SCANDALE A LA CPI : UN JUGE, ANTHONY T. CARMONA, REND SA DÉMISSION POUR DÉSACCORD
Le 21 mars 2013 par IVOIREBUSINESS - LE JUGE ANTHONY T. CARMONA REND SA DÉMISSION.
Selon un Communiqué officiel de la Cour pénale internationale, le Juge Anthony T. Carmona (Trinité-et-Tobago) a présenté sa démission comme JUGE DE LA CPI, le 18 mars dernier.
Officiellement, pour devenir le cinquième Président de la République de Trinité-et-Tobago, élu par le collège électoral du Parlement de la République de Trinité-et-Tobago.
Mais selon d’autres sources, pour protester contre la gestion de certaines affaires par la Cour.
Selon ces sources, la Cour pénale internationale serait traversée par de graves dissensions concernant plusieurs affaires, dont celle du Président Laurent Gbagbo et celle du Président Kenyan Uhuru Kenyatta.
Concernant le Président Laurent Gbagbo, le juge Anthony T. Carmona aurait exprimé en privé, son désaccord quand à la conduite du procès de ce dernier, devant la faiblesse de l’accusation et devant l’usage de faux en provenance du Kenya par la procureure Fatou Bensouda pour accuser le Président Gbagbo.
Pour le juge Anthony T. Carmona, l’abandon pure et simple des charges contre le Président Laurent Gbagbo, comme dans le cas du haut fonctionnaire kenyan, MUTHAURA, co-accusé du Président kényan Uhuru kenyatta, est l’unique porte de sortie honorable de la CPI.
Concernant le cas du Président Uhuru Kenyatta, le juge Anthony T. Carmona serait également en désaccord avec la procureure Fatou Bensouda.
En effet, cette dernière refuse contre toute attente, l’abandon des poursuites le Président Uhuru Kenyatta comme le demandent le Kenya et ses avocats. Pour ces derniers, le cas du Président Uhuru Kenyatta est similaire comme deux gouttes d’eau à celui de son co-accusé, le fonctionnaire kenyan MUTHAURA, dont Fatou Bensouda a récemment abandonné les charges pour défection d’un témoin clé, et pour non-coopération du gouvernement kenyan.
Hier, Fatou Bensouda a déclaré au cours d'une conférence à Paris: "Nous n'abandonnerons pas les charges contre le Président Uhuru".
Pour la défense du Président kenyan, cette volte-face de la COUR est une hérésie.
Selon nos sources, le juge démissionnaire Anthony T. Carmona, serait également pour l’abandon des charges contre le Président Uhuru.
Son départ de la CPI serait selon nos sources, lié à la gestion des affaires Laurent Gbagbo et Uhuru Kenyatta.
Mais officiellement et pour sauver les apparences, le président Carmona a déclaré lors de sa démission, qu’il restait « prêt à aider à plaider pour la compétence universelle de la Cpi, sous réserve de tous les protocoles ». Le président de l’Assemblée des États parties, S.E. Mme l’Ambassadeur Tiina Intelmann, a félicité le juge Carmona pour son élection comme président de Trinité-et-Tobago, a souligné le rôle important joué par Trinité-et-Tobago dans la création de la Cour et a exprimé l’espoir que, compte tenu de son soutien personnel à la Cour, il chercherait à assurer une plus grande acceptation du Statut de Rome et de la Cour aux niveaux régional et sous-régional. Au nom de la Cour pénale internationale, le président de la Cpi, le juge Sang-Hyun Song, a aussi adressé ses sincères félicitations au juge Anthony Carmona pour son élection en tant que président de la République de Trinité-et-Tobago.
Comme on le voit, la CPI est présentement traversée par une vague de mécontentement de plusieurs juges. Même s’ils n’osent pas l’exprimer en public, ils le diraient en privé.
On se rappelle que des juges de la CPI avaient ouvertement dénoncé la corruption et la légèreté de l’ancien procureur de la CPI, Luis Moreno Ocampo, dans sa gestion du dossier Laurent Gbagbo.
Michèle Laffont,
Correspondante aux Pays Bas