Subventions annuelles de 35 milliards de l’Etat ivoirien aux transformateurs de fèves : Les exportateurs internationaux exigent l’annulation de ces subventions

Publié le mardi 27 décembre 2011 | Le Nouveau Réveil - Les exportateurs internationaux de fèves et les structures d’exportation ivoiriennes s’associent pour saisir le gouvernement (la lettre au ministre en

Cérises de café.

Publié le mardi 27 décembre 2011 | Le Nouveau Réveil - Les exportateurs internationaux de fèves et les structures d’exportation ivoiriennes s’associent pour saisir le gouvernement (la lettre au ministre en

exclusivité) – le Gepex implose – les paysans demandent que les subventions des transformateurs leur soient accordées. Le débat légitime et courageux suscité par la réforme au sujet de la suppression éventuelle des subventions que l’Etat fournie depuis plus de vingt ans aux transformateurs (environ 35 milliards par an) ne finit pas de faire des vagues, à tel point que le magazine Jeune Afrique a fait un dossier complet sur la question dans sa dernière édition (edition x). Ces subventions en vigueur depuis une vingtaine d’années, permettent aux transformateurs tels Cargill, Barry Callebaut et ADM d’avoir des meilleurs prix d’achat et d’acheter 65% de la production ivoirienne, alors que ceux-ci ne représentent que 13% de tous les exportateurs. Les non transformateurs ne bénéficiant pas de subventions (exportateurs de fèves internationaux et ivoiriens au sein des Pmex et Coopex) mènent une véritable bataille pour la suppression de ces subventions.
Alors que les transformateurs et exportateurs de fèves internationaux étaient regroupés au sein du Gepex, les exportateurs de fèves internationaux (Touton, Noble, Armjaro, Zamacom, Novel, Sucden, Coexci) ont quitté le Gepex pour créer le GNI (Groupe des Négociants Internationaux) et se sont associés aux exportateurs ivoiriens (Pmex et Coopex) pour dénoncer ces subventions. Dans une lettre a l’attention du ministre de l’Agriculture et signée des Pmex et Coopex (l’Unocc -Coopexci) et du GNI (Groupe des Négociants Internationaux), avec en copie le FMI et la Banque Mondiale, ces derniers demandent a l’Etat de supprimer ces subventions. Enfin les producteurs de cacao se sont invités cette semaine dans le débat par une conférence de presse du CENAC-CI qui s’étonne qu’un pays africain puisse subventionner des multinationales puissantes pendant que ses paysans vivent dans la misère. Ils ont demandé que ces subventions accordées aux multinationales de transformation soient attribuées en lieu et place aux paysans ivoiriens. Plusieurs autres associations de paysans sont sur le point de prendre position sur la question. Bref, comme on le comprend, ce débat sur les subventions qui permettent à ses bénéficiaires d’acheter 65% de la production nationale, n’est pas prêt d’être terminé.

