TRIBUNE: POURQUOI LE FPI NE PEUT ET NE DOIT ENTRER DANS LE GOUVERNEMENT DE OUATTARA. Par Ben Zahoui Dégbou

Le 17 novembre 2012 par Correspondance particulière - La Côte d’Ivoire notre pays, n’a plus de gouvernement depuis le mercredi 14 Novembre 2012. Peu importe la manière dont les membres de ce gouvernement

Direction du FPI au cours d'une rencontre avec le gouvernement.

Le 17 novembre 2012 par Correspondance particulière - La Côte d’Ivoire notre pays, n’a plus de gouvernement depuis le mercredi 14 Novembre 2012. Peu importe la manière dont les membres de ce gouvernement

ont été mis en congé. On peut dire que c’est bien fait pour eux, pour la simple raison qu’ils collaborent avec les impérialistes qui occupent en ce moment la Côte d’Ivoire. Ils rendront compte un jour aux Ivoiriens, ceci, sur plusieurs générations. Quand l’Allemagne nazie régnait sur France pendant la deuxième guerre mondiale (1940-1944), des Français traîtres avec à leurs têtes, le Maréchal Pétain, ont collaboré avec Hitler. Comme le régime réactionnaire de Vichy, le pouvoir d’Abidjan, collaborationniste, est devenu autoritaire, antidémocratique et antirépublicain.
Le Front Populaire Ivoirien (FPI) ne peut collaborer avec un tel régime et ne peut donc, par conséquent, entrer dans un gouvernement qui est l’émanation d’une coalition internationale impérialiste, dirigée par la France, ancienne puissance coloniale, contre la Côte d’Ivoire. Sous Laurent Gbagbo, le pays a été injustement attaqué le 19 Septembre 2002 par une rébellion ouvertement soutenue par la France de Jacques Chirac. Tout le monde connait, du bout des doigts, le reste de l’histoire qui s’est terminée par l’assaut final du 11 Avril 2011.
Sur le plan de l’éthique et de la morale, c’est important à noter, les dirigeants du FPI, quelque soit les raisons, ils n'en ont certainement pas l'intention, ne peuvent pas entrer maintenant dans un gouvernement dirigé par Alassane Dramane Ouattara. Celui-ci, a demandé et obtenu de la communauté internationale, une intervention militaire massive, en Côte d’Ivoire pour régler un contentieux électoral. De nombreuses personnes sont mortes depuis 2002. Beaucoup de sacrifices ont été faits par Laurent Gbagbo finalement en vain, dans le sens de la paix. Il y a eu de hautes trahisons dans l’administration et dans l’armée, dont les principales victimes sont Laurent Gbagbo, son régime et son peuple. Pour toutes ces raisons énumérées précédemment, le FPI, le parti qu’il a créé sur la base du socialisme et du nationalisme, ne peut collaborer, dans les conditions actuelles, avec des traîtres, même si on dit qu’en politique, il n’y a pas d’éthique et de morale. Ces deux notions, pourtant une exigence dans la vie d’une nation, très peu présentent sur la scène politique ivoirienne, ont entraîne une fracture sociale durable, à cause justement des doubles jeux de certains hommes politiques et officiers de l’armée.
Le gouvernement est dissous. C’est un non évènement, car il sera reconstitué à l’identique avec un Premier de façade, sur les mêmes bases du « rattrapage ethnique ». Sur les bases d’une ethnocratie primaire, en collaboration avec le PDCI/RDA, le parti d’Houphouët Boigny, que Bédié a vendu à Ouattara et à la France, pour protéger ses nombreux biens au bord de la Seine. Comme le dirait l’autre, il faut les laisser faire un autre gouvernement et régler eux-mêmes, les problèmes qu’ils ont créés en Côte d’Ivoire, avec l’aide de la communauté internationale.
Il se murmure d’ailleurs, de façon persistante, dans les couloirs du Quai d’Orsay et de l’Elysée, que cette nébuleuse communauté internationale, ferait pression sur Ouattara pour que le FPI, parti d’opposition significative, entre au gouvernement. Si cette information est vraie, pourquoi cette même communauté internationale, ne fait pas préalablement libérer, Laurent Gbagbo, son épouse Simone, son fils Michel, ses collaborateurs, les dirigeants du FPI et les nombreuses personnes anonymes qui sont en prison.
La libération de tous ces prisonniers est d’ailleurs l’une des principales revendications du Front Populaire Ivoirien, pour que la Côte d’Ivoire amorce une vraie réconciliation. Jusque là, aucune réponse sérieuse n’a été donnée aux revendications légitimes du parti de Laurent Gbagbo. Le régime de Ouattara fait du « sur place » avec un tableau de bord complètement illisible. Le FPI doit résister, en se fondant sur sa propre histoire, c’est la seule voie honorable pour ce parti, de survivre et de rester positivement encore, dans le cœur de nombreux Ivoiriens. La tentation de certains hommes politiques préoccupés par une stratégie de promotion et de bien être personnelle, doit être soigneusement étouffée ou tout simplement écartée. Le Front Populaire Ivoirien doit se tenir très loin du palais présidentiel en attendant que le pouvoir Ouattara crée les vraies conditions de la constitution d’un gouvernement d’union nationale.

Une contribution par BEN ZAHOUI DEGBOU
Géographe & Journaliste Spécialiste de Géopolitique et de
Médiation Institutionnelle