RFI/ A la Une: Côte d’Ivoire, l’art. 35 enflamme la rue

Par Rfi.fr - RFI/ A la Une. Côte d’Ivoire, l’art. 35 enflamme la rue.

© AFP/Pius Utomi Ekpei.

REVUE DE PRESSE AFRIQUE

Par Norbert Navarro

En Côte d’Ivoire, les pro-Gbagbo radicaux prennent la rue pour dénoncer la candidature du président-candidat Alassane Ouattara à la prochaine présidentielle. Les graves incidents, parfois sanglants, qui ont éclaté hier en Côte d’Ivoire, ont fait un mort, selon l’Agence France Presse.
Sur place, le quotidien gouvernemental Fraternité Matin, en Une, signale « un bus et un gbaka (un minibus) incendiés à Yopougon ». « Abidjan sous haute tension, l’intérieur en ébullition », lance le quotidien pro-Gbagbo Le Temps, tandis que son confrère Notre Voie fait également état de « tension à Bonoua et Gagnoa », respectivement fiefs de Simone et Laurent Gbagbo. Quand au journal Le Démocrate, il fait état d’« un mort » en « Une ».
« Yopougon s’est signalé, a constaté sur place L’Infodrome. La commune qualifiée de bastion historique du Front populaire ivoirien de Laurent Gbagbo a été le théâtre d’actes de vandalisme. C’est que peu après 9 heures, deux bus de la Société des transports d’Abidjan (SOTRA) ont été pris à partie et incendiés par des jeunes. Si l’un des véhicules a été sauvé par les populations riveraines, le second a été complètement calciné (…) Dans les villes de Gagnoa et Bonoua, des manifestations un peu plus importantes ont été signalées », rapporte L’Infodrome.
« Yopougon, Cocody, et Bonoua disent entamer le début de la «chienlit» dans le pays », lance Koaci.com ! Le site Internet ivoirien a ressenti hier à Abidjan une « tension aussi palpable qu'inquiétante pour un grand nombre ». Et Koaci.com de signaler que le Front Populaire Ivoirien tendance « Gbagbo ou rien » a « appelé lundi à sortir dans la rue pour contester la validation de la candidature d’Alassane Ouattara par le Conseil Constitutionnel ».
Côte d’Ivoire : les braises ardentes sous la cendre
Et cette tension en Côte d’Ivoire alarme aussi dans la sous-région. En Guinée, le journal en ligne Guinée Conakry Info avertit qu’en Côte d’Ivoire, il y a « le feu sous la cendre » ; signale la présence sur place d’un « cocktail explosif » ; note le réveil des « vieux démons » et prévient que le scrutin du 25 octobre prochain « que l’on imaginait paisible, montre des signes inquiétants ». Tirant la leçon de ces événements, Guinée Conakry Info met en garde « Alassane Ouattara, ses militants et ses ministres (qui) devraient savoir que les hommes du locataire de La Haye, ne se rendront pas aux bureaux de vote comme des bœufs à l’abattoir », et prédit que la pré-campagne engagée « avec fanfaronnade et une certaine arrogance », ne fera que « creuser le fossé des frustrations ».
Au Burkina Faso, c’est un vrai bulletin « météo politique » que le quotidien Le Pays publie au sujet de son voisin mitoyen du sud en prévenant métaphoriquement et dans un style imagé, l’approche en Côte d’Ivoire d’un « grand orage aux grondements de tonnerre terrifiants. Et les dégâts risquent d’être énormes pour les Ivoiriens », prévient le journal. Mais pour Le Pays, l’argument des « plus radicaux » des pro-Gbagbo selon lesquels le président-candidat Alassane Ouattara n’est constitutionnellement pas éligible est « éculé et nauséeux ». Ouattara se voit donc à nouveau attaqué sur le terrain « boueux » de sa « supposée nationalité étrangère », déplore le confrère ouagalais. Le Pays estime que c’est « frapper en dessous de la ceinture », ou encore que ce combat contre Ouattara porte les germes d’un « chaos aux conséquences imprévisibles (…) Le recours à la rue n’est pas la solution », énonce le journal.
Burkina-Faso : les recalés de la présidentielle
Le Burkina Faso, restons-y, avec, là-encore, le Conseil constitutionnel qui a décidé d’écarter les candidatures de Djibril Bassole et Yacouba Ouedraogo à la prochaine élection présidentielle. Côte d’Ivoire, Burkina Faso, dans les deux cas, le Conseil constitutionnel qui valide la liste définitive des candidatures à la présidentielle... La concomitance et, d’une certaine manière, la symétrie des situations est frappante.
« « Djibrill » et « Yac » recalés par le Conseil constitutionnel », lance Fasozine, les internautes étant censés savoir que le site Internet fait ainsi référence à Yacouba Ouédraogo et Djibrill Bassolé.
Respectivement ex-ministre des Sports et Loisirs et ex-ministre d’Etat, des Affaires étrangères et de la coopération régionale de Blaise Compaoré, ces deux « recalés » par le Conseil constitutionnel paient leur appartenance au gouvernement qui a adopté le projet de modification de l’article 37 de la Constitution, initiative « qui a conduit à l’insurrection populaire. Solidarité gouvernementale oblige donc ! », explique le journal en ligne Le Faso.
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