Touré Moussa Zéguen: «C’est Soro qui a assassiné Désiré Tagro… »

Le 12 novembre 2012 par IvoireBusiness - Ça fait longtemps qu’on vous a entendu. Y a-t-il une raison particulière ?
Non, il n y a aucune raison particulière. Sauf que je crois que la

Le 12 novembre 2012 par IvoireBusiness - Ça fait longtemps qu’on vous a entendu. Y a-t-il une raison particulière ?
Non, il n y a aucune raison particulière. Sauf que je crois que la

communication a ses règles. Et le discours n’a de sens que lorsqu’il est fait au moment approprié. Souvent, je préfère parler aux miens par d’autres canaux que par les interviews. Mais, je vous remercie de me sortir de mon bunker, juste pour rigoler, car les ex-rebelles dont la main est tâché du sang de mon peuple commencent a trop parler et à narguer mon peuple. Je parle de Soro Guillaume et consorts qui se pavanent en toute impunité

Le pouvoir Ouattara continue de vous accuser de vouloir le déstabiliser? Que répondez-vous ?
Je crois que c’est de bonne guerre. Tous, nous savons que Soro se bombe la poitrine, affirmant à qui veut l’entendre que sans lui et ses Forces nouvelles, Ouattara ne serait jamais Président. Ce même Soro vient ensuite accuser Ouattara de les livrer, lui et ses collègues Comzones à la Cpi. Pour dire que seul lui est fidèle aux chefs de guerre. Dans cette foulée Soro fait attaquer toutes les prisons du pays pour dire que lui seul est le vrai « securocrate » de ce régime étourdi. Depuis longtemps même, quand une ponte a une toux, on accuse les pro Gbagbo du Ghana. Lorsqu’un élément Frci est tué ou désarmé par des commandos invisibles créés depuis longtemps par Ado et Soro, c’est encore nous qui sommes accusés. Franchement, les accusations puériles et fantaisistes des auteurs du génocide Wê me font marrer. A la vérité, franchement aucun parmi nous ivoiriens exilés ne souhaite longue vie à ce régime qui ne fait que tuer, torturer, exécuter et/ou emprisonner les Ivoiriens pro démocratie, ou pro Gbagbo. Mais, pour l’heure, nous n’avons pas encore abandonné la ligne tracée par le père de la démocratie ivoirienne, la lutte pacifique pour atteindre la démocratie. Mieux, les éléments incontrôlés qui pouvaient exister parmi nous n’ont ni les moyens, ni les relations nécessaires comme celles du Burkina Faso de Blaise Compaoré pour lever et entretenir une armée rebelle.
Soro nous regarde à travers son propre miroir. Mais, personne ne peut arrêter son cauchemar. Car, ce qui le hante en vérité, il sait que cette fois-ci, ils ont affaire à des Ivoiriens qui ne sont pas exagérément doux et pacifistes comme Gbagbo. Donc, Soro panique et accuse tout le monde. Mais, je vous invite à regarder Soro et Ado qui sont déjà en guerre sournoise, qui va éclater au grand jour. Je peux juste te dire que, personnellement, je prie tous les jours pour la fin de ce régime tortionnaire qui exproprie les Ivoiriens de leurs terres, maisons et champs. J’ai foi en mon peuple. Nous ne préparons pas de coup d’Etat. Même, si nous organisons une vaste campagne internationale de mobilisation panafricaniste afin d’opérer des changements radicaux et profonds en Côte d’Ivoire.

Et pourtant, l’Onu semble de cet avis, au regard du dernier rapport de ses experts…
A dire vrai, je n’ai plus de respect et de considération pour cette Onu. Dans mon esprit lorsque j’entends dire Onu, je fais automatiquement référence à la colonisation, à la barbarie, aux contrevérités, aux montages, à l’intoxication au profit de l’impérialisme occidental. Cette Onu est en fait le laboratoire pour concevoir toutes les guerres impérialistes comme celle de la Côte d’Ivoire. L’Onu n’est ni plus ni moins qu’un gros machin manipulé principalement par la France et Les Etats-Unis. Les experts de l’Onu m’ont fait rire en disant que nous étions liés en même temps à Ançar Dine et à la junte malienne. Ce qui est illogique, au regard de notre posture. L’Onu gagnerait à changer sa politique au risque de devenir l’ennemi de tous les peuples en lutte pour la démocratie, la souveraineté et le développement.
Quoi qu’il en soit, l’ennemi premier de la Côte d’Ivoire, ce sont les impérialistes. Soro et autres ne sont que des collabos africains et/ou ivoiriens qu’on voit comme des marionnettes. Voici pourquoi nous nous efforçons à expliquer aux Africains que nous devons être beaucoup plus radicaux et unis en tant qu’Africains, car chaque pays africain émergent ou ayant des velléités souverainistes est en danger face aux pauvres occidentaux dont l’économie est en pleine crise. La crise du capitalisme est une menace durable pour la paix mondiale car les colons luttent pour leur propre survie sous nos yeux.

