SECOND TOUR DE LA PRESIDENTIELLE : Le Copaci appelle la gauche progressiste et le peuple ivoirien à voter le candidat socialiste Laurent Gbagbo

Le 13 novembre 2010 par Partis politiques - Dans le cadre du 2ème tour de l'élection présidentielle du 28 novembre prochain, Mr Blaise Pascal Logbo, président du COPACI

(courant de pensée et d'action de Côte d'Ivoire), a bien voulu nous accorder une interview pour dégager la nouvelle position de son Parti concernant cette élection.

Blaise Pascal Logbo, président de la Copaci.

Le 13 novembre 2010 par Partis politiques - Dans le cadre du 2ème tour de l'élection présidentielle du 28 novembre prochain, Mr Blaise Pascal Logbo, président du COPACI

(courant de pensée et d'action de Côte d'Ivoire), a bien voulu nous accorder une interview pour dégager la nouvelle position de son Parti concernant cette élection.

Mr Logbo, votre parti, le COPACI, a refusé de participer à l’élection présidentielle sous prétexte qu'elle ne répondait pas aux normes démocratiques. Ne regrettez-vous pas ce refus, après le premier tour de cette élection, qui s’est bien déroulé dans l’ensemble ?

Devant l’histoire de notre pays, nous avons effectivement dit non à cette élection présidentielle. Et nous ne regrettons pas cette décision. Pour le Courant de Pensée et d’Action de Côte-d’Ivoire, cette élection a été organisée en violation de l’article 38 de notre constitution. Pouvez- vous nous dire un peu dans quelles conditions ces élections ont été organisées dans les zones sous contrôle des rebelles non désarmés, favorables au candidat du RDR, Alassane Ouattara ? Le RHDP a réclamé un recomptage des voix, mais le COPACI dénonce un gonflage de l'électorat dans la région des savanes qui a suscité inévitablement la chute du PDCI-RDA dans le grand nord et à Bouaké son fief historique. Au problème de la transparence de la liste électorale il faut ajouter l’absence de conditions d’une élection libre dans la partie sous occupation rebelle. Ces rebelles n’accepteront jamais que soit battu leur candidat Alassane Ouattara dans la partie du territoire qu’ils occupent. Alors ils y procèdent par menaces et intimidations pour contraindre d’une manière ou d’une autre plusieurs électeurs à ne pas exprimer librement leur choix ou à ne pas voter. Malgré toutes ces anormalités qui étaient prévisibles, l'on a décidé d’aller à cette élection pour en contester les résultats par la suite. C’est ce à quoi nous avons assisté après la proclamation des résultats provisoires par la Commission électorale indépendante avec la revendication du PDCI. Pour un premier tour l’on considère que ces anomalies, ces irrégularités sont mineures. Nous attendons de voir s’il en sera de même au second tour. Nous ne savons pas si ces anomalies et ces irrégularités seront maîtrisées, réduites ou aggravées. Dans le pire des cas, le retour de la paix sera problématique.

Dans la dernière interview que vous nous avez accordez, vous conditionniez le soutien du COPACI à un candidat à la présidentielle par une négociation préalable. Le COPACI demeure-t-il dans cette position, va-t-il continuer de ne pas soutenir de candidat ?

C'était un préalable, ce qui est d'ailleurs normal en démocratie, mais au lendemain de la proclamation des résultats provisoires du premier tour de la présidentielle, vu les dangers que court la nation, il n’y avait plus de calcul à faire. Le bureau politique du COPACI a cependant tenu une importance réunion pour analyser la situation et décider de la conduite à tenir pour le second tour de cette élection. Nous n’avons pas été contactés. Mais nous avons jugé nécessaire de taire les principes pour faire un choix utile, un choix sans ambigüité, face aux deux candidats du second tour. La realpolik nous impose de ne pas demeurer des observateurs passifs mais de faire un choix. Nous avons donc décidé de soutenir le candidat socialiste Laurent Gbagbo. Le COPACI appelle donc toute la gauche progressiste et tous les ivoiriens à voter Laurent Gbagbo au second tour de l’élection présidentielle. Pour nous c'est un choix de raison.

Pourquoi avez-vous décidé de soutenir le candidat Laurent Gbagbo et non le candidat Alassane Ouattara?

D'abord parce Gbagbo est socialiste, et vous devez savoir que le COPACI est un parti socialiste, un parti de gauche, qui mène un combat pour la démocratie, la justice, la paix et l'égalité des chances. Notre soutien au candidat Gbagbo va au-delà d’une simple et instinctive solidarité socialiste, idéologique. Car son adversaire du second tour n’aurait pas eu notre soutien, même s’il était socialiste. Notre choix a été déterminé par la considération de deux enjeux fondamentaux, qui se dégagent du second tour de l'élection présidentielle. Pour nous ces enjeux sont la démocratie et l’intérêt national. Et nous restons convaincus que seule la réélection de Laurent Gbagbo peut nous garantir les acquis et une avancée démocratiques. Aussi restons-nous convaincus que sa réélection pourra nous garantir la préservation de l’intérêt national. Laurent Gbagbo est le symbole historique de la lutte pour le retour au multipartisme et donc de la lutte pour la démocratie dans notre pays. C’est un démocrate, qui continue d’œuvrer pour le progrès de la démocratie. En plus d’être un démocrate, il est un véritable patriote, qui saura faire prévaloir la souveraineté de l’Etat et l’intérêt national au-dessus des intérêts des multinationales et des puissances étrangères.

Pensez-vous qu’Alassane Ouattara n’est pas capable d’assurer le progrès démocratique et de préserver l’intérêt national ?

