TRIBUNE: LA DROITE DÉCOMPLEXÉE UN DANGER POUR LA FRANCE ET LES AFRICAINS
Le 24 novembre 2012 par Correspondance particulière - Les notions de droite et de gauche remontent à l'époque de la Révolution
française. Au moment du vote sur la question du veto royal le 27 août 1789, les
Le 24 novembre 2012 par Correspondance particulière - Les notions de droite et de gauche remontent à l'époque de la Révolution
française. Au moment du vote sur la question du veto royal le 27 août 1789, les
députés favorables au maintien d'un pouvoir de blocage du Roi étaient assis à droite
du président de séance, ceux qui refusaient de concéder à leurs souverains ce pouvoir
se tenaient à gauche. Les termes droite et gauche permettaient donc au début
d'identifier la position occupée par les parlementaires dans l'hémicycle au cours des
débats qui ont fini par mettre fin à la royauté, à la société d'ordre, aux privilèges. Les
peuples, à partir de la Déclaration universelle des droits de l'homme, conquirent leur
liberté, leur souveraineté. Les discours tenus par les députés de gauche exaltèrent la
dignité de tous les hommes, sans distinction de sexe, de « race », de religion : tous
sont égaux devant la Loi. Les députés, partisans du Roi, appelés, en général,
conservateurs, ou libéraux conserveront, après la fin de la monarchie, les principes
politiques favorables au respect de l'autorité, à la propriété. Ils sont proches de ces
souverains déchus qui chercheront grâce à leurs richesses à conserver tout pouvoir
dans le monde de la finance car l'argent est le nerf de la guerre, à conquérir de
nouvelles terres durant la colonisation, et surtout ce veto nié au Roi par les
parlementaires de gauche, veto royal qui pourrait, aujourd'hui, être comparé au
pouvoir de décider du présent et du futur de l'humanité. Face à de grandes crises qui
menacent le profit, la propriété, on assiste à une radicalisation de la position politique
des hommes de droite qui deviennent progressivement plus sensibles au fascisme
mussolinien ; autoritaire, nationaliste, militariste, adversaire du parlementarisme, de
la démocratie. Avec le contentieux électoral entre Copé et Fillon, apparaissent des
réflexes fascistes de cette droite décomplexée autoritaire, adversaire de la démocratie
en France, militariste en Côte d'Ivoire. Les propos de Copé et de ses partisans sont
assez clairs; ils se sont évertués à ignorer le désir des partisans de l'UMP, le jeu
démocratique, en prônant l'unité de l'UMP, le futur de la France ; des raisons
nationalistes évoquées tout au long de l'Histoire par tous les partisans du fascisme et
du nazisme. C'est forts de ces arguments que certains hommes politiques de droite,
prêts à défendre, au détriment du peuple, la propriété et l'autorité des classes
supérieures, nient, durant des moments de crise, les valeurs démocratiques, et les
droits élémentaires de l'homme. La droite décomplexée de Copé opposée à la droite
dite « molle » de Fillon interpelle notre conscience car elle ne fait qu'emboîter le pas
à Hitler dans cette période de crise soucieuse, dit-elle, d'affermir son autorité, de tout
contrôler pour «le bien du peuple français». Cette droite décomplexée de Sarkosy qui
a installé en Côte d'Ivoire, en Afrique francophone, les principes politiques d'une
monarchie absolue est incapable de dénoncer les abus de leur candidat Alassane
Ouattara. Sa présence à la tête de ce pays fait paradoxalement de la CPI (la Cour
Internationale de Justice) un lieu de salut pour les prisonniers politiques ivoiriens,
puisqu'elle leur permet d'échapper aux tortures, à la mort. La droite de Sarkosy est
une droite réellement décomplexée parce qu'elle ne recule devant rien pour protéger
la propriété des plus riches: le mensonge est un instrument légitime pour se déclarer
vainqueur malgré l'évidence de la vérité, des faits, et la guerre, un art de la tromperie
pour installer au pouvoir, dans le chaos, Alassane Ouattara jugé capable de défendre
les intérêts des monarques français. La fracture morale nous la dénoncions déjà au
premier ministre Fillon qui demandait aux intellectuels ivoiriens de revoir leurs
logiciels. Le procès du président Laurent Gbagbo nous fait simplement revivre les
tribulations de Kunta Kinté, le personnage principal du roman Racines d'Alex Haley,
car la droite décomplexée est favorable à l'ordre, à l'autorité des maîtres sur les
esclaves, et elle n'en rougit pas.
Une contribution par Isaac Pierre BANGORET
(Écrivain)