deux pas de la frontière. C’est là que de nombreux Ivoiriens ayant fui la guerre ont trouvé refuge. « Nous n’avons pas de problème ici. Nous voulons bien retourner en Côte d’Ivoire. Mais, c’est un problème de confiance entre nous et ceux qui sont restés sur place. Quand certains traversent la frontière, on les assimile à des rebelles ou des ex-combattants et ils sont bastonnés et puis arrêtés. Il faut que le ministre Dagobert Banzio, notre fils s’investissent dans la résolution de cette affaire afin que nous puissions regagner nos villages », explique M. Kawé, 62 ans originaire de Zou-Yahi, refugié dans ce campement de fortune. Ces populations vivent dans des conditions extrêmement difficiles, selon des témoignages concordants. Ils sont nombreux, qui ont trouvé refuge à Touzon, de l’autre côté du fleuve Cavaly, dans le village de l’ex-président du Liberia Samuel-Kanion Doé. D’autres se sont construit des habitations de fortunes dans son immense plantation d’hévéa qui s’étend sur des dizaines d’hectares. Sans laisser-passer, nous nous sommes refusé à traverser la frontière. Je prends congé d’eux en fin d’après-midi pour rejoindre Guiglo où j’arrive vers 22 h. Le lendemain, j’embarque pour Taï, aidé de mon guide. Nous traversons Zagné, la capitale « d’hévéa », traversons la grande forêt de Taï classée patrimoine mondiale et qui reste l’une des cibles des assaillants, sur ce tronçon impraticable, pour atteindre Taï vers midi, après 3 heures de voyage, du fait du très mauvais état de la route longue d’une soixantaine de kilomètre.

Cadavres en putréfaction…

La veille, c'est-à-dire la nuit du mardi 12, au moins 10 personnes avaient été tuées dans le village de Sieblo-Oula 15 km de Taï. Le vendredi, sept Casques bleus de l’Opération des Nations ont trouvé la mort dans une embuscade. C’est donc en terrain « miné » que nous nous aventurons. Au moment où nous arrivions, le ratissage des Frci pour retrouver les fuyards le long du fleuve qui sépare la Côte d’Ivoire et le Liberia était en cours. Nous décidons de nous rendre à Para, Saho et Nigré, tous situés dans la sous-préfecture de Djiroutou, dans le département de Tabou. Ici, le seul et unique moyen de déplacement, sur ces tronçons abimés, quasiment impraticables, ce sont les moto-taxis. Para, Saho et Nigré, ont été attaqués le vendredi 8 juin 2012 en fin d’après-midi par des individus non identifiés puissamment armés de kalachnikovs et d’armes blanches. Selon des informations sur place, une horde d’assaillants venue du Liberia aurait bénéficié de la complicité des jeunes autochtones pour mener cette attaque des plus meurtrières après la crise post-électorale dans l’ouest. Le bilan définitif, à notre arrivée à Para ce mercredi 13 juin 2012, faisait état de « 32 morts ». Des corps sont observables dans la broussaille, le long de la route que nous empruntons pour joindre les villages de Sakré, Tiero-Oula, Gouléako 1 et Gouléako 2. Ici, le fleuve Cavaly, laisse apparaître de nombreux ilots dont certains sont en terre libérienne et d’autre sur le territoire ivoirien. A notre passage, nous avons pu dénombrer, au moins 20 corps en état de pétrification avancé, couchés un peu partout dans les broussailles. Certains corps venaient d’être fraîchement enterrés tandis que d’autre étaient exposé à ciel ouvert, dégageant une puanteur insoutenable. D’autres sont simplement couvert de branchages. Un enfant de 8 mois a été égorgé, sa mère tuée à l’arme blanche. Les deux corps sont étendus, l’un à côté de l’autre au bord de la route, à l’entrée du village Tiero-Oula. Un homme atteint par balles est mort de façon atroce, recroquevillé, sur lui-même. Le spectacle est tout simplement horrible. C’était l’enfer, pourrait-on dire. Comment en est-on arrivé à cette dramatique attaque ? Dans le cadre d’une mission de sécurisation dans le secteur sud de la région de Taï où des rumeurs d’attaques se confirmaient, des éléments FRCI de la base de Taï se sont déportés dans les villages de Nigré, Saho et Para. Par ces temps de pluie, l’état de la route ne permet pas une intervention rapide. Les éléments des casques bleu venus en renfort sont tombés dans une embuscade car ne maîtrisant pas parfaitement la zone. 7 d’entre eux et 2 éléments des FRCI ont perdu la vie. Selon des témoignages recueillis sur place, les « assaillants étaient tous vêtus de combinaisons noires et très bien organisés », soutient notre interlocuteur, qui, pour des raisons évidentes de sécurité, n’a pas voulu décliner son identité. Après cette opération, relativement bien menée, les assaillants s’en sont pris aux populations de Para. Pendant que certains tiraient à vue, des rafales sur tout ce qui bougeait pour créer un climat de terreur, d’autres fracturaient les portes. Tuant et blessant les pauvres populations sans défense avant de piller leurs biens. Ayant en esprit plusieurs attaques similaires dans la région de Taï qui ont fait des dizaines de morts, les populations rescapées des villages de Para, Nigré et Saho ont pris la fuite pour se retrouver à Grabo et Taï. Pendant que les forces se sont concentrées sur Para, les assaillants à nouveau du coté de Taï, précisément dans les villages de Tiolé-oula, Paulé-oula, Diero-oula et Gomwin où ces mêmes assaillants ont remis le couvert en ouvrant le feu sur les forces de sécurité le mardi 12 juin 2012 au petit matin, blessant un élément des FRCI à la jambe. Les populations pour fuir les combats convergents par centaines vers la ville de Taï où elles sont reçues dans des familles d’accueil. Un plan de contrôle de la frontière ivoiro-libérienne est en cours de préparation avec l’ensemble des Forces de l’Onu, les FRCI, l’armée libérienne et la Mission des Nations unies au Liberia ( Minul). Au moins 5 000 personnes déplacées, dont une majorité de femmes et d’enfants sont à Taï. Aujourd’hui, c'est la peur panique dans les villages frontaliers. Sur toute la ligne, les villages se dépeuplent. Certains fuient dans la forêt, d'autres prennent la direction du Liberia.

