TRIBUNE/ Youlou-Opangault: le symbole de l’énergie positive que le Congo a besoin en cette période de turbulence pour consolider la Nation

Le 09 février 2013 par Correspondance particulière - Youlou-Opangault.

D’après la constitution, le Congo est à trois ans du retrait définitif de SASSOU NGUESSO de la vie publique et à trente mois du début de la campagne électorale du premier tour de l’élection présidentielle 2016.

Quoi que l’on dise, ce départ prévu par les articles 57 et 58 de la constitution est un véritable progrès car, il y a une vie après la présidence de la République. Priver une personne de celle-ci serait une vraie régression. Il est donc normal que SASSOU NGUESSO passe le témoin aux nouvelles générations, c’est le principe de l’alternance générationnelle en politique.

PHOTO: FULBERT YOULOU.

Mais, comme tout progrès suppose un saut vers le nouveau, l’inconnu, cela fait peur aux papys politiques congolais (pouvoir et opposition confondus) qui dominent la vie politique congolaise depuis le XXème, parce que disent-ils, il n’y a pas de progrès sans risque.

Et, même si risque il y a ou y aura après, n’est-ce pas le droit des Congolais d’exercer leur liberté en assumant cette mise en danger ? Personne d’autre n’a le droit de le faire à sa place, c’est de sa responsabilité que cela relève.

Au contraire, ces deux événements cumulés font pénétrer le Congo dans une zone de turbulences et des violents orages tropicaux car, plus qu’on avance, plus le climat se détériore dans le pays et, les doutes s’installent dans les têtes de beaucoup des Congolais : SASSOU NGUESSO partira-t-il vraiment, l’alternance se fera-t-elle réellement, la volonté populaire sera-t-elle respectée, les habitudes seront-ils bousculés, peut-être vaudrait-il mieux ne pas prendre de risque, s’en tenir à ce que l’on est et à ce que l’on sait, plutôt que de progresser, d’aller vers l’inconnu ?

En plus, toutes ces questions commencent à exacerber les antagonismes ethniques des Congolais et exciter les passions tribales. Le pessimisme gagne petit à petit les cœurs de beaucoup parce que les extrémistes tribaux de tous bords commencent à hausser le ton pour faire peur aux autres. Ils tenteront de mettre le pays à feu et à sang et à en découdre.

Mais, si toutes ces choses arrivent, c’est que nous sommes à l’orée d’un grand changement de mentalité et à la croisée des chemins, où les Congolais vont faire le choix entre l’énergie positive créatrice de la nation qui entraine le progrès et l’énergie négative destructrice de cette dernière et synonyme du chaos. Nul doute que cette période qui s’ouvre à nous Congolais, est celle de tous les dangers. Ne cédons pas surtout à la tentation tribale car, le retrait d’un chef d’État de la vie publique c’est un progrès qui ouvre la porte à l’alternance.

Toutefois, devant ses nombreuses incertitudes, nous ne devons pas sombrer dans la peur de l’autre, dans la haine de l’autre et dans le tribalisme exacerbé. Nous allons donc tous éviter de chercher à nous réfugier derrière l’homme fort de notre tribu, de notre ethnie ou de notre zone géographique pour nous protéger et en découdre avec l’autre qui est devenu notre bouc émissaire car, nous libérerons de l’énergie négative comme des groupes électrogènes qui va éclairer comme une lampe électrique l’homme fort du nord. C’est cette énergie négative qui est le carburant des dictateurs africain en général. SASSOU NGUESSO n’attend que ça d’ailleurs pour dire aux nordistes : « Vous voyez, si je quitte le pouvoir à 11H00 précise, le nord et sa population cessent d’exister dans la carte du Congo à 16H00. Votre protection c’est moi, votre survie dans ce pays c’est moi.» Rassurer du soutien de sa zone géographique, il se lancera avec succès dans la modification de la constitution pour conserver le pouvoir

Certes, chaque Congolais a été conditionné à ne penser que tribu, ethnie et département, mais aujourd’hui nous avons à choisir entre la Nation congolaise et notre tribu, entre la Nation Congolaise et notre l’ethnie, entre la Nation et notre zone géographique (nord ou sud). Nous devons montrer à la nouvelle génération, comme l’ont fait YOULOU et OPANGAULT après le contentieux électoral de 1959, que la valeur absolue de toute chose c’est la Nation et, cela est possible dans un Congo multiethnique.

