Reforme de la filière café-cacao : Ouattara opte pour une meilleure rémunération des producteurs

Publié le vendredi 4 novembre 2011 | Le Patriote - La réforme de la filière café-cacao est en marche. Elle a été adoptée le mercredi 02

Camion de cacao bord-champ.

Publié le vendredi 4 novembre 2011 | Le Patriote - La réforme de la filière café-cacao est en marche. Elle a été adoptée le mercredi 02

novembre 2011 en conseil des ministres et est l'émanation du discours-programme du président Alassane Ouattara. Elle vise le renforcement de la bonne gouvernance et de la transparence dans la gestion des ressources ; le développement d'une économie cacaoyère et caféière durable à travers la réorganisation de la production et l'amélioration de la productivité ; la sécurisation du revenu des producteurs par la mise en place d'un prix minimum garanti ainsi que l'amélioration de la commercialisation intérieure et extérieure. En prime, une interprofession forte et assise sur des organisations de producteurs crédibles. Le ministre de l'Agriculture, Sangafowa Coulibaly, lors de la conférence de presse qu'il a animée hier à son cabinet au 23è étage de la Caistab, a expliqué qu'il s'agit de maintenir et optimiser la production du cacao et du café dans un contexte caractérisé par la compétition de ces deux productions avec d'autres cultures pérennes (hévéa, palmier) ; réaliser, à terme, 50% de la production mondiale de cacao pour maintenir la position de premier producteur mondial de cacao dans un contexte de plus en plus concurrentiel. Selon le ministre, il sera mis en place, une plateforme de partenariat Public-Privé pour favoriser les concertations et échanges entre secteur public et privé. L'objectif étant de développer des programmes d'activités pour améliorer les revenus et le cadre de vie des producteurs et de leurs communautés. Au niveau de la commercialisation intérieure, un prix minimum égal à 60% du prix Caf (Coût, assurance et fret) sera garanti aux producteurs de café et de cacao. Ce prix sera déterminé pour toute la campagne sur l'ensemble des zones de production de café et de cacao. « Cela, quel que soit les aléas du marché, même si l'Etat doit revoir la fiscalité ou se passer du Dus », a précisé le ministre Coulibaly. En ce qui concerne la transformation, les avantages relatifs au Dus (Droit unique de sortie) accordés par l'Etat aux transformateurs seront révisés après étude et analyse des impacts sur l'activité. Pour la commercialisation extérieure, il a été adopté la réintroduction du Programme de vente anticipée à la moyenne (Pvam) qui permet de minimiser les fluctuations des cours internationaux sur les prix servis aux producteurs. En tirant avantage des hausses éventuelles du marché. Au moins 70% de la production sera vendue par anticipation et 20% ou 30% en spot (Ndlr : prix spot ou "Prix comptant" est le prix d´une devise sur le marché comptant, c´est à dire avec une livraison en générale à J + 2 ouvrés). Quant aux modalités pratiques et le calendrier de sa mise en œuvre, ils seront définis en concertation avec les acteurs de la filière au plus tard fin décembre. Et il sera mis en place un comité d'experts nationaux et internationaux. Au chapitre du cadre institutionnel, la gestion et la régulation de cette filière seront concédées par l'Etat à une structure unique. Celle structure de régulation et de stabilisation sera administrée sur une base paritaire entre l'Etat et l'interprofession (producteurs, exportateurs) au sein du Conseil d'administration. Tout en précision que cette réforme a reçu l'assentiment des producteurs qui ont travaillé sur le projet, Coulibaly Sangafowa a assuré qu'elle va répondre aux attentes des producteurs, ce qui n'étaient pas le cas pour le précédent système. « Il s'agit de la volonté du Gouvernement de servir dès la campagne prochaine, un prix minimum garanti aux producteurs. La campagne en cours est une réforme transitoire. Nous voulons surtout aider les masses laborieuses du pays », a souligné le ministre de l'Agriculture. Le café et le cacao occupent une place prépondérante dans l'économie nationale avec respectivement une production en moyenne de 1.300.000 tonnes et 100.000 tonnes. Ces deux cultures assurées par environ 800 000 exploitations familiales, représentent ensemble environ 15% du Pib et 40% des recettes d'exportation de la Côte d'Ivoire.

