Salaires, indemnités, voiture de fonction : Ce que gagne le député ivoirien

Publié le jeudi 22 mars 2012 | Le Nouveau Réveil - Que gagne un député ivoirien ? Quels sont les salaires, les indemnités et les avantages divers des honorables ? Débattue en 2007, à huis-clos, adoptée à l’unanimité, toujours à hui-clos, la loi portant statut des

Députés ivoiriens lors de l'élection de leur président.

Publié le jeudi 22 mars 2012 | Le Nouveau Réveil - Que gagne un député ivoirien ? Quels sont les salaires, les indemnités et les avantages divers des honorables ? Débattue en 2007, à huis-clos, adoptée à l’unanimité, toujours à hui-clos, la loi portant statut des

parlementaires ivoiriens n’a pas été publiée au journal officiel. Jusqu’à ce jour, leur rémunération reste donc frappée du sceau de la confidentialité. De sources proches de l’hémicycle, nombre des 253 députés élus en décembre 2011 ont été désappointés lorsqu’ils ont découvert leurs traitements. Selon nos sources, en effet, le député de l’Assemblée nationale a, depuis 2007, un salaire qui oscille entre 1.500.00 F et 1.7 00.00 F. Une nette amélioration comparée au passé, où l’élu du peuple avait droit à un pécule d’à peine 400.000 F. En guise d’indemnité, chaque député peut percevoir 50.000 F journellement, comme par exemple lors d’une session extraordinaire. Si l’on en croit nos sources, les membres du bureau de l’Assemblée nationale seraient relativement mieux lotis. Le bureau, en effet, compte un président, un premier vice-président, 10 vice-présidents, 12 secrétaires et trois questeurs. La rémunération du président de l’Institution se monterait à 3.000.000 F, soit à peine celle d’un conseiller à la Primature ou à la présidence. Son premier vice-président toucherait autant. Tous deux possèdent des véhicules de fonction, de même que les dix vice-présidents. Dans la neuvième législature, les trois questeurs bénéficiaient également de véhicules de fonction. Toutefois, le président du parlement a seul le privilège d’avoir un budget de souveraineté. A la différence de leurs homologues du Benin, du Burundi, du Burkina Faso et d’autres pays africains, qui ont des dotations en véhicules liées à leurs fonctions (parfois des 4X4), les députés de Côte d’Ivoire se déplacent par leurs propres moyens. Et c’est fortune diverse. Les moutons marchent ensemble, mais ils n’ont pas le même prix. Certains parlementaires arrivent à maintenir leur présence dans le monde des affaires. D’autres dispensent des prestations dans le privé ou le public. Souvent, ils usent de délégation de pouvoirs ou prête-noms. Ce qui permet de contourner l’incompatibilité légale qui leur interdit d’exercer, notamment, dans le monde des affaires. D’autres sont au contraire pénalisés par leur immunité parlementaire qui effraie plus d’un client. Ces derniers redoutent qu’en cas de conflit, le député ne s’abrite derrière le bouclier de l’immunité. On peut donc avoir une entreprise d’ingénierie qui fait d’excellents chiffres d’affaires. Mais une fois élu député, on est fui par la clientèle. Comme quoi, derrière les dorures de l’Institution et sous le vernis la dignité de la fonction, il y a parfois la misère nue du quotidien.

Benoît HILI