Guillaume Soro aussi a nommément cité Damana et le Ghana de fomenter un coup contre le pouvoir Ouattara…
Notre président Damana Pickass a bien trouvé les mots pour ramener cet ex-petit rebelle à sa simple expression. Guillaume Soro est le prototype achevé de la trahison, du crime organisé et des tueries impunies en Afrique. Il n’est pas digne d’accuser un seul Africain, au regard de son parcours personnel. Soro le « bon petit » de Blaise Compaoré a-t-il lui une conscience propre ? Soro sait que nous sommes ceux qui ont la solution à ses contrevérités et complots. Soro a été recruté par Ib, paix à son âme. Soro l’a trahi et il a été tué enfin de compte à l’hôtel du Golf, leur Qg double de camp d’extermination. Soro veut aujourd’hui le fauteuil d’Ado. Personne n’est dupe et les hommes dotés d’un bon sens le savent. En tout cas, l’homme venu du Fmi le sait. Qui ne sait pas que c’est Soro qui a fait tuer le ministre Désiré Tagro, paix à son âme. Car, il avait connu le numéro du chèque bancaire que la Sagem avait donné à Soro comme sa part dans l’escroquerie de l’identification qui s’est passé sous Gbagbo. Ce Soro ne peut plus distraire ni les Ivoiriens, ni Ado qui le guette doucement comme un chat en embuscade. Oui, aucun peuple digne de ce nom ne peut éternellement supporter un régime carnassier. Notre lutte démocratique pour une révolution en Côte d’Ivoire ira jusqu’au bout. Vaille que vaille.

La Cpi a jugé Gbagbo apte à comparaitre. Quel commentaire cela vous inspire ?
Franchement, je crois que la Cpi n’est pas plus crédible que l’Onu. Juste pour dire que la Cpi fait plus de politique que les partis politiques. La Cpi est l’instrument juridique de la domination occidentale afin de perpétuer comme du temps de l’esclavage et de la colonisation leurs politiques faites d’enlèvements, de déportations et d’emprisonnements. Ceux qui ont préféré la guerre au recomptage des voix en Côte d’Ivoire sont ceux qui ont pris les armes, les avions pour bombarder les symboles de la République, pour arrêter le Président Gbagbo, le rendre aux rebelles de Soro pour ensuite le déporter dans le camp de concentration de Korhogo. C’est encore eux qui ont décidé de l’envoyer à la Haye contre tout bon sens. C’est donc normal qu’ils veuillent le juger à tout prix pour faire croire qu’ils sont sérieux. En fait, j’ai la certitude que seulement si nous libérons la Côte d’Ivoire, on aura réussi, en partie, à libérer le Président Gbagbo. Même si la Cpi disait que le Président Gbagbo était inapte à être jugé j’aurais toujours cru que c’est pour des raisons politiques. Donc ça ne me fait ni chaud ni froid. J’ai simplement une haine viscérale contre ces colons des temps nouveaux.

