Scrutin présidentiel 2ème tour : Pourquoi les résultats n’ont pas été proclamés hier? Le film d’une folle journée

Le 01 décembre 2010 par l'Inter - Les Ivoiriens auront attendu en vain la proclamation des résultats du second tour du scrutin présidentiel, hier. Contrairement à la promesse faite, la veille, par le porte-parole de la Commission

Damana Pickas, feuille en main, commissaire de la CEI pour le camp présidentiel.

Le 01 décembre 2010 par l'Inter - Les Ivoiriens auront attendu en vain la proclamation des résultats du second tour du scrutin présidentiel, hier. Contrairement à la promesse faite, la veille, par le porte-parole de la Commission

électorale indépendante (CEI), Bamba Yacouba, l’émission ‘’spécial élection’’ au cours de laquelle les résultats consolidés sont rendus publics, n’a pas eu lieu à 10h comme prévu. En lieu et place, la télévision ivoirienne a plutôt plié bagage du siège de la CEI d’où elle émet directement pour donner les tendances. Selon les informations reçues, les premières tendances sur la diaspora, rendues publiques par M. Bamba Yacouba, lundi soir, n’auraient pas suivi la procédure normale de validation avant d’atterrir sur le plateau de la télévision. Ce manquement aurait fâché les partisans du camp présidentiel, notamment le président de la République. D’où le retrait systématique de la télévision du siège de la CEI pour, à en croire nos sources, ‘’éviter une manipulation’’. La nouvelle de ce départ de la télé de la CEI a très vite fait le tour de la ville. Elle a commencé à alimenter les débats et supputations. Pour les uns, Laurent Gbagbo, convaincu désormais de sa défaite, veut faire un hold-up électoral. Surtout que dans le même temps, on annonce la délocalisation des décomptes et la consolidation des procès verbaux rapportant les résultats du siège de la CEI au ministère de l’Intérieur. Dans la foulée, la guerre des chiffres fait rage entre les deux camps. Peu avant midi, jusque dans la soirée, c’est le RHDP que de folles rumeurs proclament gagnant avec 56 % des suffrages. Au Quartier général (QG) de LMP, l’on ne semble pas se préoccuper de ces chiffres. L’ambiance est à la veillée d’armes. L’attente semble si longue et l’anxiété se lit sur les visages des militants désarçonnés. L’atmosphère est un peu détendue par le point des violations subies que des représentants en zones CNO (Centre-Nord-Ouest) font à la presse en présence du public. Celui-ci se soulage quant à un éventuel aboutissement des requêtes et une annulation des voix dans les zones concernées. Place donc aux statistiques pour voir ce que cela pourrait peser contre l’adversaire. A l’hôtel du Golf, où il est à nouveau basé, le QG du candidat du RDR soutenu par le RHDP ne grouille pas de monde. Le dispositif de concert déployé attend encore le résultat final pour être mis en branle. Quelques militants en groupuscules discutent de la situation. Au cœur des causeries, ‘’le plan du camp présidentiel pour braquer les élections’’. A part ces causettes, point d’ambiance particulière. La même attente des résultats, mais avec quelques assurances sur le visage des militants. Ont-ils eu vent des chiffres ventilés dans la ville ? Possible. Dans la soirée, les sons cette fois, vont provenir du camp présidentiel. Le candidat de LMP est donné gagnant avec 51,52%, selon des sources. Et d’autres plus tard de confirmer cette victoire, mais avec un score de 52,48%. Qui dit vrai ? A la CEI, il n’y aura plus rien à savoir. C’est plutôt la bagarre entre les commissaires qui ont du mal à s’accorder. Sur quoi ? Là aussi, mystère. Finalement, les Ivoiriens sont restés dans l’expectative. Espérant connaitre, enfin, le nom de leur futur président aujourd’hui. Date buttoir pour la CEI, qui a jusqu’à minuit pour livrer le verdict. Avant que le Conseil constitutionnel ne s’auto-saisisse et ne penne tout le dossier en main.

Félix D.BONY