Une chose est sûre, nous avons là, une occasion d’exprimer notre amour pour le Congo. Nul besoin d’être un génie pour comprendre que notre comportement est pour quelque chose sur la situation du pays. Nos haines tribales réciproques produisent de l’énergie négative qui alimente comme une ampoule les hommes forts de nos ethnies, de nos départements et de nos zones géographiques qui nous promettent protection au détriment de la Nation. Jamais le Congo n'est tombé plus bas que la terre, notre tribalisme l’étouffe à la gorge. Ne devrions nous pas d’abord arracher dans nos cœurs cette énergie négative qui alimente SASSOU NGUESSO et retient enchainer la Nation, pour gagner la bataille contre la modification de la constitution ? Notre salut ne se trouve-t-il pas dans le symbole YOULOU-OPANGAULT, cette énergie positive qui a fait tant du bien à la nation congolaise, véritable ciment de l’unité nationale et de la réconciliation retrouvée entre le nord et le sud ?

D’ailleurs, la physique nous apprend que toute chose matérielle contient de l’énergie et, il existe deux sortes d’énergie : l’énergie positive et l’énergie négative. Ce qui est vrai pour les sciences exactes, l’est aussi pour les sciences sociales telles que les sciences politiques. Si une ampoule a besoin de l’électricité pour s’éclairer, un État, une Nation ou une démocratie pour exister a besoin de la volonté populaire, de la volonté du vivre ensemble de sa population et de leur sentiment de continuer ce rêve pour exister. Cette énergie positive se repose donc sur le principe qui dit : « si tous les hommes sont égaux et libres, aucun ne peut commander aux autres que s’il a été choisi par eux pour le faire. » et, elle représente l’obligation de n’obéir qu’à la loi, par opposition de l’énergie négative soumise à la volonté d’un homme, le tyran, le dictateur. L’énergie négative est fournie au dictateur par notre peur d’être écrasée par les autres, par notre haine tribale, par notre tribalisme exacerbé qui nous pousse à être sous la protection de l’homme fort de notre ethnie ou de notre département. Chaque fois que nous nous comportons de la sorte, nous les éclairons comme des ampoules au détriment de la Nation.

En plus, l’énergie négative obéit à nos désirs tribaux et l’énergie positive à la nation, elle se soucie de l’unité nationale et du vivre ensemble. Les congolais ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent puisque c’est elle qui brille comme une ampoule électrique. La génération YOULOU-OPANGAULT nous a démontré preuve à l’appui comment celle-ci transforme un pays après leur réconciliation des braves en 1959 : le peuple s’élève, abandonne son état de nature, maitrise ses instincts tribaux et s’intègre dans la grande famille, c’est-à-dire dans la nation. Les années 60 sont de très loin, les meilleures années congolaises du point de vue vivre ensemble. Mais l’énergie négative conduit chaque congolais au bon vouloir de sa tribu, de son ethnie, de son département et de sa zone géographique. Les Congolais encore en vie savent tous comment cette énergie se manifeste, détruit et mine dans ses fondements mêmes notre pays. C’est aussi elle qui a endeuillé, mutilé et détruit des milliers de vie au Congo. Il y a de plus en plus d’incertitude sur l’avenir avec cette énergie négative sur plan collective et individuel, politique, économique, social et culturel. Les solidarités s’émoussent dans notre pays car, l’autre parce que différent c’est un infiltré, un ennemi, un bouc émissaire idéal.

Raison pour laquelle nous disons que le Congo est à l’orée d’un grand changement, il est à la croisée des chemins, où les Congolais doivent choisir entre l’énergie positive fournie par leur patriotisme et l’énergie négative fournie aux dictateurs par leurs désirs tribaux de dominer les autres ou de ne pas subir les représailles des autres. Une chose est sûre, nous devons dans les deux cas nous transformer en groupe électrogène, c’est-à-dire en générateur d’énergie. Or l’énergie positive n’a pour seul maître que la loi. Alors que tous les peuples du monde se battent et fournissent de l’énergie positive pour le respect de loi comme pour leur propre maison, les Congolais fournissent de l’énergie négative pour violer la loi et satisfaire leurs désirs tribaux d’écraser les autres.

