Rhdp : Le sens d`un soutien à Alassane Ouattara

Le 26 novembre 2010 par le Nouveau Réveil - Des compatriotes se sont étonnés du soutien que le président du PDCI-RDA, président du RHDP, a décidé d'apporter au candidat du RDR, M. Alassane Ouattara, au second

ADO et Bédié, leaders du Rhdp, devant la résidence du dernier à Abidjan.

Le 26 novembre 2010 par le Nouveau Réveil - Des compatriotes se sont étonnés du soutien que le président du PDCI-RDA, président du RHDP, a décidé d'apporter au candidat du RDR, M. Alassane Ouattara, au second

tour de l'élection présidentielle du 28 novembre 2010. Ce faisant, il l'investit naturellement comme candidat du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix.
Ces compatriotes ne comprennent pas ce soutien, parce qu'ils font, à dessein, l'impasse sur l'alliance du 18 mai 2005 qui a vu naître le RHDP. Obnubilés par les pratiques d'un leader atypique, sans foi, sans loi et sans scrupule, ils s'attendaient certainement à voir M. BEDIE adopter la même posture. Ils oublient qu'un homme d'Etat de l'envergure du Président Henri Konan BEDIE ne saurait renier ni sa signature ni ses engagements par fidélité à soi et par constance, vertus peu répandues aujourd'hui dans notre espace politique.
S'attendre à voir M. BEDIE privilégier son ambition personnelle au détriment de l'intérêt de la nation, c'est l'inscrire dans une pratique politique de mauvais aloi, faite de calculs mesquins, vindicatifs et à courte vue.
En effet, les partisans du FPI sont incapables de s'élever à la hauteur de la force de pardon dans laquelle s'illustre encore une fois M. BEDIE et ses partenaires du RHDP. Ils ne voient pas ou feignent de ne pas comprendre la signification de la nouvelle alliance. Celle-ci introduit dans le champ et la pratique politique nationale une rupture avec un certain passé politique récent. Elle l'ouvre à une recomposition des valeurs, des forces et des intelligences pour restaurer l'Etat, l'unité nationale, la démocratie, la justice et la paix. Elle nous fait changer d'univers, celui de la médiocrité, des émotions et du tribalisme.
En entraînant le débat politique et en conduisant sa campagne dans la violence et les dérives tribales, le candidat sortant dévoile son vrai visage. Il démontre ainsi qu'il a peur de la compétition démocratique qui caractérise les sociétés modernes. La modernité ne fait plus appel aux critères anachroniques de la naissance mais à ceux du mérite. Fonctionner en plein tribalisme en jouant de la métaphore éculée de l'original et de la copie ou de la contrefaçon, c'est revenir aux valeurs du passé.
Le tribalisme est un réflexe de refuge. Il consiste à fuir la compétition en faisant appel à des liens de solidarités primaires et à des critères autres que le mérite pour disqualifier l'adversaire.
Ce qui est au cœur du tribalisme et qui séduit, c'est l'espoir de solidarité. Mais malheureusement, cet espoir est pervers et perverti, puisque la solidarité tribaliste est une solidarité fondée sur l'iniquité, le déni du droit de l'autre converti en étranger, c'est-à-dire exclu du droit au droit. La solidarité tribaliste est " une solidarité dans le mal " comme l'indiquait le Président Félix Houphouët-Boigny.
La parenté instrumentalisée par le tribalisme est comme la " fraternité en Dieu ", un lien de fraternité ou de solidarité par choix et non par naissance. Mais en se donnant le masque de la parenté biologique, ce choix d'amour limite ses prétentions à l'universalité et, par là même, se saborde. Le tribalisme est une ruse, un stratagème, un refuge pour cacher et compenser sa faiblesse.
En donnant dans le tribalisme, le candidat sortant, dans sa quête désespérée aux voix, incite les Ivoiriens à une xénophobie primaire et exécrable. C'est un aveu de peur et d'impuissance.
Au demeurant, M. GBAGBO se discrédite en rejetant un adversaire qu'il a rencontré au premier tour et qui remplissait les conditions de candidature exigées par le code électorale.
Il démontre ainsi que La Majorité Présidentielle (LMP) n'est en réalité qu'une minorité aux abois parce qu'ayant fait, au premier tour, plus que le plein de ses voix grâce à la tricherie.
Vouloir exploiter les instincts bassement tribalistes de ses concitoyens est inacceptable et ignoble. L'enjeu de l'élection du 28 novembre est capital. Il ne faut pas l'occulter.
L'élection du 28 novembre, c'est le choix entre M. Ouattara, l'homme qu'il faut à la place qu'il faut dans le contexte actuel et le bilan de dix ans de gestion chaotique de M. Gbagbo.
C'est le choix entre le projet de société de M. Ouattara qui ouvre le débat sur une société de bonne gouvernance, respectueuse de la vie, de la dignité et des doits humains, une société de liberté, de démocratie et de progrès économique et social et l'absence de projet crédible du candidat du FPI.
Le 28 novembre, ce sera l'occasion de rompre avec un homme et un parti qui depuis une décennie symbolisent toutes les violences et les haines dans ce pays, un homme qui a pactisé par ruse avec toutes les forces de décomposition et de destruction de l'Etat et de la nation pour assouvir ses ambitions personnelles.
Ce sera aussi l'occasion dire non à un homme dont le pouvoir est marqué du sceau du sang, de l'incompétence, de la mal gouvernance, de la gabegie et qui n'a rien réalisé ni pour l'école, ni pour la santé, ni pour le monde paysan, un homme qui manifestement se réjouit de l'immense masse des chômeurs devant un secteur privé agonisant et une pauvreté qui atteint plus de la moitié des Ivoiriens.
C'est enfin l'occasion du refuser une prime à un homme qui a détruit tout le réseau des amitiés de la Côte d'Ivoire en optant pour la politique d'ouverture du RHDP, soucieux d'œuvrer pour le dialogue et la paix.
Un bilan n'est pas un projet. M. Gbagbo a le devoir d'établir clairement le sien face à la nation. Il doit assumer ce bilan par lequel la Côte d'Ivoire est aujourd'hui classé parmi les pays les plus corrompus et les plus pauvres de la planète sans se refugier derrière l'alibi commode de la guerre.
C'est pourquoi, face aux violences et aux mensonges du FPI et de la LMP, les Ivoiriens doivent savoir réagir et refuser toutes intimidations, le vote non transparents, les résultats confus et donc toute tricherie.
L'heure de vérité a sonné. Celui qui joue son destin, ce n'est ni BEDIE, ni Ouattara, ni le RHDP, mais bien la Côte d'Ivoire, qui nous promet Les Mêmes Problèmes et La Misère Partout s'il si le candidat du FPI est reconduit à la tête de ce pays pour servir les mêmes problèmes et la misère partout.
Professeur NIAMKEY Koffi
Porte-Parole du Président Henri Konan BEDIE