Tribune: Le Mali ne sombrera pas, par Philippe Kouhon

Par Correspondance particulière - Le Mali ne sombrera pas.

Enfin, les élections tant souhaitées par la communauté internationale et tant attendues par le peuple malien viennent de se tenir.

Le premier tour au eu lieu le dimanche 28 juillet dernier comme pour respecter le calendrier prescrit par tous. La France en tête.

Ratées de justesse en 2012 (coup de force militaire à 1 mois), les présidentielles de 2013 ont tenu toutes leurs promesses.

Ils étaient un peu plus de 6 millions à y prendre part. Du Nord Kidal (zone toujours contrôlée par les rebelles Touaregs du MNLA et HCUA) au Sud (zone gouvernementale), les 27 prétendants au palais de Koulouba ont battu campagne à la rencontre du plus petit des maliens à travers grandes villes et hameaux du pays.
Globalement (en dehors de certains déplacés de guerre et autres retards dans la distribution des cartes Nina à l’étranger), le scrutin du dimanche s’est bien déroulé. C’est aussi l’avis de tous les observateurs internationaux déployés sur tout le territoire depuis plus d’un mois. Bref.
Et si le Mali n’a toujours pas son président à l’issu de ce 1er tour, cela dénote une fois de plus de l’engouement et de l’intérêt pour les maliens de sortir définitivement de 18 mois de tourmentes sans craindre une crise postélectorale.

On le sait, partager 3 millions de voix entre 27 candidats et prétendre obtenir la majorité absolue (plus de 50%) était un pari.
Et ce n’est pas le plus grand parti au Mali, l’ADEMA-PASJ qui s’est taillé la modeste part de 9% qui me contredira.
En outre, il faut le dire net, le Mali présente un visage de pays sans histoire, mais n’a toujours pas expérimenté une opposition véritable. La majorité des formations politiques ou leaders, sont sortis de l’ADEMA. Difficile donc d’avoir une nette majorité se dégager au moment où tout premier tour à l’élection présidentielle est le lieu pour chaque parti politique de mesurer son poids réel sur le terrain.
Maintenant que cela est fait, les maliens et la communauté internationale savent désormais ce que vaut chaque parti et leader au Mali.
Le deuxième tour reste donc l’autre épreuve qui donnera au Mali son Chef charismatique du moment.
Aussi, si la balle est remise au centre, la seconde mi-temps ne devrait pas faire oublier les différents scores de la première mi-temps, donc du poids réel de chacun des deux candidats sortis vainqueurs du premier tour.
Mais il ne faut pas l’ignorer. La politique reste de même un jeu de compromission.

C’est pourquoi, il faudra retrousser les manches, reprendre les routes du pays pour montrer aux électeurs qu’on est l’homme qu’il faut pour un Mali démocratique, riche et prospère. L’homme de la situation en un mot. Il faudra reconquérir plus de suffrages en corrigeant les erreurs du premier tour. Pour y parvenir, des alliances sont l’une des solutions. Une élection n’étant pas gagnée d’avance, l’erreur n’est donc pas permise jusqu’au soir du 11 août prochain.
Enfin, IBK et Soumaïla Cissé sont deux vétérans de la scène politique malienne. Tous les deux ont le profil pour l’emploi, mais le 11 août, c’est le peuple malien qui décidera !

C’est pourquoi je dis que le Mali ne sombrera pas, au nom de l’unité, la paix et le développement.
Le Mali s’apprête à donner une belle leçon de démocratie au monde entier. Je veux y croire !

Une contribution de Philippe Kouhon/ Directeur des Programmes de Diaspo Tv (www.diaspo.net)