Santé: Les insuffisants rénaux livrés à la mort

Publié le mardi 22 fevrier 2011 | Nord-Sud - La crise post-électorale aura eu raison du centre d’hémodialyse de Cocody. De l’insuffisance de générateurs, on est passé à la paralysie

Publié le mardi 22 fevrier 2011 | Nord-Sud - La crise post-électorale aura eu raison du centre d’hémodialyse de Cocody. De l’insuffisance de générateurs, on est passé à la paralysie

complète du centre.
Ce lundi, le Centre hospitalier universitaire de Cocody (Chu) donne l’air de survivre à la crise post-électorale. Affluence, parking bondé de véhicules... Il faut s’approcher des services pour comprendre la dure réalité que vit l’hôpital. Notamment le centre d’hémodialyse. La salle où les insuffisants rénaux viennent se faire dialyser ne compte que de vieux générateurs qui ont rendu l’âme. Personne dans les pièces. Habituellement, les malades se bousculent pour avoir droit à leur tour de dialyse. « Les dernières machines sont tombées en panne », explique un employé de l’hôpital. Selon Dr Tuo Bambélé, néphrologue, qui s’occupe du cas des insuffisants rénaux, en plus des générateurs qui sont en agonie, il n’y a plus de produits pour dialyser. « C’est une situation assez grave pour les malades. Ceux qui ont assez d’argent peuvent s’acheter des kits. Mais tout le monde n’en a pas », explique-t-il. C’est ce manque de produits de dialyse qui a vidé le centre d’hémodialyse depuis plusieurs semaines. La situation est due à la crise post-électorale que traverse le pays. Il y a un an, faute de générateurs, 12 dialysés avaient perdu la vie en un mois. Dr Kouadio Mathurin, chef du centre de dialyse de Cocody avait tiré la sonnette d’alarme. « Normalement, tout patient doit avoir un temps de dialyse de 12 h par semaine, c’est-à-dire, trois fois quatre heures dans la semaine. Mais, vu les difficultés avec les machines, nous avons réduit le temps de séance à 2 fois dans la semaine», expliquait-il. Avec la paralysie complète du centre, les insuffisants rénaux sont laissés pour compte… et livrés à la mort.

Raphaël Tanoh