Retrait de Gbagbo de la liste électorale / Dr Kadja Nambo Pascal (candidat PPA-CI de Tiassalé) : « cette affaire ne fait pas honneur à la Côte d’Ivoire »
Retrait de Gbagbo de la liste électorale / Dr Kadja Nambo Pascal (candidat PPA-CI de Tiassalé) « cette affaire ne fait pas honneur à la Côte d’Ivoire ».
Dr Kadja Nambo Pascal est enseignant-chercheur à l’UFR Information, Communication et Arts (UFRICA) de l’Université Félix Houphouët-Boigny d'Abidjan-Cocody. Secrétaire général de la fédération par intérim du Parti des peuples africains (PPA-CI) et candidat aux élections municipales à Tiassalé, il dissèque, dans cette interview, l’actualité politique nationale dont le retrait de Laurent Gbagbo, le président de son parti de la liste électorale. Il évoque également la santé du PPA-CI à Tiassalé à 3 mois des élections locales.
Comment se porte le PPA-CI à Tiassalé à l’approche des élections municipales et régionales ?
Le PPA-CI se porte bien à Tiassalé. Les structures créées par le nouveau parti sont basées sur les anciennes structures de l’ex-FPI. A part quelques-uns (des militants, Ndlr) qui sont allés au FPI d’Affi N’Guessan et dans d’autres partis, l’ossature du parti existe. Les structures sont en place. Le travail à nous confier était de réveiller ces sections, ces comités de bases. Le travail se poursuit.
Nous avons 15 sections, 64 comités de bases repartis dans les villages. Dans la ville de Tiassalé, nous avons 6 sections. La difficulté, c’est que notre absence de la scène politique pendant les 10 années de l’emprisonnement du président Laurent Gbagbo nous a fait perdre beaucoup sur le terrain. Mais, nous réveillons les bases.
Il y a eu la scission avec le FPI et pendant ce temps, l’actuel député-maire de Tiassalé, Assalé Tiémoko a le vent en poupe, en plus du RHDP qui semble avoir gagné du terrain. Est-ce qu’aujourd’hui, le PPA-CI a les moyens de rivaliser avec ses adversaires à Tiassalé ?
Les militants du PPA-CI existent, la base électorale existe. Mais, les militants sont dans un environnement très difficile. Je voudrais rappeler que Tiassalé est traditionnellement un bastion du PDCI-RDA. Il y a évidemment sur le terrain le RHDP, le FPI et le PPA-CI.
Au niveau du PPA-CI, nous avons certes des difficultés mais nous sommes en train de travailler pour pouvoir avancer. On peut dire qu’après le PDCI-RDA, nous sommes la deuxième force politique dans la région. Le député-maire est un indépendant qui compose avec nos militants mais nous sommes confiants.
Quelle stratégie mettez-vous en place pour remporter les élections ? Allez-votre opter pour une alliance avec le PDCI-RDA ?
Naturellement, en matière de stratégie, nous en disposons. Il est peut-être tôt pour dévoiler toute notre boîte à outils stratégiques, mais sur le terrain nous avons une alliance avec le PDCI. La difficulté à Tiassalé, c’est que c’est un brassage de peuples tel que vous y retrouvez plusieurs ethnies ainsi que des frères de la sous-région. Il faut connaître tout cet ensemble sociologiquement pour pouvoir mieux gérer. En ce sens, je suis le mieux placé pour rassembler tout ce monde parce qu’on se connait tous. C’est une force. Je suis natif de Tiassalé de par mes deux parents donc je suis à même des maîtriser les enjeux sur le terrain.
On parle en ce moment du contentieux sur la liste électorale provisoire. Avez-vous décelé des cas d’irrégularités à Tiassalé et comment allez-vous y prendre pour contrer des éventuelles fraudes ?
Dans plus de 10 ans, nous n’étions pas sur le terrain. Il y a eu des convoyages d’électeurs par ceux qui étaient là. C’est un fait. Nous sommes vigilants tout de même. Nous sommes en train de vérifier le listing pour extirper tous ceux qui n’ont pas droit d’y être. Nous avons une équipe au PPA-CI qui travaille sur cette question. C’est l’occasion de lancer un appel à tous les partis politiques et aux indépendants pour dire qu’une élection doit se gagner dans la transparence.
Il y a une tension palpable à la veille des élections due au retrait de Laurent Gbagbo, votre leader, de la liste électorale. Quels commentaires faites-vous ?
Cela nous inquiète mais voyez-vous, quand nous étions au pouvoir, le président de la CEI était de l’opposition. Nous l’avons accepté. Le président Laurent Gbagbo l'avait fait pour éviter toute suspicion. Pourquoi, ils n’en font pas de même ?
Pour le cas du président Laurent Gbagbo, c’est un problème de vérité historique. Pourquoi la BECEAO qui est la victime ne porte pas plainte ? En réalité, tous croyaient qu’en envoyant le président Gbagbo à La Haye leurs problèmes étaient résolus parce qu’ils croyaient qu’il n’allait pas revenir.
Un mot à l’endroit des militants PPA-CI de Tiassalé
Je leur demande de rester calmes. Qu’ils soient confiants et qu’ils nous fassent confiance pour qu’on avance. J’appelle les militants au rassemblement autour de la fédération de Tiassalé, du candidat à la mairie que je suis et autour du coordonnateur régional, M’Bolo Martin.
Source : Opera News
Réalisée par Sébastien Levry
Nb: les ajouts sont de la rédaction