Répression sanglante du meeting du FPI: Le silence assourdissant du gouvernement. Le communiqué scandaleux de la police nationale

Publié le mardi 24 janvier 2012 | IVOIREBUSINESS – C’est la fuite en avant du côté du gouvernement ivoirien 72H après la boucherie ourdie contre les militants aux mains nues du FPI, le parti de Laurent

Gbagbo, samedi dernier à la place Ficgayo de Yopougon. Il s’est muré dans un silence assourdissant.

Les généraux Kassaraté et Brindou M'Bria, DG de la police nationale (droite).

Publié le mardi 24 janvier 2012 | IVOIREBUSINESS – C’est la fuite en avant du côté du gouvernement ivoirien 72H après la boucherie ourdie contre les militants aux mains nues du FPI, le parti de Laurent

Gbagbo, samedi dernier à la place Ficgayo de Yopougon. Il s’est muré dans un silence assourdissant.

Seule la direction générale de la police nationale s’est fendue d’un communiqué laconique, voire très scandaleux, en guise de réaction du gouvernement, là où Alassane Ouattara ou le ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko, auraient dû monter au créneau. Une preuve supplémentaire de l’indifférence totale du gouvernement aux droits humains et aux libertés publiques, et une confirmation de l’implication directe du gouvernement dans les massacres de la place Ficgayo, qui ont fait de 1 à 3 morts et une centaine de blessés.
Eric Lassale

COMMUNIQUE DU PORTE-PAROLE DE LA POLICE NATIONALE
Le Front Populaire Ivoirien (FPI) a informé le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur de la tenue d’un meeting, le samedi 21 janvier à l’espace FICGAYO de Yopougon. A ce sujet, le ministre d’Etat a reçu à son cabinet, le jeudi 19 janvier 2012, M. N’guessan Amani Michel, secrétaire général adjoint, chargé de la sécurité au FPI qui conduisait une délégation de ce parti, le maire de la commune de Yopougon et un opérateur privé auquel, le maire avait cédé l’espace FICGAYO pour une manifestation en rapport avec le démarrage de la Coupe d’Afrique des Nations. A la demande du ministre d’Etat, l’opérateur privé a accepté de se retirer en faveur du Front Populaire Ivoirien. Par ailleurs, les dispositions sécuritaires ont été prises pour encadrer et sécuriser la manifestation ; 550 policiers et 450 gendarmes ont été déployés pour la circonstance. Toutes ces mesures traduisent la volonté du gouvernement de permettre aux partis et groupements politiques d’exercer librement leurs activités. Cependant, la manifestation n’a pu aller à son terme en raison de l’hostilité de groupe de jeunes irrités par les propos véhéments tenus par les responsables du Front Populaire Ivoirien. C’est le lieu de rappeler que notre pays traverse une phase sensible du processus de réconciliation qui commande que les uns et les autres adoptent des comportements et tiennent des discours allant dans le sens de l’apaisement. Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, déplore et condamne ces incidents. La Côte d’Ivoire est un Etat de droit, nul n’a le droit de se faire justice. En tout état de cause, une enquête est ouverte pour situer toutes les responsabilités.
Fait à Abidjan, le lundi 23 janvier 2012

Pour la Police nationale,
le porte-parole Commissaire divisionnaire, Diagouri Gnahoua