Désormais fini les vols dans la filière

C'est un signal fort que le président Ouattara, adepte de la bonne gouvernance vient de donner aux bailleurs de fonds. Avec cette réforme qui constitue une des conditionnalités pour atteindre le point d'achèvement de l'initiative Ppte (Pays pauvres très endettés). Pour l'Etat, il s'agit de préserver les ressources de la filière, éviter les dérives qui ont occasionné des abus (vols, détournements). La seule structure qui va désormais gérer les deux principales mamelles nourricières de la Côte d'Ivoire aura un type particulier. L'Etat va lui concéder ses prérogatives à travers une gestion contrôlée. L'interprofession (producteurs-transformateurs-acteurs de la commercialisation intérieure) sera au cœur des orientations stratégiques. Les décrets et ordonnances seront bientôt pris pour la matérialisation de cette structure unique qui va limiter les coûts de fonctionnement. Bcc, Arcc, Fdpcc, Fgcc, c'est désormais terminé ! Idem pour les dépenses injustifiées, ostentatoires et les actions budgétivores. A l'en croire, la réforme coûtera largement moins que ce qu'ont coûté les précédentes et les gains engrangés par les producteurs seront très élevés. « Nous allons contrôler la gestion. Prendre les précautions pour amener ceux qui vont gérer la structure unique à le faire sans qu'il ne soit possible de commettre des dégâts comme par le passé », a promis le ministre. Assurant que '' l'Etat sera le premier protecteur des producteurs''.

JEA

Appui au Commerce et à l’intégration régionale, Le programme en marche
Publié le vendredi 4 novembre 2011 | Le Patriote

Contribuer au renforcement de la compétitivité de l’économie ivoirienne et faciliter son insertion dans l’économie régionale et mondiale. C’est l’objectif principal que vise le Programme d’appui au Commerce et à l’intégration régionale(PACIR). L’atelier pour le lancement de ce programme s’est tenu, le mercredi 2 novembre à la salle de conférence du ministère des Affaires étrangères au Plateau. Le directeur de cabinet du ministère de l’Intégration Africaine, Kalilou Traoré a procédé à cette occasion à une présentation du PACIR. Il est financé par la Commission européenne à hauteur de 16 millions d’euros. Le PACIR répond aux engagements de l’Union européenne pris dans le cadre du Programme indicatif national (PIN) du titre II « Partenariat pour le développement » de l’Accord de partenariat économique intérimaire signé avec la Côte d’Ivoire. Les ministres dont les départements sont impliqués dans la réalisation du programme : Moussa Dosso, ministre de l’Industrie, Dagobert Banzio, ministre du Commerce et Adama Bictogo, ministre de l’Intégration africaine ont participé à l’atelier de mercredi. Chacun d’eux, à traduit sa reconnaissance et celle du gouvernement à l’Union Européenne ainsi qu’aux partenaires impliqués dans la réalisation du programme. Le directeur du service d’appui au secteur privé et à la promotion des investissements et de la technologie, représentant l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) a rappelé le projet que l’institution spécialisée met en œuvre dans le cadre du PACIR : « Amélioration de la compétitivité des entreprises ivoiriennes des secteurs d’exportation non traditionnels ». Ce projet, associe selon lui, plusieurs domaines d’intervention, notamment la mise à niveau, l’infrastructure qualité et la normalisation, les réseaux de PMI, précisément les consortiums d’exportation. L’objectif du projet PACIR ONUDI est de renforcer la compétitivité des entreprises exportatrices ou potentiellement exportatrices dans le respect des normes internationales. Ce en contribuant au renforcement des structures d’appui aux entreprises, à l’amélioration du cadre incitatif pour l’amélioration de la compétitivité, de l’infrastructure qualité, à la consolidation et à l’augmentation de l’emploi, du chiffre d’affaires et des marchés des entreprises bénéficiaires. Les bénéficiaires du PACIR sont les opérateurs économiques directement ou indirectement à travers les organisations intermédiaires. L’administration ivoirienne est également concernée, notamment les ministères en charge de l’Intégration, du commerce, de l’industrie, des PME et de l’économie.

COULIBALY Zoumana