Touba / Augmentation de l’insécurité : La société civile accuse les FRCI et réclame les ex-com-zones
Publié le samedi 7 juillet 2012 | L'intelligent d'Abidjan - Pour Fofana Isaac, vice-président de la société civile de Touba et président de la Chambre régionale de commerce et d’industrie, il ne se passe plus de nuit sans que des bandes armées ne fassent tristement
Publié le samedi 7 juillet 2012 | L'intelligent d'Abidjan - Pour Fofana Isaac, vice-président de la société civile de Touba et président de la Chambre régionale de commerce et d’industrie, il ne se passe plus de nuit sans que des bandes armées ne fassent tristement
parler d’elles. Dans la ville comme hors de Touba, dit-il. Selon lui, au lieu de protéger et sécuriser les populations, les gendarmes et les policiers de Touba ne font que racketter aux différents corridors au grand dam des populations livrées à la merci de ces scélérats. «Nous accusons les corps habillés au vu de ce que nous vivons comme insécurité en ce moment ; nous demandons au chef de l’Etat de nous ramener les com-zones (ndlr : ex-commandants de zones, en charge de la sécurité dans les zones CNO durant la rébellion) en lieux et places de ces policiers et gendarmes qui ne font pas leur travail», a lâché Isaac Fofana lors d’un point de presse le lundi 2 juillet dernier dans la cité de ‘’l’Arbre céleste’’.
Les faits qui ont ainsi fait monter l’adrénaline dans la région du Bafing ne relèvent pas d’une fiction. En effet, les samedi 23 et dimanche 24 juin derniers, ont eu lieu non loin de Gbélo, sur l’axe Touba-Ouaninou, deux braquages rocambolesques dignes des films hollywoodiens. Ce jour-là, selon un motocycliste, 7 quidams armés de kalachnikovs l’ont dépossédé de sa moto et l’ont copieusement battu avant de le relâcher. Dans le village le plus proche, il a averti les habitants le danger qui se trouvait à leur porte. Aussitôt informé, des villageois armés de fusils calibre 12 et d’armes blanches, avaient alors convergé vers l’endroit indiqué. Mais mal leur en a pris car ils furent très vite mis en déroute par les malfrats qui ont passé la nuit. Au su de la police de Touba selon notre informateur. N’étant pas inquiétés outre mesure, les 7 brigands ont remis le couvert le dimanche 24 juin en braquant au même lieu deux véhicules venant en sens inverse. L’un des véhicules partait pour la Guinée. Une dizaine de téléphones portables et la somme de 15.206.000 FCFA ont été arrachés aux chauffeurs et passagers, a reconnu Diomandé G., l’un des infortunés chauffeurs. Une semaine seulement après ce braquage, les bandits sont revenus à la charge le samedi 30 juin 2012, jour de marché de Touba. Cette fois ils ont opéré sur la voie internationale qui rallie Touba à Abidjan. Un véhicule de transport de type «badjan» qui se rendait à Touba a essuyé des rafales à 500 m avant le village de Gho (distant de 22 km de Touba), provoquant de nombreux blessés graves par balles et d’importants dégâts matériels.
Les passagers ont été dépouillés de leur argent. Des jeunes rencontrés sur le lieu du sinistre le samedi matin ont dit avoir alerté la gendarmerie dès 7h30 après le braquage. Mais, selon eux, c’est tard vers 12 h qu’un détachement de gendarmes est arrivé en tirant en l’air, effrayant de surcroit la population riveraine tandis que les malfaiteurs avaient pris la tangente. Ces faits ont largement suffi pour que la société civile de Touba mette le holà. «Si rien n’est fait, on ne pourra étouffer la révolte très prochaine de la population», a prévenu Fofana Isaac, visiblement courroucés. Nos deux tentatives à la brigade de gendarmerie de la ville pour recueillir des informations, se sont avérées vaines devant le refus poli du commandant de brigade qui prétextant être très occupé, ne nous a pas reçu. Dans la foulée, une famille jouxtant le foyer des jeunes de la ville, a été visitée par des voleurs dans la nuit du dimanche 1er au lundi 2 juillet.
Bayo Lynx, correspondant régional
Divo / Suite à un accident de la circulation : Des paysans tentent de ‘’braiser’’ le chauffeur et son car avec ses passagers
Publié le samedi 7 juillet 2012 | L'intelligent d'Abidjan
La journée du mercredi 27 juin 2012 sera inoubliable pour Yapo Aguissy Guillaume, chauffeur à la compagnie de transport ‘’K S’’. Accusé par des paysans de Zérédougou, bourg situé à 25 kilomètres de Divo, d’être l’auteur de la mort accidentelle d’un des leurs, ce père de famille a failli passer de vie à trépas par lynchage.
C’est un homme encore sous l’effet du choc qu’il a été donné de voir ce mercredi. « Je n’arrive pas encore à comprendre ce qui m’arrive », dit-il, presqu’au bord des larmes, avant de poursuivre : « En tant que chauffeur de profession, je sais qu’on ne doit pas s’arrêter sur le lieu d’un accident mortel, et qu’on va directement à la brigade de Gendarmerie la plus proche ou au Commissariat le plus proche ». Comme l’ont témoigné quelques personnes au nombre des 70 passagers de cet autocar en provenance de Gagnoa pour Abidjan, Yapo Aguissy soutient n’avoir entendu aucun bruit de choc, comme il devrait se produire en pareille circonstance. « C’est quelqu’un qui m’a fait de grands signes, et qui m’a poussé à m’arrêter dans ce village, alors que je suivais un camion vide de billes.
C’est alors qu’on m’apprend que je viens de tuer quelqu’un. Commencent alors mes malheurs. Les villageois voulant coûte que coûte me faire la peau malgré la présence de gendarmes qui, heureusement, ont pu les calmer beaucoup plus tard », raconte-t-il. N’ayant pu accomplir leur besogne. Les populations ont jeté leur dévolu sur l’autocar qu’ils menaçaient d’y mettre le feu. Pour elles, en effet, justice devrait être faite tout de suite. De 15h jusqu’à 23h, durée des pourparlers entre la gendarmerie, les villageois et la direction de K S arrivée précipitamment sur les lieux, aucun autocar de la compagnie n’était autorisé à traverser le village, contrairement aux autres. Des individus se réclamant parents du défunt se sont déportés jusqu’à Tiassalé où ils comptaient mettre le feu à l’autocar. Ils en ont été dissuadés par les jeunes ‘’syndicalistes’’ de la gare de cette ville, amis au chauffeur.
Olivier Guédé