Sans salaires depuis 7 mois : Les balayeuses du Plateau crient leur misère
Publié le jeudi 29 mars 2012 | Notre Voie - Après les balayeuses de la société Watch my Watch (Wmw) il y a quatre mois à Williamsville, c’est au tour de leurs collègues de l’entreprise Comnet de crier leur misère, mardi, à la Bibliothèque nationale au
Publié le jeudi 29 mars 2012 | Notre Voie - Après les balayeuses de la société Watch my Watch (Wmw) il y a quatre mois à Williamsville, c’est au tour de leurs collègues de l’entreprise Comnet de crier leur misère, mardi, à la Bibliothèque nationale au
Plateau. Réunies à l’initiative de l’Ong Association des femmes de Côte d’Ivoire, 200 balayeuses exerçant sur le périmètre communal du Plateau ont étalé leurs souffrances à la suite du non-paiement de leurs salaires depuis au moins sept mois. « Nous voulons savoir ce qui se passe. Pourquoi ces femmes sont aussi maltraitées ? Qui de la mairie et de Comnet traite nos femmes ainsi parce que nous sommes fatigués de faire la navette entre ces deux structures au point où nous sommes devenues ridicules », s’est indignée la porte-parole de l’Ong Association des femmes de Côte d’Ivoire. C’est qu’après huit mois de travail en 2011, les balayeuses du Plateau ont perçu péniblement quatre mois de salaire. Certaines ont même reçu 20.000 Fcfa sur les 50000 Fcfa à percevoir par mois. «Papa Alassane Ouattara au secours ! Trouve la solution à notre problème. On me doit plusieurs mois de salaires. J’ai trois enfants et ma fille aînée, qui devait faire la 3ème, traîne aujourd’hui dans les rues, faute de moyens. Incapable de payer le loyer qui a entretemps augmenté, le propriétaire de la maison que j’occupe m’a vidée et aujourd’hui je dors dans le salon d’un proche.», a relaté Mme Djah Akissi, dans une voix étreinte par l’émotion.
Quant à Dame Niéhi Emma, elle a révélé que des balayeuses sont décédées des suites des maladies contractées au contact des ordures. Elle a plaidé pour que le pouvoir règle leur problème, car elles ont tout donné pour que la commune du Plateau retrouve sa place de vitrine d’Abidjan en nettoyant ses rues. «Nous sommes maltraitées. La mairie du Plateau ne fait rien pour nous. Aujourd’hui, nous vivons de mendicité. Nous travaillons sans droits. Nous sommes fatiguées. Faites quelque chose pour nous !”, a imploré Dame Coulibaly Maïmouna, qui, à l’instar des 200 femmes réunies mardi à la Bibliothèque nationale, ne savent plus à quel saint se vouer.
Face à ces cris de détresse, M. Abdouramane Bakayoko de la Division des Droits de l’Homme de l’Onuci a promis le soutien de son organisation pour la défense des droits des balayeuses de Yamoussoukro. «On les voit sous le soleil sans des masques. C’est un cas grave de violation des Droits de l’Homme», a soutenu M. Abdouramane Bakayoko.
Interrogée, la représentante de la mairie du Plateau a promis de transmettre toutes les plaintes au maire Akossi Benjo.
Quant aux représentants du Programme d’urgence des infrastructures urbaines (Puiur) de la Banque mondiale et de l’Agence nationale de la salubrité urbaine (Anasur), ils ont brillé par leur absence, mardi, à cette rencontre de vérité.
Didier Kéi