Relation Côte d`Ivoire-France - Après Guéant, Sarkozy attendu à Abidjan
Le 05 octobre 2010 par l'Inter - Dans le processus de normalisation des relations entre la Côte d'Ivoire et la France, les visites des
Le 05 octobre 2010 par l'Inter - Dans le processus de normalisation des relations entre la Côte d'Ivoire et la France, les visites des
autorités françaises en terre ivoirienne sont, assurément, des signes évidents. Et en la matière, il ne resterait plus qu'un palier à franchir, celui de l'arrivée du président français, Nicolas Sarkozy lui-même, pour consacrer le dégel total. Annoncée dans le courant de l'année 2009, cette visite reste toujours attendue. Le locataire de l'Elysée, on s'en souvient, a lié sa venue en Côte d'Ivoire à « l'organisation d'élections libres, crédibles et transparentes », qui aboutirait au renouvellement des Institutions du pays et à son retour dans le concert des Nations. Le président Sarkozy viendrait ainsi réaffirmer ou rediscuter les relations de coopération qui lient la France à la Côte d'Ivoire dans divers domaines. Si une date précise pour cette visite du premier magistrat français n'est pas encore connue, on peut cependant dire qu'une étape importante vient d'être franchie dans ce sens, avec le séjour ivoirien du secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant. La visite de ce dernier ( du 02 au 03 octobre ndlr) en Côte d'Ivoire, ouvre en effet la voie à une éventuelle arrivée du président français sur les bords de la lagune Ebrié. « Je suis venu en Côte d'Ivoire à la demande du président Sarkozy, parce qu'une page de l'histoire de ce pays est en train de se tourner, qu'une ère nouvelle s'annonce à laquelle chacun aspire, les Ivoiriens au premier chef et tous les amis de la Côte d'Ivoire, et par conséquent la France », a précisé le haut fonctionnaire français, avant son départ de la Côte d'Ivoire dimanche dernier. Claude Guéant, faut-il le rappeler, n'est pas n'importe qui à l'Élysée. Ses liens très solides avec le président Sarkozy lui valent en effet les surnoms de « cardinal », « Premier ministre bis », « vice-président » ou encore « vice-roi ». En tout cas, toute une batterie d'appellations pour coller aux pouvoirs dont-il jouit au sein de la classe dirigeante française. C'est l'ombre de Sarkozy, pourrait-on dire. De sorte que son voyage récent en Côte d'Ivoire, est perçu dans des milieux diplomatiques, comme l'annonce, sinon les préparatifs du prochain voyage du président français dans l'ancienne colonie. Pour rappel, au cours de sa récente tournée en Afrique, où il s'est rendu au Mali, au Niger, le président Sarkozy devrait faire une escale à Abidjan. Et c'est encore son bras droit Guéant qui devrait arriver en Côte d'Ivoire pour préparer cette visite. Les conditions voulues par l'Elysée n'ont malheureusement pas été remplies et le voyage n'a pu se faire. Cette fois semble la bonne, puisque le SG de l'Elysée a enfin eu son séjour à Abidjan, pour dérouler le tapis rouge à son patron dans le cadre d'une visite. Il n'en fait d'ailleurs pas un mystère. Interrogé au cours d'une interview accordée à la radio France internationale hier lundi 04 octobre, pour savoir s'il sera accompagné du président Sarkozy pour un prochain séjour en Côte d'Ivoire, voici ce que M. Guéant répond. « Mais c'est plutôt l’inverse, c’est-à-dire que s’il (le président Sarkozy ndlr) venait, c’est moi qui l’accompagnerait. Et on peut aussi imaginer que le Président de la Côte d’Ivoire vienne en France ». Une réponse d'où on pourrait déduire la possibilité désormais que les chefs d'Etat français et ivoirien se fréquentent. Du côté de Nicolas Sarkozy, les verrous sont en train de sauter. D'abord avec la publication de la liste électorale définitive qui bloquait le voyage de son bras droit Guéant en Côte d'Ivoire, ensuite le scrutin présidentiel attendu pour le 31 octobre 2010. Quant au président Gbagbo, il tient à « vider le contentieux » qui a rompu les liens entre les deux Etats, et a il déjà donné des signes dans ce sens. Il faut rappeler que les dernières sorties du président Sarkozy, parlant du président Gbagbo, n'ont pas été courtoises. Le patron de l'Elysée avait notamment parlé de « promesses fallacieuses » faites par son homologue ivoirien, avant de juger « défaillant » le processus de paix en Côte d'Ivoire. Beaucoup d'eau a coulé sous le pont. L'heure semble plutôt à la reprise, cette fois de « relations solides et vraies », comme l'a souligné le président ivoirien en août dernier, à l'occasion de la remise des clés du collège français Jacques Prévert, entièrement réhabilité par l'Etat de Côte d'Ivoire. La venue de Claude Guéant est un autre signe que l'axe Paris-Abidjan est ouvert.
Hamadou ZIAO