Armand B. DEPEYLA (Envoyé Spécial à la frontière ouest)

LE TÉMOIGNAGE D'UN "MIRACULÉ" A PARA

Ouédraogo Seydou raconte comment il a échappé à la mort, cet
après-midi du vendredi 8 juin 2012 et dénonce l’attitude de certains
jeunes du village.

« Cela fait une semaine que des informations faisant état de que des
villages de la sous-préfecture de Djiroutou et la ville de Taï seront
attaqués nous parvenaient. Nous avons aussitôt alerté les FRCI en
poste dans le secteur et le 2è adjoint au maire de la commune de Taï
à son tour, a informé les autorités militaires. Ce vendredi-la
aux environs de 16h, nous avons vu venir des hommes habillés en noir
avec des armes blanches et des kalachnikovs dans le village de Para.
J’ai alors entrouvert légèrement la fenêtre et j’ai vu que notre
maison étaient entourée par des gens lourdement armés. J’ai aussitôt
dit à mon petit frère Sangaré que ce n’était pas des FRCI vu leur
tenue qui ne ressemblait nullement à celle de forces de sécurité.
Ensuite, j’ai dit à ma famille que ce sont des assaillants qui sont
venus attaqués le village pour nous piller, voire nous tuer. Ma femme
s’est mise à prier. Tout à coup, des tirs nourris ont commencé à se
faire entendre avec des hurlements. Pendant ce temps, certains
mercenaires ont commencé à fracturer les portes partout dans le
village car plusieurs d’entre-nous étaient encore dans les
plantations. Quand ils sont arrivés devant ma porte, je me suis mis à
lutter pour ne pas qu’ils entrent. Mon frère se saisit d’une machette
et m’aide à bloquer la porte. C’est ainsi qu’un coup de feu éclate et
malheureusement, c’est lui qui prend une balle en pleine tête et
s’écroule. L’un des mercenaires se jette sur moi et avec une arme
blanche me tranche la gorge. La partie vitale n’étant pas atteinte,
j’ai perdu connaissance. Me laissant pour mort, ils ont fouillé la
maison, emportant argent et bijoux de valeur, non sans avoir dit à ma
femme de rester tranquille sinon, elle subira le même sort que moi.
Elle n’a pas crié. C’est ainsi que l’un d’entre eux dans un accent
anglais a lancé un mot et ils sont partis. Quelques temps plus tard
avec l’arrivée de nos forces de défense, j’ai été découvert baignant
dans une mare de sang et transporté dans le centre de santé de Grabo
».

Propos recueillis par chancelle Goudalet à Grabo