Retour en Côte d’Ivoire: Les exilés disent non à Ouattara
Par L'Inter - Les exilés disent non à Ouattara.
Des responsables de la Coalition des Patriotes Ivoiriens en Exil (COPIE) issus des divers camps de réfugiés au Benin, au Togo et au Ghana se sont retrouvés pour se présenter les vœux du nouvel an mais aussi débattre de la question portant sur les appels au retour au bercail. A cette rencontre, le responsable de la coordination de la FESCI en exil a déposé auprès de la COPIE une doléance au nom des élèves et étudiants réfugiés. Selon une source proche des exilés, la rencontre a eu lieu le samedi 4 janvier au Ghana sur invitation de Damana Pickass, le président de la COPIE. A cette occasion, ils ont pratiquement été unanimes pour envoyer un non retentissant à la demande de leur retour d'exil maintenant et dans l'état actuel du pays. «Ouattara ne tient jamais ses promesses. Ce qu’il dit étant toujours contraire à ce qu’il fait», a déclaré d'entrée Damana Pickass avant de faire des recommandations sur plusieurs points dont la première concerne Laurent Gbagbo. «La question des exilés n’est pas une question isolée détachable de l’ensemble de la crise post-électorale. Son approche et sa résolution doivent donc se faire dans le cadre général de sortie de crise. Il faut pour ce faire en plus des exilés, songer également à la libération totale de tous les prisonniers politiques, civils et militaires. Dont le plus illustre d’entre eux, le président Laurent Gbagbo. Concernant ce dernier, il faut que tout le monde sache que sa seule libération réglerait 90 % des problèmes et justifierait le retour des exilés. Si par contre tous les autres problèmes sont résolus en dehors de la libération de Gbagbo, on n’aurait rien fait du tout, et la crise persistera toujours. Nous sommes en exil pour notre survie mais aussi et surtout par solidarité au président Gbagbo », a-t-il expliqué. S’agissant des mandats d'arrêt et du dégel des avoirs, notre source a indiqué que M. Pickass a proposé des actes juridiques de la même forme pour annuler ceux qui ont été émis et ainsi prouver la bonne foi du gouvernement. Pour les ex-combattants, groupe d’auto-défense aujourd'hui en exil, l'orateur a souhaité qu'il conviendrait dans le cadre du retour et de la réconciliation nationale, que les groupes d'auto-défense soient eux aussi insérés dans le programme DDR tout comme l'ont été les combattants de l’ex-rébellion. «Il faut qu'en rentrant, ces groupes d’auto-défense soient placés sous protection de l’Etat. Plusieurs jeunes issus de ces groupes qui se sont hasardés à rentrer au pays ont été assassinés purement et simplement par des FRCI. Il y a donc des garanties sécuritaires claires à donner les concernant », a-t-il précisé. Abordant le cas des militaires en exil à qui un ultimatum avait été donné pour rentrer d'exil, Damana Pickass a invité le pouvoir d'Abidjan à prendre des mesures formelles de sorte que le code militaire en ces circonstances ne leur soit pas imposé en représailles à ce rejet de l'ultimatum. Il faut aussi régler la question de leurs grades et rappels de solde. «Si Ouattara veut vraiment la paix et la réconciliation, il est urgent Comme Gbagbo en 2003, qu’il traduise cette volonté par des textes de loi. Nous invitons donc le chef de l’Etat à prendre dans cette optique une loi d’amnistie générale qui pourra rassurer tout le monde. Toute attitude contraire s’appréhende comme de la vaine spéculation, de la pure propagande de communication pour manipuler et tromper l’opinion surtout internationale », a-t-il indiqué. Damana Pickass a profité de ce rendez-vous, a indiqué notre interlocuteur, pour aborder la question des élections de 2015, affirmant que si le FPI décide d’y participer, ce serait une très bonne décision. Mais, pour qu’il en soit ainsi, a-t-il ajouté, il faut la question de la CEI soit sérieusement discutée entre le pouvoir et l’opposition pour aboutir à une nouvelle commission neutre, équitable débarrassée des mouvements rebelles.
Cyrille DJEDJED