Situation sociopolitique : LA HAUTE HIERARCHIE DES FDS-CI REAFFIRME SA LOYAUTE A GBAGBO . Général Mangou: “Je suis à mon poste”

Le 15 mars 2011 par Fraternité matin - La haute hiérarchie des Forces de défense et de sécurité, quasiment au grand complet, a été reçue hier, début de soirée, en audience par le Chef suprême des armées, en sa résidence à Cocody. Occasion pour

Le général de Corps d'armée Philippe Mangou, chef d'Etat-major des armées.

Le 15 mars 2011 par Fraternité matin - La haute hiérarchie des Forces de défense et de sécurité, quasiment au grand complet, a été reçue hier, début de soirée, en audience par le Chef suprême des armées, en sa résidence à Cocody. Occasion pour

le général de corps d’armée, Philippe Mangou et ses collaborateurs de renouveler leur loyauté au Chef de l’Etat. Ce, à un moment où la rumeur le donne démissionnaire au Bénin ou à Paris, voire en résidence surveillée au 43e Bima. Quant au commandant supérieur de la gendarmerie, le général de corps d’armée Tiapé Kassaraté, on le disait à l’hôtel du Golf.
Hier, entre 20 heures 40 et 21 heures, plusieurs tirs ont été entendus devant Fraternité Matin, médias d’Etat.
Le Président Laurent Gbagbo s’est d’abord dit surpris de ce qui est arrivé à Mangou avant d’en rire. Il a donné rendez-vous à ses hôtes pour une autre audience.
La situation sécuritaire est très critique depuis la proclamation des résultats du second tour de la présidentielle du 28 novembre 2010. Les attaques des rebelles contre la commune d’Abobo depuis quelques semaines se sont étendues hier, au petit matin, à la commune de Yopougon et dans l’après-midi à celle d’Adjamé. Où la Compagnie républicaine de sécurité (Crs) a été visitée vers 16 heures.

P. N. ZOBO

• Général Mangou: “Je suis à mon poste”

Notre souhait est que cette situation prenne fin. Afin que la Côte d’Ivoire reprenne sa marche normale. Nous appelons au dialogue entre le Président de la République, Laurent Gbagbo, et le Premier ministre Alassane Ouattara». Paroles du général de corps d’armée, Philippe Mangou, hier lundi 14 mars, à sa résidence sise à Andokoi, dans la commune de Yopougon. Car, se souvient le chef d’état-major des armées, quand la guerre a éclaté en 2002, les protagonistes ont fait des efforts et le dialogue a fini par triompher. «On ne règle pas le problème avec les armes. On n’obtient rien par les armes. On retarde le pays. Il faut qu’ils se rencontrent», ajoute-t-il.
C’est un général de corps d’armée visiblement en pleine santé que nous avons rencontré chez lui. Dans le salon de l’imposant bâtiment, le général Mangou est entouré de son épouse et du commandant du théâtre des opérations (com’théâtre), le capitaine de vaisseau major Konan Boniface (le général précise qu’il est spécialement venu de Yamoussoukro quand il a appris que sa résidence a été attaquée). Il nous reçoit avec beaucoup de sérénité et d’humour. «Vous me rejoignez au Bénin ou au 43e BIma, comme on le dit à Abidjan?», nous lance-t-il. «Non. Vous voyez que je suis bel et bien chez moi. Je suis à mon poste. Je suis à la tâche pour libérer la Côte d’Ivoire, mon pays», rassure-t-il. Le général déclare que les rumeurs de son départ pour le Bénin ou de son refuge à l’ancien 43e BIma n’engagent que leurs auteurs. «L’intoxication est une forme de combat qu’utilisent les terroristes qui nous attaquent», ajoute le com’théâtre.
«J’ai entendu les rafales tôt ce matin (hier mardi 14 mars. Ndlr). J’ai appelé le Cecos en renfort et les choses se sont très bien passées. Vous voyez que je suis chez moi et que ma résidence est intacte», se félicite le général. Et de préciser : «Ceux qui nous ont attaqué se sont volatilisés dans la nature, notamment dans la forêt du Banco qui n’est pas loin». Il n’en fallait pas plus pour que le chef d’état-major des armées félicite les Forces de défense et de sécurité (Fds). Qui, selon lui, «ont encore fait preuve d’esprit de courage, ont réagi promptement et repoussé les assaillants».
Le général réaffirme l’engagement de ses hommes et lui à se battre «pour la souveraineté de la Côte d’Ivoire et la défense de ses institutions avec détermination». Il félicite également les autorités et les populations ivoiriennes et les exhorte à demeurer mobilisées autour de leur armée. Parce que, explique-t-il, «si nous perdons ce combat, personne n’aura de respect pour notre pays». Le patron des Fds accuse les forces impartiales, les Casques bleus et la Licorne, de soutenir les rebelles dans ce combat. «La Licorne et l’Onuci les équipent, les transportent, les renseignent sur nos positions», dit-il. N’eût été ce soutien, regrette-t-il, «ils n’auraient jamais franchi les positions du com’théâtre pour atteindre Abidjan… Aujourd’hui, nous sommes seuls contre tous. Nous sommes en train de nous battre contre les mercenaires, les rebelles, l’Onuci et la Licorne». Pour autant, le général Mangou a confiance que ses troupes et lui, adossés aux autorités et au peuple de Côte d’Ivoire, auront le dernier mot dans cette bataille.

P. N. ZOBO / Pascal SORO