Relance économique en 2012 : Vers le début d’un nouveau miracle ivoirien ?
Assurément, la Côte d’Ivoire a été l’un des pays, sinon le principal pays de l’Afrique de l’Ouest francophone qui a bénéficié d’une importante aide substantielle de la part des bailleurs de fonds. Notamment, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (Fmi), l’Agence française de développement (Afd), pour ne citer que ces institutions financières internationales. Après l’investiture du chef de l’Etat ivoirien, en mai dernier à Yamoussoukro et ses multiples voyages, d’importants investisseurs et bailleurs de fonds ont renoué avec le pays. A telle enseigne que de nombreux observateurs ont affirmé que la Côte d’Ivoire est redevenue un pays fréquentable. Cela, dans la mesure où ces opérateurs économiques, leaders pour la plupart dans leur domaine d’activités, sont venus en mission de prospection sur les bords de la lagune Ebrié, en vue d’obtenir d’importants contrats. Cet état de fait, malgré une baisse au niveau de la relance économique, laisse tout de même croire que la Côte d’Ivoire est bien partie pour se repositionner en 2012 et redevenir de ce fait, le pays phare de la sous région. Vu la crise post-électorale couvrant la période décembre 2010 à avril 2011, la Côte d’Ivoire a vu ses perspectives économiques baisser et atteindre un taux négatif de -5, 8%. Toutefois, cette baisse enregistrée en 2011, du fait de la crise post-électorale, a incité les acteurs du gouvernement, avec à leur tête le Président de la République, Sem Alassane Ouattara, à espérer en une croissance élevée en 2012. «Nous ferons plus de 8% de taux de croissance en 2012», avait déclaré le premier ministre Soro Guillaume, à Yopougon, le 18 novembre dernier, lors de l’inauguration d’une usine de cimenterie. Un optimisme également partagée la semaine dernière par Christine Lagarde, directrice générale du Fmi. «Nous prévoyons qu’elle (Ndlr : la Côte d’Ivoire) sera au moins égale sinon supérieure à 8% sur l’année 2012. C’est vraiment un grand succès de satisfaction et nous prévoyons mettre en place un programme de soutien à l’économie de la Côte d’Ivoire qui sera un programme de trois ans», a-t-elle révélé. Et les moyens pour y parvenir sont bien perceptibles à ce jour, en raison de plusieurs facteurs.

D’importantes actions menées
Dans les années 70, le miracle économique ivoirien rimait avec la hausse des prix des matières premières (café-cacao), le leadership socio-économique et culturel du pays en Afrique de l’Ouest, la stabilité et une forte croissance. Des facteurs qui sont au fur et à mesure de se reconstituer. En effet, le chef de l’Etat qui tient à réussir sa mission, a fait de la bonne gouvernance, la transparence et la rigueur, ses armes de travail. Un canevas dans lequel les membres du gouvernement se sont tous inscrits. Et depuis, des actions, des chartes sont élaborées au niveau de chaque ministère dont les premiers responsables ont reçu leur feuille de route. La filière café-cacao, dont les scandales liés à la mauvaise gouvernance ont déferlé la chronique sous l’ancien régime a été reformée. Cela, dans le but de renforcer la gestion rigoureuse et transparente de la gouvernance. Pour ce faire, les nombreuses structures de gestion de la filière créées dans les années 2000 ont été supprimées. Elles vont être remplacées par une structure à caractère particulier à qui, l’Etat va concéder la gestion et la régulation de la filière. Elle sera administrée à partir du début de l’an 2012, sur une base paritaire entre l’Etat et l’Interprofession au sein du Conseil d’administration.
Sur le plan international, l’on note parmi les nombreuses actions menées, l’approbation par le Conseil d’administration du Fmi d’un nouveau programme économique et financier, appuyé par la Facilité élargie de crédit (Fec) portant sur la période 2012-2014. Elle doit permettre l’assainissement des finances publiques et aboutir au point d’achèvement de l’initiative Pays pauvres très endettés (Ppte) et dont le représentant Fmi, Wayne Camard, a fait savoir récemment, après une audience avec le chef de l’Etat qu’elle sera effective, à la mi-2012. Un allègement de la dette extérieure qui, s’il est fait, va permettre d`accroître les dépenses en investissements. Un autre point montrant la relance économique du pays est le développement et la réhabilitation des infrastructures économiques. Ainsi, l’on retient, entre autres, la réhabilitation des voiries à Abobo, à Yopougon et aussi le lancement des travaux de construction de la phase III de la centrale thermique d’Azito. D’une capacité de 140 Mw pour un coût estimé à 200 milliards de Fcfa, la phase 3 de la centrale d’Azito, si elle est achevée, va produire 50% d’énergie. L’on note également l’amélioration du code de l’environnement des affaires et le retour du pays à l’Agoa. Une réégibilité qui va stimuler des relations étroites entre les Etats-Unis et la Côte d’Ivoire, en vue de lui permettre de retrouver sa place de locomotive économique de l’Afrique de l’ouest. Autant d’actions qui vont permettre d’amorcer en 2012, le début d’un autre miracle ivoirien, après celui des années 70.

Cinthia R Aka