Six ans après le bombardement de Bouaké, des parties civiles fustigent MAM
Paris le 06 novembre par Afp - Un avocat de familles de victimes du bombardement en 2004 du camp militaire français de Bouaké (Côte d`Ivoire) a accusé vendredi
Paris le 06 novembre par Afp - Un avocat de familles de victimes du bombardement en 2004 du camp militaire français de Bouaké (Côte d`Ivoire) a accusé vendredi
la ministre de la Défense de l`époque, Michèle Alliot-Marie, de "mentir" en soutenant que les auteurs de l`attaque n`ont pas été identifiés.
Nous savons que Mme Alliot-Marie ment de façon absolument délibérée en disant qu`on n`avait pas pu identifier les pilotes et qu`il n`y avait pas de cadre juridique pour entendre les mercenaires slaves arrêtés peu après", a déclaré à l`AFP Me Jean Balan, avocat de plusieurs familles de soldats français tués ou blessés dans cette attaque.
Le 6 novembre 2004, deux avions Sukhoï-25 des forces loyalistes ivoiriennes avaient bombardé un camp de l`armée française à Bouaké, tuant neuf militaires français et un civil américain, et blessant 38 soldats.
Six ans après, l`enquête est toujours en cours au Tribunal aux armées de Paris (Tap), qui doit désigner un troisième juge d`instruction après le départ des deux précédentes magistrates chargées du dossier.
Entendue le 7 mai dans cette affaire, l`actuelle garde des Sceaux avait assuré que l`audition de huit mercenaires biélorusses, arrêtés à la frontière togolaise quelques jours après, avait été impossible pour des motifs juridiques, ce que conteste Me Balan. Selon l`avocat, deux d`entre eux étaient
les pilotes des avions.
Les autorités togolaises avaient pourtant "mis à la disposition" des services français ces mercenaires biélorusses, selon l`ancien ministre togolais de l`Intérieur François Esso Boko.
"Soit Mme Alliot-Marie est incompétente, soit elle ment. Or je ne crois pas à l`incompétence de la ministre", poursuit Me Balan, convaincu que ce bombardement a servi au gouvernement français pour tenter de "se débarrasser de Laurent Gbagbo", candidat à sa réélection à la tête de l`Etat ivoirien.
Immédiatement après le bombardement de Bouaké, l`armée française avait détruit l`aviation ivoirienne, provoquant une vague de manifestations antifrançaises à Abidjan.