Nous n’avons aucune assurance qu’avec le candidat du RDR nous aurons le progrès démocratique et la préservation de l’intérêt national. Le COPACI ne peut pas soutenir un candidat qui a arbitrairement arrêté et emprisonné des leaders de partis politiques de l’opposition, des démocrates le 18 février 1992. Le COPACI ne peut pas soutenir un candidat qui a fait alliance avec la rébellion, qui lui a servi de soutien politique à travers le G7. Le COPACI ne peut pas soutenir un candidat qui a applaudi et politiquement soutenu cette rébellion barbare et cruelle, qui a plongé les ivoiriens dans la douleur, dans la souffrance et dans le labyrinthe de la misère. Le COPACI se doit de barrer la route à cet aventurier politique, qui travaille pour ses amis de l’étranger et les entreprises multinationales pour faire subir aux ivoiriens la domination néocolonialiste. Le COPACI ne peut pas soutenir un candidat dont le projet politique antidémocratique, ignoré par beaucoup d’ivoiriens, y compris ses alliés du RHDP, est de parvenir au pouvoir pour brader la carte d’identité ivoirienne en grande masse dans la sous-région dans le but d’élargir davantage son électorat et de s’assurer ainsi pour lui et pour son parti politique un règne politique sur la Côte d'ivoire d’au moins 50 ans. Les ivoiriens ne doivent pas commettre la faute irréparable et amèrement regrettable de voter pour Alassane Ouattara.

Pourquoi avez-vous attendu l’entre -deux tours pour apporter votre soutien au candidat Laurent Gbagbo?

Vous savez, les hommes, que le candidat Laurent Gbagbo a envoyés sur le terrain, nous ont tous rapporté que : « y'a rien en face, y'a maïs en face ». En nous fondant sur ce rapport, devenu même un slogan, nous avons conclu que le candidat Gbagbo qui incarne toute la gauche ivoirienne, n'éprouverait aucune difficulté à battre ses adversaires dès le premier tour de cette élection présidentielle. Mais c'est seulement au soir du mercredi 03 novembre, après la proclamation des résultats provisoires, que nous avons compris que les consignes de vote tribalistes avaient été largement suivies et que le second tour pouvait être difficile pour le candidat de la gauche. Pour nous, sans calculs, il fallait se serrer les coudes pour sauver la nation, en faisant comprendre que l’heure est venue pour les ivoiriens, de faire un vote utile, un vote salutaire, en refusant fermement et massivement de parachever dans les urnes, l’œuvre de la rébellion, en votant le candidat Laurent Gbagbo. Si nous avons résisté à la rébellion, nous ne devons pas lui donner dans l’urne ce qu’elle n’a pas pu nous arracher par la force, par la violence, par les armes.

Croyez-vous aux chances du candidat Laurent Gbagbo d’être élu président au second tour, après que le RHDP, ayant obtenu 60 % des voix , ait appelé tous ses militants, ses sympathisants et les électeurs à voter pour le candidat Alassane Ouattara ?

Nous pensons qu'il faut y croire. Nous avons encore du temps pour faire ce qui est possible, pour parler avec des frères et sœurs qui n'ont pas encore compris l’enjeu de cette élection, qui est de préserver notre souveraineté national. Aussi faut il savoir que le second tour de la présidentielle ne sera pas un rendez-vous d’addition des voix obtenus par le RHDP au premier, encore moins un rendez-vous du vote mécanique et instinctif de ses militants et sympathisants. Surtout les militants et sympathisants du PDCI doivent comprendre qu’ils auront eux-mêmes brisé leur rêve de voir leur parti revenir au pouvoir d’Etat dans un avenir proche, s’ils font le choix suicidaire de mettre Ouattara au pouvoir. A la jeunesse du PDCI, je conseille qu'elle ne doit pas hypothéquer et sacrifier son avenir politique en suivant le mot d’ordre de la vieille classe politique. Les jeunes du PDCI ont l’avenir pour eux, leurs ainés ont le passé pour eux. Pour ce second tour, le candidat Gbagbo doit bannir les slogans comme "ya rien en face", convaincre les abstentionnistes et les candidats indépendants ayant totalisé plus de 84000 voix. Il lui faudra surtout intensifier la campagne en milieu rural, en allant à la rencontre de la grande majorité de l’électorat du PDCI.

Nous avons eu l'information que vous animerez une conférence populaire le 20 novembre prochain en Hollande, est ce dans le cadre du scrutin du second tour de la présidentielle ?

Nous rencontrons effectivement à Amsterdam le 20 novembre prochain toutes les représentations du COPACI Europe et des ivoiriens de la diaspora de tous horizons, à l'occasion de l'investiture de Madame Viviane Moua, représentante du COPACI en Hollande. Mais nous saisirons ce moment pour appeler les ivoiriens à voter utile en votant le candidat socialiste Laurent GBAGBO, comme l'ont fait les français en 2002 en votant Jacques Chirac devant la percée spectaculaire du Front national avec l'accession de Le Pen au second tour.

Quel est votre dernier mot ?

J’invite les ivoiriens à exprimer clairement et démocratiquement leur choix au second tour de la présidentielle, tout en ne perdant pas de vue leur responsabilité historique qui consiste à préserver les acquis démocratiques et l’intérêt national. J’appelle donc à un sursaut national. Que ceux qui aiment la Côte d'ivoire reste vigilants et ne perdent pas de vue que Soro et ses amis continuent d'être un soutien du candidat du RDR pour lequel ils ont pris les armes. Et nous devons encore une fois nous tenir prêts à défendre la république et ses institutions.

Que Dieu bénisse la Côte d'Ivoire

INTERVIEW réalisée par ZEKA TOGUI

Source : Copac_infomail