Donc, n’oublions pas que lorsque nous avons peur de l’autre parce que diffèrent ethniquement, nous développons un stress émotionnel, et la première de chose qui se produit, est que l’on n’arrête de penser « Nation » au profit de la tribu, de l’ethnie ou de notre département. Ce déséquilibre émotionnel se représente au niveau mental, se transforme au corps physique, et ce sont ces réactions qui nous poussent à rechercher un homme fort ou bien un parti fort de notre ethnie, de notre département ou de notre zone géographique pour écraser les autres qui deviennent les boucs émissaires. C’est d’ailleurs cela qui est à l’origine des coups d’État, des guerres civiles, des violations de la constitution et de la conservation du pouvoir. Cela déséquilibre et rabaisse la nation congolaise, cause la peur et la culpabilité. Beaucoup des Congolais vivent dans la peur aujourd’hui à cause de ces comportements. Le départ de SASSOU NGUESSO à la retraite politique est un progrès car, il ouvre des perspectives.

Par ailleurs, nous devons retrouver l’énergie positive qui a fait tant de bien à la nation congolaise, cette énergie positive que symbolise le symbole YOULOU-OPANGAULT. La réconciliation de ces deux hommes après le contentieux électoral a fait du bien à la Nation. Nous avons souvenance qu’elle a vivifié le vivre ensemble et a allumé la flamme de l’unité nationale qui a fait de l’autre, c’est-à-dire du bouc émissaire, un compatriote. Oui c’est cette énergie positive qui a arraché à la misère, au chômage, à la mort et qui a séché les larmes des milliers des Congolais dans le pays. Cette énergie positive nous à tous évité de faire le pas fatal. Tout Congolais était fier de dire que je suis congolais, car cette énergie a fait naître au Congo, un état de droit où tous les Congolais étaient égaux du nord au sud.

C’est pourquoi, dans notre vie de Congolais s’il y a un moment où, devant la trahison générale des hommes forts de nos ethnies, de nos départements et de notre zone géographique en qui nous avons mis tant d’énergie négative, ou qu’il faut savoir n’obéit plus qu’à sa conscience nationale, ce moment est arrivé. En cette période de turbulences, la désertion de l’ethnie, de la tribu et de la zone géographique au profit de la nation devient le plus sacré des devoirs pour tout Congolais car, l’énergie positive c’est la conscience, et elle ne peut être détruite, mais elle peut être uniquement transformée en autre expression d’elle-même.

Enfin, c’est uniquement comme cela que nous allons nous transformer en groupe électrogène fournisseur d’énergie positive qui va éclairer comme une ampoule la nation Congolaise à l’image de YOULOU et OPANGAULT dans les années 60. Avec cette énergie positive en nous, dès que nous allons demander à SASSOU NGUESSO de respecter la constitution, il partira sans problème. Évitons donc de nous transformer en groupe électrogène fournisseur d’énergie négative, en se réfugiant derrière l’homme fort de notre tribu, de notre département ou de notre zone géographique pour nous protéger contre les autres. En agissant de la sorte, nous allons allumer SASSOU NGUESSO comme une ampoule électrique et, il va se transformer en dictateur. Nous avons déjà connu cette situation où ces hommes forts se sont transformés en dictateurs sanguinaires, des véritables monstres qui ont dévoré les autres congolais et même les membres de leur tribu, de leur ethnie ou de leur zone géographique pourtant fournisseurs d’énergie négative qui les alimentent pour avoir osé s’opposer à eux. Ces monstres sont arrivés jusqu’à pénétrer à l’intérieur de l’État et ses institutions pour s’y asseoir, en se faisant passer pour lui. Évitons la peur de l’autre. Pas de peur de l’autre, nous sommes tous Congolais et avons une nation à inventer, cette nation que SASSOU NGUESSO a mise en lambeaux. Donc seul le respect de la Constitution pourra faire de nous une Nation véritable.

PAR Comité ad’ hoc pour le dialogue

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