RECOMPTAGE DES VOIX A L’ELECTION DU PRESIDENT DE L’UMP: LE PARTI DE SARKOZY DONNE RAISON A GBAGBO
Le 21 novembre 2012 par Notre Voie - L’Ump a opté pour le recomptage des voix pour sortir de l’imbroglio électoral qui le mine depuis dimanche dernier. Or donc, Sarkozy pouvait
Le 21 novembre 2012 par Notre Voie - L’Ump a opté pour le recomptage des voix pour sortir de l’imbroglio électoral qui le mine depuis dimanche dernier. Or donc, Sarkozy pouvait
soutenir une telle option en Côte d’Ivoire en 2010 lorsque Gbagbo l’avait proposée. L’élection qui s’est déroulée dans la journée du dimanche 18 novembre dernier pour désigner le nouveau président de l’Union pour la majorité présidentielle (Ump), parti de l’ex-chef de l’Etat français, Nicolas Sarkozy, a été jugée irrégulière et a plongé cette formation politique dans un psychodrame. Les deux candidats Jean-François Copé, actuel Secrétaire général de l’Ump, et l’ex-Premier ministre, François Fillon, revendiquent chacun la victoire. Les irrégularités et la fraude électorale constatées ont obligé les uns et les autres à demander le recomptage des voix voire la reprise du vote. La Commission d'organisation et de contrôle des opérations électorales (Cocoe) a repris hier au siège de l'Ump ses opérations de comptage des voix qui avaient été interrompues la veille. Une demande de recomptage des voix approuvée et exécutée en France, particulièrement au sein du parti de Nicolas Sarkozy. Qui l’eût cru ! On n’est pas en Côte d’Ivoire et ce n’est pas, Laurent Gbagbo, qui demande un recomptage des voix. Une demande formulée par l’ex-chef de l’Etat ivoirien qui avait été perçue par la France de Nicolas Sarkozy comme une hérésie, un acte anti-démocratique. Le Secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-Moon, et le président d’alors de la commission de la Cedeao, le ghanéen Victor Gbého, avaient même qualifié cette demande de Gbagbo, «d’injustice » faite à Alassane Ouattara dont la victoire dans le nord du pays était pourtant entachée de fraude et d’irrégularités révélées par la Conseil constitutionnel, organe légal habilité à livrer les résultats finaux de l’élection présidentielle. En effet, M. Gbagbo avait préconisé le recomptage des voix pour sortir de façon pacifique de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. Une solution démocratique qui avait pourtant été appliquée, par exemple, en Haïti dans un contexte similaire où deux adversaires revendiquaient la victoire. Le recomptage des voix pouvaient donc départager Gbagbo et Ouattara, et épargner à la Côte d’Ivoire 3000 morts (chiffres officiels). Mais Nicolas Sarkozy, alors Président de la République française et soutien indéfectible de M. Ouattara, s’y est opposé. Soutenu en cela par les Etats-Unis, l’Onu etc. Messieurs Sarkozy et Ouattara ainsi que Ban-Ki Moon ont préféré la guerre au Président Laurent Gbagbo entrainant son renversement du pouvoir.
Or donc, on peut recompter les voix…
Ainsi donc, c’est avec une surprise énorme que de nombreux Ivoiriens ont appris que le recomptage des voix a été choisi comme option pour le règlement du conflit électoral à l’Ump. On souhaite même, au niveau du parti de Nicolas Sarkozy, que le vote soit annulé dans des départements où il y a eu la fraude. Or donc, on peut recourir au recomptage des voix comme solution pour clarifier les choses dans une élection. Que les armes et la violence ne constituent pas une voie démocratique. A l’Ump, une guérilla urbaine, des mercenaires ni des rebelles appuyés de casques bleus de l’Onu ainsi que des éléments des forces spéciales françaises n’ont pas été mobilisés pour renverser Jean-François Copé, le Secrétaire général en exercice ou pour anéantir l’ex-Premier ministre François Fillon. Même si la tension est vive depuis dimanche au sein du parti relativement à ce scrutin. En effet, hier, lundi 19 novembre, la commission interne chargée d’organiser l’élection s’est déclarée impuissante à proclamer les résultats définitifs. Son président, le sénateur Patrice Gélard, a été obligé de suspendre le comptage des voix vers 4h du matin dans la nuit de dimanche à lundi. La raison est essentiellement liée à la fraude constatée çà et là. Il manquait 50% des procès verbaux des départements pour ce scrutin. Eric Ciotti représente le candidat François Fillon dans cette structure et Roger Karoutchi, Jean-François Copé. De part et d’autre, les accusations de fraude fusent comme cela transparaît dans ces déclarations. «Si on enlève les bureaux de vote où il y a eu fraude, j’ai gagné», a déclaré le candidat François Copé sur Bfmtv/Rmc. A travers le journal 20 Minutes, un proche du candidat François Fillon évoque même la reprise des élections. «En cas de doutes, il faudra recommencer l’élection», préconise Jean Léonetti. Bernard Débré, pro-Fillon, se confie, pour sa part, au Parisien en ces termes qui ne souffrent d’aucune ambigüité. «Il y a plus de votants que d’inscrits à Toulouse». En dépit de cette suspicion de part et d’autre, la guerre et la violence n’a pas été préconisé comme solution pour imposer l’un des candidats. Peut-être que là-bas, ils sont des êtres humains et qu’en Afrique, Nicolas Sarkozy estime que nous sommes des sous hommes pour qui, le recomptage des voix était perçu comme un luxe. D’où la violence et la guerre qui nous sied. Et des dirigeants imposés qui doivent être notre apanage. Le discours controversé de Sarkozy à Dakar (Sénégal) n’est-il pas révélateur de son état d’âme ?
Didier Depry et Benjamin Koré