Sit In de la JFPI: DÉCLARATION DE LA FIDHOP-EUROPE RELATIVE A L' ANNULATION DU SIT-IN DE LA JFPI
Le 05 octobre 2012 par IVOIREBUSINESS - DÉCLARATION DE LA FIDHOP-EUROPE RELATIVE A L' ANNULATION DU SIT-IN DE LA JFPI
1. LE CONTEXTE :
Le 05 octobre 2012 par IVOIREBUSINESS - DÉCLARATION DE LA FIDHOP-EUROPE RELATIVE A L' ANNULATION DU SIT-IN DE LA JFPI
1. LE CONTEXTE :
Le mercredi 03 octobre 2012, par la voix du préfet d’Abidjan qui s’exprimait au nom du ministre de l’intérieur Ahmed Bakayoko, nous apprenons que le sit-in de la Jeunesse du Front populaire ivoirien (JFPI), qui était annoncé depuis des semaines pour se tenir le jeudi 4 octobre 2012 devant la Cathédrale St Paul d’Abidjan, a été refusé par les dirigeants actuels de la Côte d’Ivoire. L’argument évoqué étant que : « en raison de la réquisition des forces de l’ordre pour la défense du territoire national, l'Etat de Côte d'Ivoire n'aura pas les moyens physiques et matériels d'encadrer une manifestation de cette nature… ».
Devant une telle décision, qui peut être lourde de conséquences, il nous apparaît utile de faire l’analyse et les observations suivantes.
2. L’ANALYSE DE LA DÉCISION :
Cette décision du gouvernement ADO 2 est tout simplement pitoyable !
Elle prouve et confirme que la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens subissent actuellement une véritable dictature sans précédant. Car, même sous Feu le Président Félix Houphouët Boigny, les populations n’avaient jamais été autant bâillonnées.
Mais cette décision est surtout une flagrante violation des Droits de l’Homme ; notamment des articles 18, 19, 20 et 21 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, relatifs à la liberté d’opinion, d’expression ou de manifestation. Il n’y a donc plus de libertés en Côte d’Ivoire !
Cette interdiction du sit-in constitue également une négation de l’Etat de droit par cette nième violation de la Constitution ivoirienne du 1er août 2000 en son article 11, qui stipule : « Les libertés de réunion et de manifestation sont garanties par la loi. »
Le plus ridicule, c’est qu’en prenant pareille décision, le nouveau pouvoir montre plutôt sa fébrilité et sa précarité. En effet, la plupart des pays du monde, les puissants comme les faibles, peuvent être souvent confrontés à des menaces extérieures ou concernant la sureté de l’Etat ; mais cela ne les empêche pas d’accomplir leur devoir régalien, celui de respecter et de faire respecter les Droits et libertés des citoyens. Ce serait une fuite de responsabilités.
C’est une autre preuve qu’avec l’avènement au pouvoir de M. Alassane Dramane Ouattara et le RHDP, avec leurs FRCI et dozos, notre pays n’a plus de police ni de gendarmerie dignes de ces noms. Et pourtant, M. Ouattara préfère nommer des chefs de guerre comme préfet de nos régions.
Au regard de ce qui précède, la section Europe de la Fondation Ivoirienne des Droits de l’Homme et de la vie Politique (FIDHOP) formule la mise en garde suivante.
3. LA MISE EN GARDE DE LA FIDHOP-EUROPE :
La FIDHOP condamne d’abord cette décision d’annulation du sit-in de la Jeunesse du Front populaire ivoirien et dénonce l’instauration d’une véritable dictature en Côte d’Ivoire.
La FIDHOP interpelle vivement les autorités ivoiriennes sur leur entière responsabilité s’agissant du bâillonnement et du musèlement des populations et des sociétés civile et politique ivoiriennes. Toutes choses qui préfigurent d’un inévitable soulèvement populaire qui sera immaitrisable. Car, comme le dit l’adage, « à trop tirer sur la corde, elle finit par se casser. »
La FIDHOP invite plutôt l’Etat, à travers ses dirigeants actuels, à assumer la mission qui est la sienne, celle de protéger chaque ivoirienne et chaque ivoirien avec ses biens, en respectant les droits et libertés de tous et de chacun.
La FIDHOP invite incessamment la Communauté internationale à exiger de M. Alassane Dramane Ouattara et de ses amis du RHDP, le respect des Droits de l’Homme, de la Démocratie et de l’Etat de droit. Ce qui passe par la libération de tous les prisonniers politiques et l’instauration d’une justice équitable.
Fait à Genève, le 04/10/2012
Dr BOGA Sako Gervais
Dr BOGA SAKO GERVAIS
• Enseignant-Chercheur à l’Université de Côte d’Ivoire ;
• Membre de la Commission Nationale des Droits de l’Homme
de Côte d’Ivoire (CNDHCI) ;
• Président de la Fondation Ivoirienne pour
Les Droits de l’Homme et la vie Politique (FIDHOP) ;
• Auteur du livre publié à L’Harmattan en 2007 : « Les Droits de l’Homme à l’épreuve :
cas de la crise ivoirienne du 19 septembre 2002 » et de
« LA GUERRE D’ABIDJAN n’aurait jamais dû avoir lieu », avec pour sous-titre : « Et si M. Sarkozy avait trompé le monde entier sur la crise ivoirienne de 2010 ? » paru en Italie en 2012.
En EXIL en Europe.