Sollicités pour une tournée nationale sur la réconciliation : Les députés disent « non » à Soro
Publié le mardi 4 septembre 2012 | Notre Voie - Le mercredi 29 août dernier, le nouveau président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro Kigbafori, a convié les vice-présidents, les
Publié le mardi 4 septembre 2012 | Notre Voie - Le mercredi 29 août dernier, le nouveau président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro Kigbafori, a convié les vice-présidents, les
présidents des groupes parlementaires et les présidents des commissions à une réunion à la rotonde du Parlement à Abidjan-Plateau. Commencée à 10h30mn, cette rencontre était présidée par le député Pdci d’Aboisso Sous-préfecture, Aouélé Basile, qui agissait au nom de M. Soro, absent. Elle avait un seul point à l’ordre du jour. A savoir l’organisation d’une tournée nationale conjointe des députés et des membres du gouvernement pour la réconciliation. Selon des sources parlementaires qui ont voulu garder l’anonymat, les députés, toutes tendances confondues, ont dit « non » à Soro. Cela pour plusieurs raisons. D’abord, les députés n’ont pas apprécié le fait que Guillaume Soro Kigbafori qui les a convoqués pour une question aussi importante que celle relative à la réconciliation nationale se soit fait représenter alors qu’il n’est pas en mission et qu’il était bien présent à Abidjan. Les parlementaires ont estimé que cette attitude de Soro constitue un manque d’égard à leur endroit. Ensuite, les députés ont dénoncé le fait qu’à la suite des récentes attaques des cibles militaires par des individus non identifiés, le président de l’Assemblée nationale ait rencontré, de façon unilatérale, le Premier ministre, le ministre d’Etat, ministre de l’intérieur ; le chef d’état major général des Frci et quelques commandants des Frci, sans consulter au préalable le parlement. Pour les députés, Soro s’est, par cet élan, comporté comme un chef de guerre et non comme un élu de la nation. Les députés estiment que c’est une attitude inacceptable dans « un régime démocratique » dont la séparation des pouvoirs est une des caractéristiques majeures. Les députés trouvent, par ailleurs, que le fait de ne pas les consulter et de mener des actions solitaires est une attitude méprisante à leur endroit de la part du président de l’Assemblée nationale. Enfin, les députés ont dit « non » parce qu’ils trouvent incongru de faire des tournées conjointes avec les membres du gouvernement. Des tournées dont ces derniers seront sûrement les chefs de délégation. Pour les parlementaires, les ministres sont nommés par un homme, en l’occurrence le chef de l’Etat. Par conséquent, ils ne peuvent pas être impartiaux et crédibles aux yeux des populations. Ce qui n’est pas le cas, disent-ils, des députés qui sont des élus de la nation. Là aussi, les députés ont demandé que Soro ait un minimum de considération à leur égard. Selon nos sources, ils n’ont pas non plus apprécié le fait de n’avoir pas été associés au processus de réconciliation dès le départ. Ils estiment donc que si on veut maintenant les associer, qu’on leur laisse la latitude d’organiser eux-mêmes leur tournée en vue de demander l’avis des populations qui sont les véritables destinataires de cette réconciliation nationale. Par ailleurs, au cours de cette réunion, les députés ont demandé au représentant de Guillaume Soro, l’application de leur statut avant l’organisation d’une quelconque tournée de réconciliation nationale.
Boga Sivori