Croyez-vous en une possible liberté provisoire pour Gbagbo? Qu’est-ce qui vous donne à espérer ?
Malgré tout, je crois en une possible liberté provisoire et même définitive car tout dépend des rapports de forces. Gbagbo garde intacte toutes ses chances de libération car son peuple qui l’a élu peut à tout moment rétablir l’ordre constitutionnel rompu les bombes. En fait, nous sommes dans un processus révolutionnaire balbutiant, inachevé. Notre révolution démocratique aura le double but de libérer la Côte d’Ivoire et le Président Gbagbo, illégalement détenu par les colonisateurs véreux. Par ailleurs, il y a que la Cpi elle-même, dans ses acrobaties, peut sans autre forme de contrainte décider de se « débarrasser » de ce lourd fardeau gênant que devient leur illustre détenu qui est aujourd’hui le plus populaire, et le plus aimé des prisonniers du monde. Cette prison de Gbagbo est faite pour faire avancer le combat des Noirs, des Africains, en particulier, car Sarkozy et Obama ont fait du faux et une grave injustice à la Côte d’Ivoire, en imposant un Président aux Ivoiriens au lieu de recompter les voix et respecter nos institutions nationales en place. Aujourd’hui, tout nous arrange en fait. Vous verrez que dorénavant tous les Africains seront beaucoup plus solidaires et unis dans les combats anti impérialistes et pour l’unité africaine. Notre président dehors ou dedans dirige déjà ce combat, sa sortie sera inévitable dans tous les cas. Car, nous devenons de plus en plus nombreux dans le panafricanisme afin de mieux répondre aux exigences de l’histoire et aux défis actuels divers.
Le récent rapport d’Amnesty fait polémique en Côte d’Ivoire. Comment les exilés apprécient ce rapport critique à l’égard du pouvoir Ouattara ?
Les organisations comme Amnesty International et autres sont partie intégrante de l’establishment de domination occidentale parallèlement à leurs activités dans le domaine spécifique des droits de l’homme. Ils sont capables du meilleur et du pire. Seulement, ils ont compris aujourd’hui que les exactions et tortures de ce régime sont exagérées et insupportables. Amnesty international veut dire aux Ivoiriens que plus personne dans la communauté internationale ne peut s’accommoder de ces barbaries. Amnesty veut dire qu’en Côte d’Ivoire, sous Ouattara, les Burkinabè qui ont envahi nos terres, forêts et villages ne sont que des grands mercenaires qu’il nous faudra chasser par tous les moyens si un jour nous voulons avoir la paix et la souveraineté. Amnesty explique aux Ivoiriens qu’ils doivent se lever et mettre hors d’état de nuire ces criminels qui balafrent notre pays. Personne ne nous libérera. Même s’ils nous ont freinés dans notre élan de démocratisation sous Gbagbo.
Une caravane de la réconciliation conduite par des artistes de renoms vient de s’achever. Vu de l’extérieur, comment jugez-vous cette initiative du gouvernement ?
Chez nous en Côte d’Ivoire, on appelle cela un « petit gombo » pour les artistes qui ont faim ou qui ne sont jamais rassasiés. Sinon, ils savent tous que la réconciliation qui est en cours est une réconciliation bancale et unijambiste Il n’y aura jamais de réconciliation en Côte d’Ivoire tant que le vrai père de la démocratisation, le Président Gbagbo sera emprisonné. Notre pays est occupé, nos parents sont emprisonnés. Seul Gbagbo peut apporter la paix. Tout le reste n’est que comédie.
Quand est-ce vous retournez au pays au moment où le pouvoir fait circuler la rumeur selon laquelle Blé Goudé serait en route pour Abidjan pour prendre sa place dans la réconciliation nationale ?
Franchement, je ne peux pas savoir si c’est vrai ou faux ces rumeurs. Car seuls Blé Goudé et Stephane Kipré peuvent infirmer ces rumeurs. Par contre, je sais que si Blé Goudé y met les pieds, les mains nues, il sera mangé à la même sauce que Youan Bi Angenor et Yavo Martial. Je sais aussi qu’il existe des gens là-bas qui vont le croquer comme une noix de cola parmi les Frci qui ont toujours vu Blé Goudé comme leur premier ennemi. J’ignore où, ils sont mais je prierai toujours pour qu’ils ne prennent pas ce risque. En ce qui me concerne, je rappelle que j’ai fui par ce que mon pays était pris en otage et occupé par des étrangers principalement burkinabé et français. J’ai quitté mon pays par ce que les bénéficiaires de ce coup d’Etat de Sarkozy en Côte d’Ivoire n’avaient aucune légitimité pour présider aux destinées de mon peuple. Je rentrerai pour participer à l’achèvement du processus révolutionnaire, mais jamais sous un régime cannibale qui tue et mange des populations comme ils le font à l’Ouest. Ou encore, je rentrerai pour jouer la finale contre Soro Guillaume.

Interview réalisée via Internet par : Tché Bi Tché

Source: http://tourezeguen.over-blog.com/