Scandale/Côte d’Ivoire : Les bœufs affament la population, Par Dr Oyissé

Par Ivoirebusiness/Débats et Opinions- Côte d’Ivoire. Les bœufs affament la population.

Image d’illustration.

Au moment où tous les curseurs de la propagande internationale pointent la

Russie comme actrice de la famine à venir, nous voulons pour ce qui est de

la Côte d’Ivoire mettre en évidence les acteurs locaux de l’actuelle

famine dans les villages producteurs de vivrier. Nous avons passé quelques

mois dans la partie forestière du pays et avons constaté des abus hautement

confligènes. En effet, dans le Lôh-Djiboua par exemple, plus de 75% des

villages vivent l’impact désastreux de la présence de bœufs dans cette

région pourvoyeuse de culture vivrière. Des autorités de la région ont

décidé d’élever des bœufs, ce qui en soi n’est pas négatif. Une

telle activité économique peut être créatrice d’emplois donc concourir

au bien-être général. Mais le problème, c’est que ces nouveaux

éleveurs ont décidé d’appauvrir la population et aggraver les niveaux de

tension déjà existante. Les bœufs ne vivent pas dans des enclos ou du

moins n’y sont pas nourris comme il est partout indiqué. Pour éviter de

payer les aliments nécessaires à la nutrition de ces bêtes, les

propriétaires véreux ont décidé de transformer les champs des villageois

en pâturage à ciel ouvert. Les bouviers, généralement issus des pays de

la CEDEAO et qui n’ont aucune connaissance du système de propriété

traditionnelle, conduisent sans état d’âme les animaux partout où il y a

de quoi à brouter. Les jeunes plants, légumes et pépinières sont

détruits sans digue. Toutes les plaintes sont classées sans suite, et

certains plaignants intimidés ou enfermés dans les sordides geôles de la

région. Nous avons enquêté sur le phénomène pour en prendre l’exacte

mesure. Partout c’est le même constat de désolation et

d’incompréhension. Des femmes transies de haine et des agriculteurs

révoltés sont venus nous rencontrer pour partager les désagréments subis.

La colère est manifeste et avec elle la volonté de se faire justice. Les

dispositifs judiciaires généralement en symbiose avec les propriétaires

des bœufs n’inspirent que dégoût. La famine est là et rien à

l’horizon ne semble annoncer une quelconque fin de ces pratiques

agressives. Nombreux sont les chefs de village en connivence assumée avec

les destructeurs des plantations. La viande issue des animaux malades leur

est constamment offerte par les bouviers. Cette forme de corruption est très

efficace qui contraint ces chefs à l’inaction, au silence. Certains ont

avoué être incapables d’affronter des autorités très impliquées dans

ce qui a cours. Des femmes ont affirmé ne plus rien planter aussi longtemps

que cette réalité sera d’actualité. Car disent-elles, il ne sert à rien

de volontairement  mettre en place des pâturages pour ces bœufs. Planter

c’est participer en connaissance de cause au désastre ambiant. Des

villages s’organisent pour se défendre. Nul n’est censé participer à

sa propre destruction clament-ils. La faim et les tueries pointent à

l’horizon. Les autorités doivent rapidement juguler ce qui se prépare en

obligeant les propriétaires à nourrir leurs bêtes dans des enclos ou des

pâturages explicitement réservés. On ne peut en toute arrogance appauvrir

les autres pour s’enrichir et attendre d’eux qu’ils applaudissent ces

méfaits. Ce que nous avons vu va compliquer l’interaction sociale. Nous

faisons notre part en alertant sur le chaos en préparation, aux institutions

et personnalités indiquées de faire la leur. Mettre de l’ordre dans les

écuries ne peut être malfaisant dans un environnement déjà sous tension.

Dr Oyissé, Suisse